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V : une saison 1 qui manque d’envergure

Claire Varin
Publié le 28/02/2011 à 00:29 Mis à jour le 26/06/2011 à 15:44

En 2009, Scott Peters (Les 4400) réanime la série culte des années 80, V. Créée par Kenneth Johnson, elle racontait une invasion extraterrestre, contre laquelle un groupe de résistants luttait. D’abord obscures, les intentions de ces Visiteurs à l’apparence humaine se révélaient hostiles. Cette série de science-fiction utilisait l’arrivée de ces terrifiants lézards comme une allégorie de la Seconde Guerre Mondiale et du mal ultime que représentent les nazis dans le monde occidental.

Dans la version 2009, V ne fait pas mystère auprès du téléspectateur de la menace des Visiteurs, qui se réclament officiellement de la paix. Et cette fois, la série se place dans le contexte contemporain de la menace terroriste et s’appuie sur l’état d’une société américaine post-11 septembre. Ainsi, les personnages de la série évoluent dans la ville de New York. Somme toute, rien de très original puisque V s’aligne ainsi sur un grand nombre de séries et de films du genre (La guerre des mondes, Cloverfield) vus ses dernières années.

Néanmoins, le casting se montre alléchant. Joel Gretch (Les 4400), Scott Wolf (La vie à cinq), Laura Vandervoort (Smallville), et surtout la présence réjouissante d’Elizabeth Mitchell, devenue très populaire depuis Lost. L’actrice interprète un agent du FBI, qui va très vite choisir le camp de la résistance contre l’envahisseur. Face à elle, Morena Baccarin, au visage clair et non-expressif, apparaît convaincante en héritière de l’effroyable Diana, reine des Visiteurs.

Si les décors numériques laissent parfois sur la rétine une impression de pauvreté, la narration gagne en qualité au fur et à mesure des épisodes. Lancée en mi-saison par ABC, cette saison 1 n’en contient que 12. Et à ce stade, la série vaut surtout pour l’opposition entre ses deux personnages féminins, dont les dernières minutes du season finale laissent entrevoir de nouvelles facettes.


Le coffret DVD est assez riche en bonus. Parmi eux, la featurette sur les effets spéciaux est surement la plus instructive. L’équipe y explique la spécificité de son travail (les décors, les éléments organiques des créatures, l’énergie bleue...) Une fabrication constituant un challenge hebdomadaire afin de répondre aux exigences combinant budget et limites de temps. Le documentaire de dix minutes sur le maquillage a la bonne idée de remontrer les effets visuels datés, mais encore efficaces, du V original avant d’éclairer le spectateur sur les techniques utilisées aujourd’hui. Tandis que les comédiens partagent leurs expériences du tournage sur fond vert.

Enfin, dans « Flash info : le retour de V à la télévision », les producteurs et scénaristes justifient leur travail en revenant sur leur réappropriation de la mythologie de V (terrorisme, comparaison - justifiée ou non - avec Barack Obama, dualité, morale et personnages). Le tout est agrémenté de scènes coupées et d’un épisode commenté par les producteurs exécutifs Steve Pearlman (Reunion) et Scott Rosenbaum (The Shield, Chuck). Comme souvent, ces commentaires ne sont pas sous-titrés, ni très passionnants. Les deux hommes distillent quelques anecdotes et un ou deux intentions concernant la saison 2, dans un flux d’explications de scènes inutiles.

Au final, ces bonus veulent donner beaucoup de sérieux à l’entreprise, mais sans grande exaltation. Et on reste peu convaincu. Certes divertissante, V manque encore d’envergure.