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Thierry Beccaro présente son Motus de Noël

Cyril Lefevre
Publié le 22/12/2008 à 14:50 Mis à jour le 04/06/2010 à 14:55

Il est aux commandes de la mythique émission Motus depuis 20 ans ! Animateur, acteur ou encore peintre à ses heures, Thierry Beccaro incarne la sympathie et la joie de vivre tous les matins, du lundi au vendredi à 10h45 sur France 2. Comme chaque année, Motus organise son traditionnel tournoi de Noël. Un tournoi particulier puisque ce sont des enfants qui jouent. Particulier également pour Thierry Beccaro du fait de son investissement pour l’association à l’honneur : Parrains par 1000.

Cyril Lefèvre : En quoi consiste le tournoi de Noël de Motus ?

Thierry Beccaro : Le tournoi de Noël fait partie maintenant d’une institution, qu’on a mise en place il y a quelques années, de sorte que tous les ans, nous essayons de faire appel à la générosité des téléspectateurs. Le principe de l’émission est toujours le même, mais les candidats jouent pour une association.

Quelle est la particularité de cette nouvelle édition ?

Cette année, des enfants jouent pour des enfants. Ce tournoi nous prouve que les enfants, contrairement à ce que l’on peut imaginer, se débrouillent pas trop mal. Des fois, nous avons quand même des surprises au niveau de l’orthographe qui s’approche parfois d’une écriture SMS. Mais dans l’ensemble, nous avons à faire à des candidats motivés. Nous sentons qu’ils bossent bien, qu’ils lisent, qu’ils sont cultivés. Je trouve cela formidable et j’ai toujours pensé que Motus devrait être utilisé dans les écoles, car cela pourrait apprendre aux enfants à travailler leur orthographe et leur connaissance des mots.

Quelle association est à l’honneur pour cette année ?

Nous avons choisi l’association Parrains par 1000 que je soutiens depuis presque 20 ans aux côtés de Catherine Enjolet, la fondatrice. J’aime son principe, car l’association ne demande pas d’argent. On fait juste appel à un peu de générosité, du cœur, de la solidarité pour des enfants qui ne sont pas au bout du monde, mais en bas de chez vous ou au bout de la rue.

Songez-vous à d’autres spéciales à l’avenir pour Motus ?

Je pense qu’il faudrait faire une spéciale avec plusieurs nationalités comme a pu le faire Julien Lepers avec Questions pour un champion. Nous avons déjà eu des candidats finlandais, américains, italien et ils parlent mieux le français que moi parfois. Nus nous rendons compte que la langue française a du succès hors de nos frontières.

Comment est né Motus ?

A la base, c’est un jeu américain, mais personne n’en voulait aux États-Unis. Il a donc été racheté en Hollande. Le programme s’appelle Lingo. France Télévisions a racheté le projet et voilà où on en est maintenant ! (Rires) Maintenant, il y a du Motus en Israël, en Suisse, et partout dans le monde ! C’est l’émission interactive par excellence !

La première émission de Motus date de juin 1990, et vous êtes toujours là. Quelle est la recette de votre secret ?

Eh bien, je ne sais pas quel est mon secret ! J’avoue que c’est assez surprenant ! Je suis arrivé dans cette émission alors que je sortais d’un moment un peu difficile. Je n’étais pas trop attiré par les jeux sauf si ces derniers étaient intelligents. Je me suis donc retrouvé aux commandes de Motus. Et j’étais bien content de trouver cette émission !

Et vous avez l’air d’être toujours aussi heureux dans votre rôle de meneur de Motus...

J’ai la chance d’avoir pas mal de liberté à l’antenne pour pouvoir m’amuser. Parfois cela peut déplaire, mais bon. J’ai toujours pensé que si je pouvais donner un peu de bonne humeur à 6 personnes alors que 3 ne sont pas contentes, j’avais bien fait mon boulot. Et puis l’émission tient ! Je ne vous apprends rien, si une émission ne marche pas, elle disparait ! Motus, c’est un petit miracle. Cela me permet de faire autre chose à côté, Télématin, du théâtre, du cinéma. J’ai découvert également le bonheur de peindre. Je me sens artiste. C’est important de pouvoir sortir de la bulle télévision.


Combien d’émissions avez-vous tournées jusqu’à présent ?

