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Au coeur de 100 minutes pour convaincre

Publié le 16/05/2005 à 00:44 Mis à jour le 13/02/2006 à 23:55

Sélectionnées pour leurs questions et leur personnalité affirmée, douze personnes de tous âges, de tous milieux sociaux venant du grand ouest et du sud de la France, ont pu poser une question à Nicolas Sarkozy dans l’émission politique d’Olivier Mazerolle sur France 2 : 100 minutes pour convaincre, mais surtout devenir les privilégiés d’un soir au sein du paquebot France Télévisions. Retour sur un périple médiatique.

Tous partis de bonne heure de leur terre provinciale, pour rejoindre la capitale, les « castés » se retrouvent dans le gigantesque hall de la maison France Télévisions, sur les quais de Seine. Il est 16 heures, l’assistant d’Olivier Mazerolle, un certain Jacques, accueille les protagonistes et les invite à rejoindre une salle de réunion afin de « retravailler les questions ».

L’aventure commence : étage 4, salle 418 b au fond du couloir à droite puis à gauche. Après ce marathon dans cette véritable usine audiovisuelle, tous se retrouvent dans une salle à l’air confiné, sans fenêtre, aux murs « cartonnés », où un soupçon de climatisation est accessible aux plus chanceux. Désormais assis, crayon dans une main et bouteille d’eau dans l’autre, la présentation individuelle fut naturellement un réflexe.

Puis le travail de coaching de Monsieur Jacques, aidé par sa charmante assistante, a pu commencer. Les règles sont désormais claires : la question ne doit durer que 30 secondes et la réponse 1 minute 30, sinon « un de vous sera coupé ». Logement, emploi, éducation, exclusion, autant de thèmes abordés autour d’un seul mot-clé : efficacité. Des questions courtes et précises, même si elle est dénaturée puisque de toute façon, les préparateurs de l’émission savent par avance la réponse qui sera formulée.

Cette soi-disante parole donnée aux téléspectateurs est donc surtout une bonne manière de leur faire goûter le temps d’un soir aux privilèges du monde télévisuel. En effet, une simple ballade dans les couloirs vous amène à rencontrer Marc Tessier, le Président de France Télévisions, ou encore Olivier Mazerolle, présentateur de l’émission et son acolyte Alain Duhamel. Ensuite, la répétition de l’émission fut l’occasion de voir les dessous d’un tel processus de préparation. Depuis 6 heures du matin, décorateurs, techniciens du son et de l’image se relaient pour que le studio paraisse à l’identique du mois dernier. Plateau, au passage, minuscule par rapport à la perfection du résultat à l’écran. Pour l’anecdote, la répétition s’est déroulée sur un ton humoristique avec dans le rôle de Sarkozy, une grand-mère aux cheveux gris et aux lunettes noires. Mazerolle ironise, Amsallem, le réalisateur, électrise.

Une fois les répétitions achevées, les 12 jurés quittent leur place bien gardée, pour aller se faire maquiller. Ce temps de relâche fut propice à l’exploration des studios voisins : le 20 heures, Télématin, la météo et même la régie générale. Photos souvenirs et direction, la cantine. Sur ce point, on peut se rassurer, la nourriture de France Télévisions n’est pas meilleures qu’ailleurs et ce n’est pas Jean-Pierre Coffe qui cuisine.

Il est 20 heures, les invités arrivent : Nicolas Sarkozy, Henri Emmanuelli, Michel Sapin. Un bal de gardes du corps, de collaborateurs et de caméras anime le couloir. 5, 4, 3, 2, 1 « Bonsoir... ». Ce n’est pas le début de l’émission mais le clip de présentation, en duplex du Journal de David Pujadas, se situant quelques mètres plus loin. Pause, décontraction, action !

140 minutes plus tard, l’émission se termine et le panel est satisfait d’avoir pu poser toutes ses questions si spontanées... L’heure est désormais à la détente. Champagne et petits-fours permettent ainsi aux langues de se délier et de discuter sans distance avec aussi bien Olivier Mazerolle qu’Henri Emmanuelli.

Il est 1 heure, la salle se vide, les discussions se terminent, l’aventure est déjà terminée. Marie-Pierre, Julien, Vincent et les autres concluent ainsi leur première expérience télévisuelle avec le sentiment d’avoir pu accéder le temps d’une journée à un milieu tant convoité.

Article proposé et écrit par Laurent Cabioch.