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Cyril Linette (Directeur général du groupe L’Equipe) : « Si nous pouvons avoir du football tant mieux, mais nous voulons nous construire sur d’autres disciplines »

Antoine Delplanque
Publié le 15/06/2016 à 15:17

Après avoir officié à Canal+, pendant sept ans, en tant que directeur des sports du groupe, Cyril Linette, aujourd’hui directeur général du groupe L’Equipe, est revenu, pour Toutelatele, sur l’importance de l’Euro 2016 pour les audiences de L’Equipe 21. Il se confie également sur les projets futurs de la chaîne de la TNT HD. Rencontre.

Antoine Delplanque : Couvrir l’Euro 2016 sur tous les médias du groupe L’Equipe doit être un enjeu important pour vous…

Cyril Linette : Oui cet évènement, comme toutes les grandes compétitions, ce sont des défis d’audience, de diffusion et même publicitaire. De plus, lorsque le tournoi se passe en France, cela prend une dimension encore plus considérable.

Vous avez préparé la couverture bien en amont de la compétition. Quelles ont été vos motivations ?

L’actualité du football nous a mis dans l’optique de préparer très vite et au maximum l’Euro, la Ligue 1 était pliée, le Paris Saint-Germain était éliminé de la Ligue des Champions, cela nous a confortés dans notre choix. Dès la fin des championnats, nous devions être prêts à suivre l’événement et à raconter des histoires sur ce dernier. L’accès aux joueurs est tellement difficile durant la compétition que notre but était de préparer une couverture en amont, bien avant le lancement du tournoi.

Pensez-vous que le mois de l’Euro permette à L’Équipe 21 de battre des records d’audience ?

Je n’ai pas le moindre doute là-dessus, ce sera le mois record pour la chaine. Nous avons changé de modèle éditorial depuis quelques mois, il se focalise moins sur l’information sportive. Elle s’est plutôt lancée dans la diffusion d’événement, l’actualité 24/24h est, de son côté, réservée au site internet. Bien que tout ce que nous diffusons rencontre du succès, pendant l’Euro, on ne peut se permettre de minimiser l’importance de l’événement sur nos grilles de programmes. Comme il y aura beaucoup de matchs et que nous sommes déjà reconnus en termes de débriefing, nous savons que nous allons pouvoir tirer notre épingle du jeu. Nous sommes à 0,9% de part d’audience sur ce début d’année, c’est quasiment évident que pendant l’Euro, nous allons dépasser les 1%. Nous avons une problématique très claire, celle de créer un groupe plurimédia, dans lequel L’Équipe 21 soit une force.

« A terme, il faudrait que nous dépassions les 1,2% pour avoir une chaîne vraiment rentable, qui puisse envisager un avenir encore meilleur »

Quels sont vos objectifs en termes d’audience pour l’année 2016 ?

L’idéal serait d’être aux alentours de 0,8% de part de marché en fin d’année. Aujourd’hui, nous sommes très en avance car le modèle que nous essayons de mettre en place attire très rapidement un nouveau public. Si nous pouvons aller un petit peu plus vite, nous le ferons. A terme, il faudrait que nous dépassions les 1,2% pour avoir une chaine vraiment rentable, qui puisse envisager un avenir encore meilleur.

Quel est le profil de vos téléspectateurs ?

Il est plutôt masculin, comme l’ensemble de nos médias. Après, comme tout le monde, notre enjeu est de féminiser un peu plus le public et de le rajeunir. Je pense que des émissions comme L’Équipe Type peuvent justement nous permettre d’atteindre cet objectif.

L’Équipe 21 diffuse le championnat russe et portugais, allez-vous vous positionner sur les droits d’autres compétitions ?

Nous avons certains objectifs, mais pas uniquement sur le foot. Je considère que le football est le moteur de la télévision payante, il permet de recruter des abonnés. Malgré tout, je pense que les autres sports sont, eux aussi, des sports à audience. Notre objectif sera d’être opportuniste, si nous pouvons avoir du football tant mieux, mais nous voulons nous construire sur d’autres disciplines.