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Vu à la télé : TF1 à l’origine de l’arrêt de l’émission de M6

Alexandre Raveleau
Publié le 28/10/2014 à 16:19

Depuis deux semaines, Vu à la télé a fait son apparition sur M6. Le samedi soir, en access, les réactions des téléspectateurs face aux programmes de télévision sont scrutées par les caméras. Produite par Coyote, l’émission s’arrête subitement. La chaîne a annoncé en début de semaine qu’Un Trésor dans votre maison occupera sa case de diffusion dès le 15 novembre.

Les audiences de l’adaptation française de Gogglebox ne sont pas à l’origine de cette déprogrammation. « Un différend juridique nous oppose aux producteurs de l’émission et nous oblige à suspendre la diffusion de Vu à la télé » expliquait-on ce lundi du côté de chez M6. Libération a apporté plusieurs précisions. Christophe Dechavanne, producteur du programme, a accepté d’expliquer les raisons qui ont poussé la chaîne à renoncer au rendez-vous.

« On est au cœur d’un conflit concurrentiel entre TF1 et M6 » a reconnu l’animateur-producteur. La première refuse de voir des extraits de ses programmes sur l’antenne adverse. Le quotidien raconte que Coyote a reçu un courrier de TF1 leur interdisant toute reprise de ses images. « J’ai la première chaîne de France qui me demande par courrier de ne pas reprendre ses images ; je ne vais pas prendre les bonbons si la dame ne veut pas que je prenne les bonbons. M6 veut des images de TF1 mais moi, je ne peux pas, c’est pas légal ».

L’animateur de TF1 précise encore que la chaîne n’a pas joué la carte de l’intimidation avec lui, ne mettant pas dans la balance sa présence sur sa grille. Il reste convaincu que Vu à la télé peut exister sur M6 sans image de sa principale concurrente, même si le concept même de l’émission repose sur l’absence de barrière entre les diffuseurs. Dans les numéros déjà proposés, et les deux prochains, aucun programme de TF1 ne sera donc au sommaire. Ceux du groupe M6 sont quant à eux plus particulièrement mis en avant, au point de donner à Vu à la télé « un air d’autopromo » comme l’analyse le quotidien. A ce sujet, Christophe Dechavanne ne botte pas en touche. « C’est le client (...) Plus qu’un différend juridique, c’est un différend artistique ».

A ces mots, la réaction de M6 n’aurait pas attendu à en croire Libération , qui a relayé les propos suivants : « Au premier oukaze, il s’écrase, dans ce cas-là, il ne faut pas faire producteur. Le programme n’est pas conforme au contrat ; soit Dechavanne règle l’affaire, soit on arrête. Il n’y a aucun problème de droit, le meilleur exemple, c’est le Zapping de Canal+ ou Touche pas à mon poste sur D8. C’est sûr que ce n’est pas extrêmement intelligent de la part de TF1, mais ils ont trouvé en face d’eux quelqu’un d’un peu faible. »

Sur M6, Vu à la télé a démarré devant 800 000 curieux et 6.1% du public. Ce samedi en fin d’après-midi, l’émission a enregistré un score en progression pour sa deuxième semaine de diffusion : 1 million de Français et 6.7% de part de marché.