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Xanadu, la série d’Arte divise les critiques

Tony Cotte
Publié le 07/05/2011 à 18:01 Mis à jour le 07/05/2011 à 19:34

Lauréate du prix de la « Meilleure série française » lors du dernier Festival Série Mania, Xanadu a débuté sa diffusion le 30 avril. Si les premières audiences se traduisent par un démarrage plutôt en douceur, les critiques, elles, font moins dans la demi-mesure.

Difficile de ne pas avoir entendu parler de la « série sur le porno par Arte ». L’évolution de la famille Valadine donne ainsi rendez-vous chaque samedi pour deux épisodes, jusqu’au 21 mai. Un univers sombre qui a ses amateurs, comme ses détracteurs. Pour L’Express, «  tout va bien, si on excepte les carnages au fusil à pompe, les suicides et les viols qui égayent une intrigue aussi haletante qu’une panne d’électricité dans le Larzac ». Mais avec le sexe et la névrose familiale, Xanadu remplit « ses promesses en matière de transgression » pour Le Point. Et le magazine de rajouter : «  Cette série française new-look, née de la plume d’une femme innove surtout par des personnages hors archétypes, voire franchement déplaisants ».

Ces derniers sont incarnés, entre autres, par Phil Hollyday, véritable acteur X au quotidien, Julien Boisselier et Judith Henry, les plus souvent cités et avec les honneurs. Quant à Vanessa Demouy, dont l’apparition a lieu dès les épisodes diffusés ce samedi 7 mai, elle permet à la fiction de s’offrir les pages des hebdomadaires télé grand public et d’obtenir, en titre, « un rôle bluffant » de la part de Téléstar.

En janvier 2011, suite à la projection de la série au FIPA, Télérama soulignait, de son côté, une « réalisation soignée » et une « musique belle », mais un tout qui « manque cruellement d’émotion ». Trois mois plus tard, le support décide de faire deux critiques distinctes, l’une positive, l’autre négative. Et cette dernière regrette le manque de « réalisme social et psychologique » de la fiction. «  Un ennui irrité finit par submerger ce sous-« Six feet under », faussement provoc, véritablement bancal », conclut la deuxième critique de l’hebdomadaire.

La comparaison avec les aventures de la famille Fisher a également été soulevée par d’autres avis, la référence étant presque assumée, dont plusieurs sériesphiles sur la toile mais aussi des quotidiens tels Le Matin ou encore Libération. « L’industrie du hard reste un prétexte, (...) un cadre qui donne le ton, la profondeur et l’ambiance de la série, glauque et onirique. C’est la famille confrontée à Eros, comme celle des croque-morts de « Six Feet Under » l’était à Thanatos », peut-on lire dans les colonnes de ce dernier.

Si Xanadu ne fait pas l’unanimité, elle a au moins le mérite d’être décrite par le plus grand nombre comme « singulière ». Avec une revue de presse bien garnie, la série aura-t-elle droit à une deuxième saison de la part d’Arte ? Les discussions sont en cours...