True Blood : une saison 3 sauvagement gay ?
Souvenez-vous, à la fin de la deuxième saison de True Blood, Sookie accepte la demande en mariage de Bill, mais ce dernier est mystérieusement kidnappé. La troisième salve s’intéresse donc à la quête de l’héroïne pour retrouver son bien-aimé, et ce, en comptant sur l’intervention d’Éric, plus que jamais élément perturbateur de leur relation. Comme si ce n’était pas suffisant, des loups-garous font leur apparition...
Diffusée du 13 juin au 12 septembre 2010 sur HBO, cette salve d’épisodes est adaptée du troisième livre de la collection de Charlaine Harris, La Communauté du Sud, baptisé Mortel corps à corps. Outre-Atlantique, ils ont été près de 5 millions en moyenne à chaque première diffusion d’un épisode inédit. Et depuis le 1er juin, la troisième saison est disponible en coffret DVD et Blu-ray en France après une diffusion en fin d’année dernière à l’antenne d’Orange Cinémax. Sorti la veille au pays de l’oncle Sam, le pack DVD s’est placé directement en tête des ventes sur le sol américain, toutes catégories confondues, films de cinéma inclus donc, et a déjà engrangé la somme de 27 millions de dollars de recettes en l‘espace de seulement deux semaines.
Si les raisons du succès de True Blood ont déjà fait l’objet de maintes analyses, force est de constater que la série touche un public large, au-delà des simples fans de héros aux dents pointues. Plus que jamais gay-friendly au vu des prochaines intrigues et de la présence toujours aussi fréquente du corps huilé de Ryan Kwanten, la fiction n’en serait pas pour autant une simple métaphore. À l’occasion de la promotion de la saison 3, Alan Ball, showrunner, s’est en effet expliqué à ce sujet : « Je trouve ça un peu trop facile. Une des choses que j’apprécie le plus dans la série, c’est qu’elle est bien plus complexe. Vous imaginez si je devais me limiter à utiliser les vampires, ces monstres vicieux et meurtriers, comme une métaphore de l’homosexualité ? Le cœur de la série tient dans cette problématique, dans la difficulté de coexister avec les autres, ceux qui sont différents », affirmait-il au cœur d’un entretien accordé au magazine Séries TV.
True blood a beau renvoyer à défense des minorités en général, comme l’avance son créateur, il reste difficile, notamment au cours de la troisième salve, de ne pas voir essentiellement une critique sur le climat actuel concernant les droits des homosexuels. Une perception confirmée aussi par certains bonus du coffret DVD. Dans un des post-scriptum présents à chaque fin d’épisode, rebaptisés « Post-mortem », on peut découvrir la diffusion d’un talk-show avec la présence de Nan Flanagan, porte-parole de la Ligue Américaine des vampires. Un débat au cours duquel celle-ci évoque le mariage autorisé entre vampires et humains dans seulement six états américains. Soit le même nombre d’états où il était possible de se marier entre deux personnes du même sexe à l’heure où le bonus a été réalisé.
Qu’en est-il des loups-garous ? À chacun d’interpréter leur présence dans cette troisième saison. Car le lycanthrope, présent également et tout autant déshabillés dans les œuvres plus sages Twilight et Vampire diaries, est un des éléments importants de ces épisodes. La preuve en est avec les différents bonus consacrés au sujet. Ainsi retrouve-t-on le making-of d’une scène avec la présence de plusieurs loups et le travail des dresseurs sur le tournage. Plusieurs contenus des « Post-mortem » alimentent la mythologie, jusqu’à un document d’époque où on peut voir la place des loups dans l’Allemagne nazis ! Également présent, dans un registre plus léger, le guide « Comment survivre à une attaque de loup-garou » destiné aux vampires.
Un contenu original à l’image de la promotion du coffret DVD. Warner Home Vidéo a ainsi misé sur un dispositif inédit avec des fontaines de sang placées dans les magasins Virgin à Paris. Puis, en soutenant la journée mondiale du don du sang le 14 juin dernier. Ironie, ce jour-là, les associations SOS-Homophobie et Élus locaux contre le sida constataient que les homosexuels ne pouvaient toujours pas donner leur sang. Une exclusion jugée « discriminatoire » et « insultante ». Dans la série, le « V », sang de vampire, est détourné en drogue dont les effets ne sont pas sans évoquer ceux produits par la consommation de GHB ou de GBL. Coïncidences ? Ces deux drogues s’avèrent particulièrement prisées du milieu gay...
