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Vanessa Demouy (Demain nous appartient) : « Rose est prête à mourir pour son bébé »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 11/12/2018 à 19:20 Mis à jour le 12/12/2018 à 11:54

Ce mardi 11 décembre à 19h20, TF1 diffusera un nouvel inédit de Demain nous appartient. A l’occasion de son grand retour dans la série, Vanessa Demouy se confie sur l’évolution de l’intrigue autour de son personnage Rose. Elle évoque également le succès du feuilleton et ses projets.

Benoît Mandin : Comment s’est effectué votre retour dans Demain nous appartient ?

Vanessa Demouy : La production m’a parlé d’un éventuel retour et m’a demandé si ça pouvait m’intéresser. Suite à mon expérience de cet été sur le tournage que j’avais adoré, je n’ai pas caché qu’il fallait attendre le retour du public. Je crois que les téléspectateurs ont bien aimé Rose Latour et l’intrigue. J’ai dit un « grand oui » pour revenir dans la série.

Alors qu’elle est en prison suite au meurtre de Raphaël, Rose est transférée à l’hôpital. Pourquoi assure-t-elle à Marianne que son bébé est en danger ?

Rien n’est jamais très simple avec Rose. Elle sort d’un choc traumatique assez important et a été sous l’emprise pendant vingt ans. Elle a été en proie avec un pervers narcissique et ce sont des relations où on ne sort pas indemne. Rose est une personnalité fragile même si c’est une femme forte. Cet enfant est son avenir, sa chance et le seul souvenir qui lui restera de Cédric. Elle est très angoissée et le moindre signal qui pourrait lui faire penser que son bébé ne va pas bien prend des proportions disproportionnées. Avec Rose, tout est toujours compliqué, car on ne sait jamais ce qui se passe dans sa tête.

Samuel annonce à Rose qu’elle souffre de prééclampsie et va jusqu’à lui évoquer une interruption de grossesse. Comment va-t-elle le surmonter ?

Elle en a vu d’autres, mais cette possibilité n’en est pas une pour elle. Le bébé passera avant elle, elle est prête à mourir pour le sauver. Samuel réagit en docteur, il ne va pas dans l’affection en lui expliquant les donnants et les aboutissants : ce qu’elle a, ce que ça signifie au mieux et au pire. Rose a conscience qu’elle avait raison de s’écouter, car il y a un vrai problème. Elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour le bien de ce bébé.

« Rose a tendance à emmener Chloé dans des positions particulières et difficiles »

Comment avez-vous appréhendez ces paradoxes ?

Je me sers de ce que je vois, de ce que j’ai pu vivre et voir autour de moi. On nourrit les personnages de ce qu’on a vécu et appris. Je suis heureusement moins torturée que Rose (rires). Les grossesses sont des moments très particuliers pour la vie d’une femme. On peut être en euphorie totale ou très angoissée surtout quand c’est la première fois. On ne connaît pas les sensations que l’on découvre et qui se développent à l’intérieur de notre corps. Pour une personnalité comme celle de Rose qui est bipolaire, ça peut rajouter au désordre émotionnel que provoque naturellement une grossesse.

Rose a décidé d’interrompre son traitement contre la bipolarité. Va-t-elle prendre conscience des risques encourus ?

Pour l’instant, elle n’est pas capable de l’entendre même si elle est persuadée que les médecins font au mieux. Elle est convaincue de savoir mieux que les autres ce qui est le mieux pour son bébé. La chimie et le traitement lourd qu’elle reçoit pour la bipolarité passeraient directement dans le sang de son futur enfant. Quitte à se mettre elle en danger, elle ne veut absolument pas prendre de risque pour ce petit être qui grandit en elle.

Elle reçoit le soutien de Chloé. Quel rôle va-t-elle jouer ?

