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Stéphane Bern dit tout sur son été et sa rentrée télé

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Directeur de la publication
Publié le 30/06/2010 à 14:07 Mis à jour le 30/06/2010 à 14:11

Ce premier semestre 2010 aura été celui de tous les succès pour Stéphane Bern. Et ce qui s’annonce à la rentrée n’augure que de belles choses pour l’animateur de France 2. De France Inter avec Le Fou du Roi, qui a fêté ses dix ans, à Comment ça va bien ?, sa quotidienne sur France 2, Stéphane Bern nous parle des nouveautés de l’été et de ses projets, avant de partir se ressourcer sur son île de Paros, en Grèce. Rencontre.

Jérôme Roulet : Quel bilan tirez-vous de votre émission quotidienne, Comment ça va bien ! lancée en janvier dernier sur France 2 ?

Stéphane Bern : Je suis très heureux d’avoir ce rendez-vous de proximité avec le public en prenant le côté souriant d’une vie quotidienne et pratique qui touche les Français. Et je suis très reconnaissant à la direction de France Télévisions de m’avoir permis de tenter cette expérience, et accompagné sans pression d’audience.

Comment ca va bien ! s’est imposée dans la case de l’après-midi. La mission était difficile face aux fictions américaines de la concurrence. Comment analysez-vous les audiences de ce premier semestre ?

C’est positif et encourageant. Comment ça va bien ! est reconduit en septembre, donc c’est bon signe. Le succès a été au rendez-vous, mais ce n’était pas gagné d’avance pour déloger des feuilletons qui étaient là depuis très longtemps. Cependant, je suis très prudent, à la télévision plus qu’ailleurs, il faut savoir raison garder. On n’est jamais à l’abri d’un succès, mais on n’est jamais à l’abri d’un échec (rires).

Ce succès vous ouvre les portes, cet été, d’une nouvelle quotidienne déclinée de l’émission de fin d’année La télé est à vous...

Je la co-présente avec Audrey Chauveau, qui est tout à fait délicieuse ! Cette quotidienne, produite par Philippe Thuillier avec Thierry Ardisson, est un divertissement qui, sous la forme d’un jeu, revisite les grandes heures de la télévision de ces 50 dernières années. On s’amuse beaucoup et on revoit avec plaisir les images de la télévision. La télé est à vous reviendra également en prime en fin d’année.

Des évolutions vont-elles être apportées pour cette version quotidienne ?

Nous allons revoir tous les jours un grand témoin de la télévision de ces 50 dernières années. Par exemple, Simone Garnier, Brigitte Simonetta ou Patrick Chêne. Avec La télé est à vous, on est dans le rire, mais également dans l’émotion.

C’est un retour dans cette case du 18 heures, qui vous avait malmené en 2007 avec Pourquoi les manchots n’ont-ils pas froid aux pieds ?. Quel souvenir en gardez-vous ?

C’était une émission, peut-être, pas adaptée à cet horaire. Elle n’était pas forcément bien produite et je n’étais pas forcement très à l’aise dans l’exercice. La télé est à vous est quelque chose de beaucoup plus divertissant et plus construit. Et cela dit, on faisait 9% de part de marché avec les manchots. Depuis à 18 heures, on est très content quand on fait cette audience !


Cet été, en plus de La télé est à vous, vous rempilez pour quatre numéros de Secrets d’histoire. Ce côté narrateur d’une vie semble vous tenir particulièrement à cœur...

J’adore ça ! C’est un peu mon bébé. Cette année, on met à l’honneur de grandes figures féminines de l’histoire de France, comme Diane de Poitiers ou l’impératrice Eugénie. Je pense que c’est de nature à fédérer le plus grand nombre de téléspectateurs. Le but n’étant pas de vulgariser l’histoire mais de la populariser.

Avec Secrets d’histoire, on se rapproche de Sagas. Avec le recul, que retenez-vous aujourd’hui de cette expérience ?

Dans la rue, les gens m’en parlent encore. Ils associent mon nom à Sagas. Il ne faut pas aller contre ce que le public retient de vous, mais au contraire il faut l’assumer. Je trouve dans Secret d’histoire, un Sagas un peu moins superficiel. On va aux racines de notre histoire pour raconter les secrets d’alcôve. C’est un Sagas historique en quelque sorte...

A la rentrée, le public va vous découvrir dans une nouvelle émission adaptée du Fou du Roi. Quel en est exactement le concept ?

Mon objectif n’est pas d’adapter l’émission de radio, ni de faire une émission de radio à la télévision. L’idée est de creuser le sillon, de conserver l’esprit caustique, moqueur et grinçant et de l’adapter à la télévision, dans un exercice qui serait plus une revue de presse d’actualité, plus proche du Petit Rapporteur avec des sketchs et des choses un peu piquante... Je serais entouré par des personnes qui sont à la radio avec moi, et des nouveaux.

