Toutelatele

Lionnel Astier : « On m’aborde dans la rue autant pour Hero Corp que pour Kaamelott »

Marion Olité
Publié le 26/12/2014 à 19:01

Après une fin de saison 3 très délicate pour son personnage, Neil Mac Kormack, Lionnel Astier a repris le chemin des plateaux de tournage de Hero Corp, la série créée par son fils, Simon Astier. Entre deux scènes de la saison 4 tournée cet été en Charente-Maritime, l’acteur s’est confié à Toutelatele sur l’avenir de son personnage, mais aussi sur sa vision de Hero Corp et du succès de ses deux fils.

Marion Olité : Votre personnage, Neil Mac Kormack, revient après une fin de saison 3 qui augurait du pire. Avez-vous été surpris ?

Lionnel Astier : Ah oui, carrément (rires) ! Quand on m’a appelé pour me demander si j’étais libre, j’ai répondu : « Mais je suis mort ! » Ça fait partie des surprises de tournage.

Quelle est l’évolution de votre personnage en saison 4 ?

Déjà, on comprend qu’il a un autre pouvoir, il est immortel ! Et après coup, je me suis dit que si je l’avais su depuis le début, je l’aurais peut-être joué différemment. C’est un personnage moins engagé que les autres dans les choses, et on comprend maintenant pourquoi. Il en a tellement vu ! Pour la suite, on ne sait pas vraiment à l’avance ce qui va arriver à nos personnages. On l’apprend au dernier moment, à la livraison des textes.

Pensez-vous que Mac Kormack a changé depuis le début de la série ?

Oui, beaucoup. Il s’est attendri avec ses histoires de petit-fils et de descendance. En tant qu’immortel, il est détaché, mais il se doit aussi de l’être. Il voit mourir tout le monde. On comprend pourquoi il ne veut pas de famille et d’enfants. Et finalement, il va accueillir sa descendance, et accepter de faire leur connaissance. C’était un peu inattendu de sa part. Sinon, il est toujours accroché au pouvoir. Comme il le dit lui-même : «  J’ai le CV le plus consistant de tous » (rires). Il est toujours un peu à côté des autres aussi. Des fois, je ne sais pas ce qu’il fout là et je demande à Simon : « Tu es sûr qu’il est là ? » (rires).

Que représente Hero Corp pour vous ?

Forcément quelque chose de spécial, car je suis le papa de Simon, et je suis fier des séries de mes deux fils. J’aime beaucoup Hero Corp pour son histoire mais aussi pour sa trajectoire unique dans l’histoire de la télévision. Je suis très heureux de faire partie d’une série que le public a soutenu, jusqu’à la faire revivre. C’est une belle histoire.

Avez-vous noté un changement de statut de la série depuis son retour sur France 4 ?

Les gens commencent à la regarder, à se la conseiller. On m’en parle maintenant. Avant, il y avait un côté «  on se passe Hero Corp sous le manteau ». Aujourd’hui, on m’aborde dans la rue autant pour Hero Corp que pour Kaamelott ou autre chose. Ca a été une surprise d’ailleurs parce qu’on ne m’a longtemps parlé uniquement de Kaamelott, qui est arrêtée depuis longtemps.

« Je suis fier des séries de mes fils »

Selon vous, Hero Corp a-t-elle évolué dans ses thèmes depuis ses débuts ?

La série commence à s’installer. Simon, qui en est l’auteur et leader, se sent plus libre à l’intérieur. Il parle maintenant de choses plus intimes, qui lui tiennent plus à cœur, et qu’il n’abordait pas avant. Je trouve que c’est une évolution normale dans une série. C’est devenu plus subtil qu’une simple série sur des super-héros.

Pensez-vous avoir apporté quelques chose à vos fils pour qu’ils se tournent tous les deux vers le milieu artistique ?

Je ne faisais pas partie d’une famille d’artistes. C’est moi qui ait pris le virage. Je ne sais pas exactement ce que je leur ai donné. A cette époque, je faisais beaucoup de théâtre. Je montais des pièces que j’écrivais. Ils m’ont toujours vu écrire. Je les bordais et j’allais écrire. Peut-être que c’est pour ça qu’ils écrivent la nuit d’ailleurs (sourire). Et depuis tout petits, ils ont toujours été mêlés à des tournages improvisés. En vacances, on écrivait des petits scénars sur un coin de table qu’on tournait. Et Simon, à 10 ans, voyait un groupe d’adulte, des copains acteurs, se mettre à son service. C’était lui le patron ! Mes deux fils ont un peu grandi comme ça. Je pense que ça a joué.

Retirez-vous une fierté particulière quand vous observez le parcours de Simon et Alexandre Astier ?

Je dis toujours que je n’ai pas attendu qu’ils fassent de la télé pour être fier d’eux. Je suis fier d’eux depuis longtemps, et c’est peut-être parce que je suis fier d’eux qu’ils font de belles choses, et non le contraire. Je suis très heureux de leur succès, mais je ne tombe pas des nues. Je savais ce qu’ils avaient sous le pied. C’est difficile de parler de ses enfants, mais chez Simon, il y a une force de travail qui m’impressionne énormément. Il possède aussi un culte de l’équipe depuis tout petit. Une série comme Hero Corp n’aurait pas existé sans cet esprit. Simon fédère.