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Top Chef 2011 > Trois candidats déjà victimes du jury

Tony Cotte
Publié le 31/01/2011 à 20:50 Mis à jour le 10/02/2011 à 16:02

Agathe Lecaron et Stéphane Rotenberg sur M6

En 2010, douze jeunes espoirs de la cuisine s’affrontaient. Un an après, ils n’ont pas déçu les attentes placées en eux. Cette année encore, portés par l’engouement suscité suite au premier concours, quatorze nouveaux candidats n’ont plus qu’une seule ambition : devenir une nouvelle étoile de la cuisine française À la clé : 100 000 euros pour réaliser leur rêve. Guidés par « le chef préféré des Français », à savoir Cyril Lignac, ces jeunes prodiges ont à coeur de convaincre un jury « d’exception » toujours composé de Thierry Marx, Christian Constant, Jean- François Piège et Ghislaine Arabian.

Les participants sont d’abord divisés en deux groupes de sept candidats. Tous pensent se diriger vers les cuisines de Top Chef, mais en réalité, la compétition commence dès leur sortie du train. À l’issue de ce défi, l’un d’eux est immédiatement éliminé du concours. Et c’est tout proche d’une gare de banlieue parisienne, que les intéressés se retrouvent en plein cœur d’un marché. Sur place, ils ont pour mission de cuisiner un légume et réaliser, avec celui-ci, un menu complet ! Un légume en dessert ? De la « science-fiction » pour Agathe Lecaron, coanimatrice de l’émission. « On peut le confire ou le travailler en forme de chips », conseille dès lors Cyril Lignac. Les candidats, eux, se montrent un peu plus imaginatifs. Cependant, les sept légumes ont été placés sous des cloches et le choix se fait donc au hasard.

Christophe et Ludovic, détenteurs respectivement de la courgette et de la carotte, affichent une confiance presque déconcertante. Et pourtant, les deux hommes se retrouvent sur la sellette avec un « non » chacun. À l’inverse, Abraham, né au Mexique, n’a jamais goûté ni cuisiné de la blette dont il doit pourtant assuré la préparation. Bénéficiant de l’aide de Cyril Lignac, qui lui apprend à éplucher, un geste primordial pour cuisiner cette plante potagère, le candidat propose, entre autres, une confiture en un temps record. Pour ce faire, le chef de partie au Café de la Paix à Paris, fait bouillir du sucre et de l’eau, puis ajoute la blette au caramel obtenu avant de le réserver. « Vous êtes malin, dans le bon sens du terme », assure Thierry Marx venu juger les prestations culinaires en compagnie de Jean- François Piège. Chargé de réaliser l’épreuve avec de la betterave, Alexis propose, pour sa part, son dessert servi dans un biberon. «  Je ne suis pas fan des mises en scène qui ne servent à rien  », assure le dernier juré. Malgré tout, le jeune commis de cuisine du côté de Saint-Tropez obtient trois « oui » et une mention spéciale pour son dessert, un millefeuille de betterave et de fromage frais.


Alors, qui n’a pas sa place au sein du concours Top Chef entre Ludovic ou Christophe ? Le premier, qui se voyait dans le « peloton de tête » après un simple coup d’œil du côté des assiettes de ses adversaires, reste persuadé avoir une meilleure cuisine. Pourtant, pour Jean-François Piège, les deux hommes sont au même niveau. Finalement, Christophe, le jeune papa, quitte l’aventure. Ce dernier se dit déçu par rapport à son fils : « Tout ce que je fais aujourd’hui, je le fais de façon à ce qu’il soit fier de moi ». Pour Agathe Lecaron, cette première élimination «  donne une idée du niveau de cette année, plus élevé que l’an dernier  ».

À peine un pied posé et il est donc déjà question de faire marche arrière. Au second groupe de connaître le même sort : les sept autres candidats arrivent à l’aéroport et doivent enchaîner avec une épreuve sur place. À Orly, les participants ont pour contrainte de créer des bouchées de grand chef avec les ingrédients du quotidien présents dans une supérette. « Je ne sais pas comment ils vont y arriver. J’ai hâte de voir  », avoue Stephane Rotenberg. Là encore, les espoirs de la cuisine ont 1h30 pour concocter un menu complet avec des produits dits de « dépannage ». Un laps de temps qui comprend la sélection des ingrédients déjà préparés à la vente, le tout avec un budget de 40 euros, et la cuisson.