Je n’ai pas calculé mais un peu plus de 4500 émissions je crois. (Une assistante vérifie le chiffre et le lui souffle : 4561). C’est énorme ! 4561... C’est fou ! C’est l’une des plus anciennes émissions avec Questions pour un champion ou Des chiffres et les lettres.

Et malgré ce succès, la chaine ne vous sollicite pas pour d’autres émissions ?

Non. Paradoxalement, je ne suis pas très sollicité par la chaine. J’ai plus tourné pour TF1 (des fictions, ndlr) que pour France Télévisions. Je le regrette. Il y a des mystères comme cela qui nous échappent...

La comédie semble avoir votre faveur. Serez-vous bientôt de retour dans des fictions ou sur les planches au théâtre ?

J’ai récemment tourné un programme court, diffusé sur France 5 l’année prochaine, le Vegas show avec Pascal Sellem, entre autres. L’intrigue se déroule dans un casino et j’y tiens le rôle d’un psychologue. La série décrit toute la vie d’un casino, un peu comme Caméra Café. Je termine une tournée également au théâtre avec une pièce qui s’appelle Prédateurs. Et pour finir, j’ai un projet de pièce, mais l’écriture n’est pas commencée.

Qu’attendez-vous pour 2009 ?

Du bonheur et de continuer à être heureux. Le grand luxe dans les années à venir est de trouver un travail pour gagner des sous et surtout d’être heureux avec un travail qui nous plait. Quand je viens tourner Motus, j’y vais avec le sourire aux lèvres. Jamais, je n’ai ressenti une certaine lassitude. Il y a tellement de gens qui n’ont pas cette chance-là. Souhaitez-moi des pièces, des propositions, car le jour où vous pouvez dire non à quelque chose, c’est que vous avez réussi.

Interview Catherine Enjolet (fondatrice de Parrains par 1000) / Patrice Touboulie

Cyril Lefèvre : En quoi consiste l’association Parrains par 1000 ?

Catherine Enjolet : Il s’agit d’une association dédiée au parrainage des enfants, depuis 20 ans. Nous sommes dans une logique de solidarité de proximité dans son quartier, dans son village ou dans son immeuble. Il n’est pas question de relation d’argent mais d’apporter à un enfant, un repère affectif, éducatif. Autrement dit, tout enfant compte pour quelqu’un.

L’association est à l’honneur cette année dans Motus. Comment les enfants réagissent-ils, à l’idée de jouer pour cette cause ?

Patrice Touboulie : Nous avons la chance que Thierry Beccaro suive notre aventure depuis l’origine. C’est intéressant d’avoir des enfants qui se mobilisent. Et je crois que les meilleurs ambassadeurs de cette cause sont les enfants car ils perçoivent très bien combien il est fondamental d’avoir quelqu’un pour soi. Ceux qui jouent aujourd’hui ont la chance d’être accompagné par leur famille. D’autres sont moins chanceux. Et les enfants ont toujours à cœur de ne pas laisser pour compte un de leur petit copain. Ils semblent engager dans la démarche.

Comment peut-on devenir parrain d’un ou plusieurs enfants ?

Catherine Enjolet : Chacun peut s’engager comme il le souhaite, d’une manière ou d’une autre pour accompagner un enfant et l’aider à préparer son avenir. En fonction du temps dont on dispose, de ce que l’on se sent prêt à faire, on peut redonner le sourire à un enfant. L’association reçoit tout ce qui peut s’offrir, et redistribue tout cela vers un ou plusieurs enfants ou adolescents.

D’autres manifestations sont-elles prévues ?

Patrice Touboulie : Nous organisons déjà tout au long de l’année des manifestations et des démarches pour faire connaître l’association. Nous essayons d’être présents sur le web, à la télévision où nous avons plusieurs apparitions à venir notamment dans le magazine Envoyé Spécial (France 2) qui sera diffusé au mois d’avril 2009. Par ailleurs, Catherine va être décorée de la Légion d’Honneur l’année prochaine pour la récompenser de son engagement depuis 20 ans.

Quels sont vos objectifs pour 2009 ?

Catherine Enjolet : Nous souhaitons développer des antennes supplémentaires. Nous en avons une vingtaine d’ouverte pour le moment mais ce n’est pas suffisant. Nous voulons nous étendre sur tout le territoire pour qu’il n’y est pas de laissé pour compte. Il faut continuer à étendre cette solidarité et cette aventure.