Toutelatele

Gotham, sans son super-héros

Yoann Jenan
Publié le 07/08/2014 à 13:38 Mis à jour le 04/02/2016 à 09:38

Ces dix dernières années, Batman a connu un certain succès sur grand écran sous l’égide de Christopher Nolan. Dans la trilogie, le chevalier noir peut compter sur l’aide du commissaire principal James Gordon. Avant cette époque connue de tous, Gotham revient sur l’histoire et l’ascension de ce dernier, incarné ici par Ben Mckenzie. Alors que la ville est plus que jamais gangrénée par la violence et le crime organisé, le jeune policier vient d’être promu inspecteur. Avec son partenaire chevronné Harvey Bullock (Donald Logue), il enquête sur l’affaire la plus médiatisée de la ville : le meurtre des milliardaires locaux Thomas et Martha Wayne. Bercé depuis sa plus tendre enfance par les exploits de son père, ancien procureur général, Gordon a une vision idéalisée de la métropole. Son honnête et son courage vont très vite se heurter à un système où police et justice riment avec corruption.

Au lancement de la production en septembre 2013, Gotham devait simplement se contenter de mettre en scène les débuts du jeune flic au sein des forces de police. Mais le projet a vite évolué pour devenir l’antichambre des futurs adversaires notoires de Batman comme Catwoman, le Pingouin, l’Homme mystère, Double-face, ou encore le Joker. C’est en cela que cette série est « séparée de tout univers cinématographique que DC Comics tente de construire avec ses films », selon l’ancien président de FOX Kevin Reilly. « L’idée est de montrer les personnages dans une cité de Gotham sur le point de tomber et comment les événements vont les pousser à devenir les héros du comics. » Et si la plupart des antagonistes figurent au casting, Bruce Wayne est lui aussi bien présent. Dès le début du pilote, il assiste impuissant au meurtre de ses parents en pleine rue. L’épisode amorce même la relation de confiance entre le garçon âgé d’une douzaine d’années et Gordon. Une amitié durable qui aura toute son importance dans le destin de justicier du riche héritier.

Mais la présence du jeune Wayne décevra peut-être les fans de Batman puisqu’il ne deviendra pas l’homme chauve-souris à l’écran. La série laisse donc davantage place aux hommes « normaux ». Et ce, pour le plus grand bonheur de Bruno Heller, le showrunner. « Nous avons des méchants autour de Gotham, donc la ville ne peut pas sombrer en attendant quelqu’un qu’on ne peut pas introduire, a-t-il révélé lors de la conférence de presse dans le cadre du Television Critics Association press tour. L’enjeu de la série est de savoir comment contrer les criminels quand on n’est un superhéros ? (...) Nous parlerons de gens ordinaires, ce qui est nettement plus intéressant à raconter. »

Le créateur de Mentalist n’étant pas un fan absolu de comics, il a judicieusement consulté Geoff Johns, scénariste vedette de DC Comics. L’auteur américain, déjà impliqué à la télévision dans Arrow et The Flash, a éclairé Bruno Heller et pourrait même écrire certains épisodes à l’avenir. D’ailleurs, c’est sans doute grâce à cette collaboration que Gotham ne s’éloigne pas trop de cette atmosphère sombre propre à l’univers de Batman dans les derniers films. « C’est un univers sombre », a expliqué la tête d’affiche Ben McKenzie sous les traits d’un James Gordon presque seul contre tous pour ramener l’ordre dans la ville. « Il évolue dans une structure intimidante qu’aucun homme isolé ne peut surmonter ». À lui d’endosser le costume du héros de Gotham, avant Batman...

 Diffusion US : dès le 22 septembre 2014 sur FOX