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Jérémie Fazel (producteur de The Island) : « Il n’y a aucun artifice. Les candidats filment simplement ce qu’ils sont en train de vivre »

Nastassia Dobremez
Publié le 19/05/2015 à 17:33

The Island : seuls au monde débarque ce mardi 19 mai à partir de 20h55 sur M6. Cette émission dans laquelle treize hommes sont livrés à eux-mêmes abandonnés sur une île à 8000 kilomètres de la France a de quoi intriguer. Jérémie Fazel, le producteur de la version française de The Island, répond à nos questions et explique comment il a vécu ce tout nouveau projet.

Toutelatele : En quoi The Island se différencie t-il des autres jeux d’aventures présents à la télévision française ?

Jérémie Fazel : Il n’y a pas de règles du jeu, pas de stratégie, c’est une expérience humaine. On a essayé de faire une émission à mi-chemin entre un documentaire et une série. Il n’y a aucun artifice, les candidats filment simplement ce qu’ils sont en train de vivre. De plus, aucun animateur ne débarque au milieu du programme. En fait, on a pris des risques, on ne savait pas vraiment ce qui allait ressortir de tout ça.

Aucune équipe de tournage n’était présente sur l’île. Comment les treize hommes ont-ils réussi à se filmer ?

Quatre personnes dans l’équipe étaient des professionnels de l’image, journalistes reporters d’images ou cadreurs. Ils prenaient part aux décisions, pêchaient, chassaient... Mais les candidats ont tous pris la caméra à un moment donné. Pour ce faire, ils ont eu une formation au matériel vidéo qui a duré un jour. Ainsi, ils pouvaient documenter eux-mêmes leurs impressions et celles des autres s’ils étaient amenés à partir en mini-expédition. Mais il nous fallait tout de même une garantie de quatre hommes qui soient capables de faire de belles images.

« A certains moments, je ne les reconnaissais pas, ils ne réfléchissaient plus du tout de la même façon. »

Comment avez-vous pu éviter tout accident si les candidats étaient seuls sur l’île ?

La sécurité était la priorité numéro un. A quinze minutes de l’endroit où ils se trouvaient, il y avait une équipe médicale prête à intervenir. De plus, les hommes avaient une liaison satellite d’urgence avec nous qu’ils pouvaient activer à tout moment. Il était hors de question que l’on prenne quelque autre risque que ce soit. D’autre part, ces personnes ont toutes passé un examen médical assez rigoureux, on a dû écarter plus d’un tiers de ceux que l’on avait sélectionnés au départ. Sur l’île, ils avaient des consignes très précises : s’écarter des récifs, ne jamais être seul ou s’éloigner du groupe, ne pas partir sans eau... Et puis dans l’équipe il y avait également un médecin, Camille, âgé de 71 ans. Il pouvait nous contacter s’il y avait une urgence.

Pourquoi avez-vous choisi cette île particulièrement ?

Le but était de lâcher ces treize hommes sur une île complètement inhabitée qui correspond au fantasme que l’on a tous : cette étendue de sable déserte sur laquelle on pourrait atterrir si jamais on faisait naufrage. On a également veillé à ce qu’il y ait suffisamment de ressources pour qu’ils puissent s’en sortir. Pour résumer, il fallait un lieu loin de la civilisation dans un milieu tropical, paradisiaque mais mystérieux et effrayant à la fois.

Avez-vous remarqué une évolution dans le comportement des treize hommes au fur et à mesure de l’aventure ?

J’ai eu des liaisons satellites avec eux lors de plusieurs situations d’urgence : à certains moments, j’avais l’impression de parler à quelqu’un qui était en haut du Mont Blanc et qui communiquait avec moi au ralenti. Je ne savais plus du tout à qui je m’adressais. Je ne les reconnaissais pas, ils ne réfléchissaient plus du tout de la même façon.