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Suspense pour le rachat de Paris Première

Arthur Anthamatten
Publié le 13/01/2004 à 00:18

Alors que le groupe AB, présidé par Claude Berda, avait fait, peu avant Noël, une offre de reprise de Paris Première pour un montant de 25 millions d’euros au groupe Suez, rien ne semble encore joué. En effet, la chaîne M6 n’aurait pas renoncé à exercer son droit de préemption sur la chaîne appartenant encore au groupe.

Même si aujourd’hui, aucune position de M6 n’a encore été rendue publique, son président, Nicolas de Tavernost croit beaucoup à Paris Première qu’il avait lui-même créée en 1986. Sans compter que Albert Frère, qui est à la fois au capital de Suez et de Bertelsmann (propriétaire de M6) ne cache pas son souci de voir qu’on détruise Paris Première. De plus, les relations entre Albert Frère et le groupe AB ne sont pas au beau fixe depuis que Claude Berda est venu faire directement concurrence, en Belgique, aux chaînes de RTL Group, filiale de Bertelsmann, dont Albert Frère est le premier actionnaire privé.

Pourtant en déposant son offre, Claude Berda avait pris certains engagements sur le maintien de la ligne éditoriale en déclarant : « Nous maintiendrons la ligne à dominante culturelle de cette chaîne haut de gamme. Paris Première constituera le socle sur lequel nous allons nous appuyer pour lancer la TNT ».

Si le groupe AB devient propriétaire de Paris Première, M6 pourrait bien sortir de ses cartons un projet de chaîne identique. Cependant avec une marque déjà connue en France et à l’étranger, le groupe M6 n’aurait pas intérêt à jouer sur ce scénario car un rachat pourrait être plus rentable à long terme surtout que Paris Première a été sélectionnée parmi les chaînes payantes pour la TNT. Ainsi, Nicolas de Tavernost réfléchit ces jours-ci comment augmenter la rentabilité de Paris Première avant de rendre publique son droit de préemption pour une possible reprise par son groupe contre l’offre d’AB.

Malgré un succès d’estime plus que d’audience (0.5% de part d’audience de parts de marché lors du dernier Mediacabsat), le problème majeur de Paris Première reste que la chaîne perdrait toujours plus de 6 millions d’euros par an pour un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros avec 70 salariés.

Ainsi, quelle que soit l’identité du nouveau propriétaire, des mesures d’économie devront être appliquées pour l’avenir de la chaîne chic et branchée. L’antenne sera-elle directement visée ? L’avenir nous le dira. Reste que ces prochains jours devraient être importants pour Paris Première...