Les réactions sont alors variables d’un candidat à l’autre. Grégory est ainsi dans la critique, avouant ne pas apprécier l’épreuve puis les produits mis à disposition. Pierre Sang, lui, se veut plus confiant et fait part de l’une de ses astuces pour réaliser une décoration sucrée en faisant fondre des bonbons puis en les étirant en filaments. Quant à Tiffany, elle fait preuve d’excitation et mise sur un aspect coloré enfantin, proche de sa personnalité. Celle-ci a d’ailleurs passé toute la nuit précédente à concocter un arbre pour réaliser le service ! Mais un coup de vent à la dernière minute vient réduire à néant son travail. Désemparée, a fortiori quand dans l’attente du jury, le résultat s’effondre à nouveau. « Je n’aurais jamais dû faire un truc aussi chier c’est tout. Je n’ai plus rien à leur présenter  », se lamente la jeune femme. Face à cette situation inédite, et prenant en compte le fait que la demoiselle ne pouvait pas savoir que l’exercice serait à effectuer à l’extérieur, le jury décide de gouter sa cuisine sur une simple assiette. Sage décision : Tiffany obtient trois « oui ». « On sent votre féminité, votre douceur », assure même Cyril Lignac. Plusieurs candidats obtiennent un carton plein, dont Renan ou encore Mathieu. Si Paul-Arthur, un ancien sous-chef de 28 ans, est pénalisé d’un « non », Grégory, lui, arrive à la dernière place du classement avec deux cartons rouges de la part des jurés. Ce propriétaire d’un restaurant à l’Aigle ne connaîtra finalement pas la joie des fameuses cuisines Top Chef.


Ses petits camarades, en revanche, prennent tous la direction des lieux. Sur place, pour les accueillir, Cyril Lignac, Thierry Marx, Christian Constant, Jean- François Piège et Ghislaine Arabian sont présents face à eux avec une mine d’enterrement. De quoi redoubler la pression des candidats. En guise de première épreuve, les professionnels imposent de réinventer les grands classiques de la cuisine française et d’en faire des plats d’exception, le tout en binôme. La blanquette de veau est ainsi réinterprétée par Abraham et Fanny. Cette seconde de cuisine aux Baux de Provence se montre un brin autoritaire et reproche à son coéquipier de ne pas avoir surveillé le four quand une odeur de « cramé » s’échappe. Finalement, les deux espoirs parviennent à un résultat satisfaisant, malgré un manque flagrant de sauce. La choucroute, elle, devient millefeuille, suite à une idée de Tiffany et Renan. Un résultat original, mais qui « manque de tonicité » pour Christian Constant. Pour Jean-François Piège : «  On est passé à côté d’un grand plat  ». Pour autant, le résultat semble séduire davantage les professionnels que le couscous (rappelons que l’épreuve implique « les grands classiques de la cuisine française ») de Paul-Arthur et Adrien ainsi que le coq au vin de David et Ludovic. Le premier binôme a proposé une finition « kitschissime » et, malgré une « belle idée », le jury n’a pas apprécié le « déséquilibre gustatif ». Le second, pour sa part, « n’a pas réellement fait preuve d’engagement », à en croire Thierry Marx. Les deux duos apprennent ainsi la nouvelle lors de la cérémonie des couteaux, la première de la saison.

Pour l’épreuve de la dernière chance, les cuisiniers doivent concocter un plat à base de poisson en l’espace d’une heure, en choisissant eux-mêmes leurs ingrédients. Mais dans leurs choix, deux participants se trompent. Ludovic pense propose de la truite au lieu de l’omble chevalier et Adrien du cabillaud à la place du lieu. Une erreur jugée « grave » par le jury. Cependant, ce premier arrive à la deuxième marche du podium, derrière David, qui obtient même des « parfait » pour son simpliste pavé de saumon ! Adrien n’échappe donc pas à l’élimination. Face à Paul-Arthur, le choix s’est fait par « défaut », assurent les professionnels. « C’est une partie de moi-même qui s’en va », lâche Ghislaine Arabian, qui ne manque pas d’embrasser la Belgique « triomphante »...