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Aurélie Chaigneau (Sucrément bon) : « Il ne fallait pas que je fasse semblant d’être une pâtissière émérite »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 13/01/2018 à 13:55 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Benoit Mandin : Comment avez-vous imaginé cette saison 3 de Sucrément bon ?
Aurélie Chaigneau :
L’idée était de changer par rapport à ce qu’on avait fait auparavant. On a voulu rendre l’émission encore plus gourmande et accessible à travers une entrée dans l’univers des chefs et de la pâtisserie. Pour cela, nous avons créé deux nouvelles chroniques, tout en maintenant celle de Cyril Lignac, qui est la rubrique phare de l’émission. De plus, on a changé de lieu puisque ça se déroule désormais chez moi et non plus dans les cuisines de Cyril. La recette devient ainsi plus conviviale et je mets au défi d’utiliser des ustensiles que toutes les ménagères possèdent. Nous voulions également entrer dans l’intimité des chefs pâtissiers sur un ton décomplexé pour qu’ils transmettent leurs savoirs et astuces aux téléspectateurs. « La cerise sur le gâteau » a pour objectif d’amener un regard différent lors de la dégustation et de donner les bonnes adresses.

Sur quels critères avez-vous déterminé les établissements mis en valeur ?
Au départ, j’ai cherché des lieux qui n’avaient rien à voir avec les pâtisseries, car je ne voulais pas que ça soit trop compliqué. J’ai donc décidé de me tourner vers la rue et des lieux différents qui m’inspiraient et m’amusaient. Il y a notamment une dégustation de Kouign Amann qui se fait dans une rue que j’ai trouvée en amenant mon fils à la crèche. J’ai eu envie d’être dans des lieux comme le Lido, mais il n’y a pas forcément de lien avec les gâteaux.

Vous ouvrez les portes de lieux prestigieux…
Effectivement, c’était une volonté de montrer que ces établissements féériques ne sont pas uniquement réservés aux personnes aisées. Les chefs se sont mis au même niveau que n’importe quel Français en livrant un secret de pâtisserie. Cyril est habitué à rendre ses recettes plus accessibles et l’idée pour les chefs était que le public puisse les reproduire. Je suis persuadée que l’on peut faire la pâte à macaron de Pierre Hermé (rires).

En quoi Sucrément bon est-elle différente des autres émissions de pâtisserie ?
D’abord, j’ai moi-même ma petite caméra face aux chefs. Je trouve que cela rend les recettes plus humaines et drôles. La caméra donne un côté vivant aux téléspectateurs puisque les chefs et Cyril me répondent. Il y a plus d’humeur qu’une émission où tout est cadré. Je voulais absolument ne pas jouer un rôle et me retrouver dans la peau d’un autre. Je trouve que l’on a un métier plutôt amusant et pas compliqué. Le but est de transmettre la bonne humeur et le plaisir que j’ai ressenti lors des tournages.

« Nous voulions entrer dans l’intimité des chefs pâtissiers sur un ton décomplexé pour qu’ils transmettent leurs savoirs et astuces aux téléspectateurs »

Comment s’est passé votre duo avec Cyril Lignac ?
Très bien, car on se connaît depuis longtemps. J’ai interviewé Cyril il y a quelques années et on s’est toujours bien entendus. Nous sommes vraiment deux potes qui se retrouvent dans la cuisine !

Comment expliquez-vous l’intérêt du public pour les émissions de pâtisserie ?
L’actualité est lourde, les gens ont plein de problèmes en tout genre et la pâtisserie est là pour apporter du plaisir. Elle a un côté joyeux et les décors sont souvent rose bonbon afin d’envoyer des messages positifs, bienveillants et agréables.

Avez-vous eu des appréhensions face à l’univers des chefs pâtissiers ?
Depuis plusieurs années, les émissions de cuisines et de pâtisseries se multiplient. Les chefs sont beaucoup plus dans la transmission alors que l’on pourrait avoir l’impression qu’ils souhaitent garder leurs recettes. Les pâtisseries qu’ils font aujourd’hui ne seront pas les mêmes demain donc je pense que ça ne leur enlève rien de donner leurs astuces et secrets.

Vous avez un niveau « plutôt amateur » en pâtisserie. Avez-vous rencontré des difficultés ?
Je me suis dit qu’il ne fallait pas que je fasse semblant d’être une pâtissière émérite. Je me devais de rester à ma place, c’est-à-dire une ménagère comme les autres. À la maison, je fais de la cuisine pratique et le week-end, je réalise des gâteaux classiques. C’est pour cela que j’ai voulu mettre la main à la pâte dans les super héros de la pâtisserie. Je voulais montrer au public que si moi j’y arrivais, tout le monde peut le faire.

Que vous a apporté cette saison 3 de Sucrément bon ?
J’ai moins peur aujourd’hui de m’atteler à des recettes qui me paraissaient compliquées. Quand Cyril fait ses belles recettes bien léchées, je me suis lancée dans une reproduction de ces pâtisseries à la maison. Je manque toutefois de confiance et je me dis que je vais tout rater (rires). Toutefois, Cyril et les chefs m’ont appris à les faire par étapes.