Tout comme Rose, c’est une nouvelle épreuve qui s’ouvre à Chloé. Dans le sillage de Rose, il y a toujours des soucis (rires). En amie sincère, fidèle et par rapport à toutes les promesses qu’elle a pu faire à Rose, Chloé sera là. Mais elle a tendance à emmener Chloé dans des positions particulières et difficiles par moment. Par souci d’honnêteté, Chloé va aider Rose même si elle pense que ce n’est pas ce qu’elle devrait faire. Bien qu’elle est structurée et est la voix de la sagesse, Chloé reçoit un vent de folie dans sa vie avec Rose.

« C’est bien que Demain nous appartient traite de sujet aussi profond et tabou que les violences faites aux femmes »

Rose va-t-elle être amenée à devenir un rôle plus récurrent ?

Dans des séries comme Demain nous appartient, on ne sait pas ce qui s’y passe quand on n’y est pas. Tout est très secret pour éviter qu’il y ait la moindre fuite et que le public aille toujours de surprise en surprise. Je ne peux pas vous dire ce qu’il va se passer en 2019. Rose est actuellement présente dans une arche qui s’étend jusqu’à Noël.

Comment expliquez-vous l’attachement du public pour votre personnage ?

Ça n’a pas été évident. Au départ, le public s’est dit : « Mais qu’est-ce que c’est de ça ? Qu’est-ce qu’elle vient faire dans la vie de Chloé ? Elle lui fait faire des conneries… ». Quand les téléspectateurs ont découvert petit à petit la fragilité de Rose, ils l’ont apprécié. Le public a été touché par son histoire et le drame que lui a fait vivre Raphaël. Malgré le fait qu’elle a tué son mari, un sentiment de compassion s’est élevé. C’est bien qu’une série comme Demain nous appartient traite de sujet aussi profond et tabou que les violences faites aux femmes. La violence psychologique en est une et j’ai été très fière, en tant que femme et individu qui s’intéresse à cette cause, de défendre un personnage comme celui-ci.

« Les Français ont toujours aimé les séries quotidiennes »

Demain nous appartient vient de franchir la barre des 4 millions de fidèles. Comment l’analysez-vous ?

Les gens aiment le côté rendez-vous quotidien. Même si cela a été quelque chose de difficile à mettre en place et un pari un peu fou de la part de TF1 et la production, le public a le plaisir de retrouver des amis lointains. Comme c’est une série familiale, ça permet de traiter de beaucoup de sujets avec des enfants très jeunes et des adultes. En regardant la série avec ses propres enfants ou avec ses parents, ça aide à débloquer la parole. À travers les personnages à écran, le fait de voir aborder des sujets qui touchent tout à chacun, ça peut permettre à certaines familles de parler de choses qu’ils n’auraient pas osées.

A l’image de Demain nous appartient, Plus belle la vie et Un si grand soleil enchaînent les succès…

Les Français ont toujours aimé les séries quotidiennes. Certains vivent depuis vingt ans et sont diffusées le matin pour lesquelles il y a un vrai intérêt de la part du public. La production française n’avait pas encore passé le cap. C’est quelque chose de très lourd financièrement à mettre en place. Si toutes les chaînes lancent leurs feuilletons d’access, c’est bien qu’il y ait un public pour la regarder.

Parallèlement à Demain nous appartient, avez-vous d’autres projets ?

J’ai repris les tournages il y a peu de temps. Alors que je suis restée très loin des plateaux, j’ai eu la chance qu’on me propose des rôles assez divers et forts. Je crois que mon passage dans la comédie « Daddy cool » a plu et a donné des idées. Cela fait trente ans que je fais ce métier et j’ai appris à le vivre au jour le jour. Même si j’ai la chance de recevoir des scénarios et que je sens un véritable désir des producteurs, je préfère parler des projets quand ils sont faits. Le métier s’est tellement radicalisé et est devenu difficile. Avant même une veille de tournage, on n’est jamais vraiment certain que le programme voit le jour.