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Stéphane Bern : Quand le fou du roi veut divertir la ménagère

Aurélie Demarcy
Publié le 25/01/2010 à 13:04 Mis à jour le 25/01/2010 à 14:29

Après le franc succès de Philippe Bouvard, 50 ans de rire ! (6,1 millions de téléspectateurs pour 27,9% de part de marché), diffusée le 16 janvier dernier sur France 2, Stéphane Bern, aux commandes de cette soirée rétrospective dédiée au chef de tribu des grosses têtes, se lance un nouveau défi cathodique : Comment ça va bien !

Avec un titre, faisant référence à une expression issue du langage actuel, Comment ça va bien ! annonce sa couleur ; celle de la modernité. Ainsi, programmée dès le 25 janvier et ce, du lundi au vendredi à 15h15, l’émission a pour ambition de dépoussiérer les après-midi de France 2, où régnaient en maîtres, des séries policières allemandes à la sauce Derrick. Ainsi, conscient de prendre un risque, Stéphane Bern n’utilise pas la langue de bois pour autant : « Bien sûr que c’est casse-gueule » déclare-t-il dans une interview accordée à Télé 7 Jours, et de continuer « n’oubliez pas que la tranche horaire de l’après-midi a jadis été un formidable tremplin pour Dechavanne. Et puis, Horst Tappert (Inspecteur Derrick) est mort que je sache ! »

Déclaration audacieuse ? Sans conteste, et pour cause, « Le fou du roi » donne le ton de sa quotidienne et promet, dans les colonnes de Télé Cable Sat : « de porter sur les tests de ses acolytes, un regard sarcastique. » C’est ainsi, que le magazine de proximité se fera le testeur des comportements et tendances de l’air du temps. Six chroniqueurs, essentiellement issus de la presse écrite y officieront comme des reporters : « Attention, ce n’est pas une présentation par des potiches ; pour instaurer une crédibilité, nous avons choisi des spécialistes qui maitrisent leur sujet et font une véritable investigation, en moyenne trois jours de travail » affirme l’animateur.

Un challenge de taille donc pour ce dernier, chargé de péricliter la réussite de Toute une Histoire, emmenée par Jean-Luc Delarue et diffusée à 14 heures sur France 2. Mais si la tâche est de taille ça ne la rend que plus « exaltante » pour l’homme de télévision qu’est Stéphane Bern, habitué à s’adapter au fond et à la forme de chaque programme défendu.

Ainsi, de 1998 à 2003, l’animateur, engoncé dans son costume trois pièces et affichant un brushing à faire pâlir les icônes de la série Dynastie, surfe sur la vague people en présentant des programmes comme Sagas ou en co-animant des émissions comme Célébrités avec Alexandra Bronkers, puis Carole Rousseau, et enfin Valérie Bénaim.

Mais en 2003, Stéphane Bern opère un virage dans sa carrière. Débarrasser de sa cravate et supprimant la laque de ses produits capillaires, il se montre sous un nouveau jour, dans 20h10 Pétantes sur Canal +. Loin des têtes couronnées et de leur bienséance, l’animateur ajoute un côté rock’n’roll à ses performances de présentateur. Ainsi, entouré de l’insolent Ariel Wizman et du cynique Stéphane Guillon, Stéphane Bern apparaîtra jusqu’en 2005, dans l’acces prime time de la chaîne cryptée, devenu à la rentrée de septembre 2005, Vendredi Pétantes et Samedi Pétantes.


Puis, changement de chaîne en septembre 2006, l’animateur rejoint France 2 et s’improvise animateur de débats dans L’Arène de France, en alternance avec le mythique Ça se discute. Avec un départ timide à plus de 1.7 million de téléspectateurs, soit près de 22% de part de marché, l’émission crée la polémique. Critiqué pour ses thèmes jugés trop « racoleurs », le divertissement s’attire les foudres du nouveau directeur des programmes de l’époque, Eric Stemmelen, lequel fait part de son manque d’entrain vis-à-vis de l’émission.

Paradoxalement, alors que les dirigeants de France 2 et une partie des téléspectateurs s’indignent des sujets provocants proposés par un programme de service public, L’Arène de France enregistre l’un de ses meilleurs scores avec son numéro : « Peut-on vivre sans sexe ? » Néanmoins, juin 2007 marque la fin de ce rendez-vous hebdomadaire.

Une expérience malheureuse en appelant une autre, Stéphane Bern revient alors sur le petit écran durant la période estivale de 2007 avec Pourquoi les manchots n’ont-ils pas froid aux pieds ? Mais le divertissement, censé faire lumière sur des questions que le commun des mortels n’ose se poser par peur du ridicule, ne passionne pas les foules. Aussi, celui-ci diffusé sur la tranche horaire des indétrônables Qui veut gagner des millions ? et La Roue de la fortune fédère 1.7 million de téléspectateurs en moyenne, soit 12.3% de part de marché, sur la semaine du 23 au 27 juillet. S’ensuit alors un changement d’horaire stratégique mais Stéphane Bern et sa bande de chroniqueurs se trouvant, cette fois, confrontés aux pérégrinations des candidats de Secret Story, n’intéressent que 850 000 téléspectateurs, pour 7.8% de part de marché, lors de leur première apparition à 18h10.

Loin de rendre les armes, l’animateur s’affaire alors à décrypter des énigmes historiques, dès septembre 2007 dans Secrets d’Histoire, diffusé le dimanche après-midi sur France 2. Et tandis que les programmations dominicales ne remportent pas des suffrages mirobolants, l’émission programmée à plusieurs reprises durant l’été 2008 peut s’enorgueillir d’effectuer de jolis scores.

Ainsi, le 13 août, la vie d’Henri VIII aura réuni 2.5 millions de téléspectateurs, soit 14.3% du public présent devant son petit écran entre 20h35 et 22h15. France 2 se hisse ainsi, à la seconde place du podium des chaînes les plus regardées. Une victoire offrant à Secrets d’Histoire, quatre numéros diffusés en prime tout au long de l’été 2008, avant de subir un arrêt momentané et de signer son retour le temps de trois nouvelles énigmes en août 2009.

Finalement, rompu aux succès et creux de vague inhérents à la casquette de présentateur, l’homme de radio (Le Fou du roi</i< tous les jours sur France Inter) et de télévision garde le cap et ne cesse de multiplier les expériences. Nouveau pari pris donc, dès le 25 janvier, avec Comment ça va bien ! Un magazine dont la valorisation de la ménagère s’impose comme principal cheval de bataille : « En tant qu’animateur du service public, je la respecte et la considère comme une partenaire. Contrairement à certaines chaînes privées, qui ne l’honorent pas comme elle devrait l’être. » confie Stéphane Bern à Télé 7 jours.