Il n’y a donc aucune comparaison possible avec les 10 ans du Fou du roi, diffusés le 25 mai dernier sur France 2 ?

Non, il faut se garder des comparaisons. Cette émission était une fête d’anniversaire. Elle n’est pas amenée à se renouveler, sauf peut-être dans dix ans... si je suis encore là !

Cette saison, vous avez également été aux commandes de L’Eurovision. Serait-ce une expérience à renouveler ?

J’ai adoré faire ça avec Cyril Hanouna mais je ne sais pas si je serais reconduit dans cet exercice. Certains ont trouvé que nous étions était un peu trop irrespectueux dans la seconde partie de l’émission. Mais il y a toujours des gens qui râlent... Ce n’était pas méchant du tout. On se lâche au niveau des points. On est emporté dans la passion, un peu comme les commentateurs sportifs au moment des buts. J’adorerais la commenter à nouveau, mais je ne dois pas être le seul !


Dans votre livre, Mon Royaume à moi, vous écriviez : « J’aime tellement la loi sur les 35 heures que je la renouvelle 3 fois par semaine ». Dix ans plus tard, votre planning semble encore plus chargé. Comment le gérez-vous ?

Je dois dire que je jongle un peu (rires). J’essaye de m’organiser le mieux possible. J’enregistre Comment ca va bien !, le mardi et le mercredi. Ma nouvelle émission d’humour, le jeudi. C’est parfois stressant, car je n’ai pas le temps de faire grand-chose. D’autant plus que j’aimerais bien remonter sur les planches au théâtre. Mais quand on fait ce métier, et que ça marche un peu, il faut saisir sa chance.

L’immersion complète dans l’univers du Gotha ne vous manque-elle pas ?

Aujourd’hui, c’est devenu marginal dans ma vie professionnelle. Mais ce week-end, par exemple, j’étais au mariage princier en Suède (Le 19 juin, la princesse héritière Victoria a épousé Daniel Westling, ndlr). Je regrette d’ailleurs que France 2 ait préféré la coupe du monde à ce mariage. Nous étions la seule télévision européenne à ne pas l’avoir retransmis en direct. On ne s ‘est pas illustré en football, on aurait pu s’illustrer en diffusant ce mariage...

Aujourd’hui, vous sentez-vous serein et épanoui sur France 2 ?

Je suis très épanoui sur France 2. Je sens que ma place est là sur le service public. Ça a un sens pour moi. On a un sens des responsabilités : on peut divertir, mais on ne peut pas dire n’importe quoi, ni divertir à n’importe quel prix. D’ailleurs, j’en profite, car je crois avoir été récemment trahi dans mes propos, j’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec Patrick de Carolis, qui est un grand Président. Et je suis infiniment reconnaissant à Patrice Duhamel, Alain Vautier et Nicolas Pernikoff de me permettre de faire mon métier dans les meilleures conditions possible. Même si des rumeurs les annoncent sur le départ, on a toujours raison de rendre hommage à ceux qui vous ont fait confiance.

Avez-vous déjà réalisé tous vos rêves professionnels ?

Non, car après vous n’avez plus de doutes, et plus aucun moteur. Il faut toujours un nouveau challenge. Aujourd’hui, ce que je fais me plait. Je touche un autre public, qui me découvre, peut être, plus proche, moins guindé, « normal et sympathique », du moins c’est ce que les gens me disent. J’ai réussi à casser cette carapace. Je suis assez heureux et je n’ai aucune frustration.

A votre arrivée à Paris, vous vous décriviez un peu comme Rastignac. Aujourd’hui, Stéphane Bern se rapprocherait-il plus de Philippe Bouvard ?

Oui tout à fait, mais également beaucoup de Frédéric Mitterrand, qui a cette délicatesse et cette élégance. Par exemple, dans tous les lieux inédits où nous avons tourné Secrets d’histoire, il est venu discrètement pour se rendre compte des travaux à accomplir ou des manques... J’ai également un côté Léon Zitrone, c’est un peu ma famille. Et puis, Denise Fabre, avec cet éclat de rire spontané (rires).

Fuir les mondanités, ne pas être en immersion totale dans ce milieu, prendre ses distances, et partir en Grèce, est-ce le secret pour durer ?

Oui je pense... Et puis, on ne m’invite jamais aux anniversaires de Johnny et autres, on ne pense pas à moi, et c’est tant mieux ! Quand vous travaillez, vous n’avez pas le temps de sortir... Surtout, et c’est terrible, si vous regardez les gens qui s’exposent beaucoup trop dans les médias, ce sont ceux souvent qui ont dans l’idée « Ne m’oubliez pas », et c’est toujours un peu dangereux. Je préfère partir sur mon île déserte en Grèce, et disparaitre ainsi de la surface du monde (rires).