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Adriana Karembeu dévoile les dessous de Top Model

Tony Cotte
Publié le 27/10/2007 à 13:28 Mis à jour le 05/04/2011 à 15:45

Vêtue d’une simple robe verte foncée et toujours aussi maquillée, Adriana Karembeu n’est pas passée inaperçue lors de la conférence de presse de Top Model, le 10 octobre dernier. Et pour cause, ce programme est le sien : Présidente du jury, la slovaque est le principal argument de vente avec un minois utilisé lors du générique et son nom dans le titre de l’émission. C’est lors de deux mini-tables rondes d’un quart d’heure que les journalistes récupérent les quelques propos de la mannequin. Car si elle est une « femme de coeur », comme la présente M6, elle reste avare dans ses relations avec les médias. Retranscription d’un jeu de questions / réponses brefs et aussi lisse que ses jambes, dites « les plus longues du monde dans la mode »...

Si vous n’aviez pas le statut que l’on vous connaît, auriez-vous été candidate pour ce genre d’émission étant plus jeune ?

Adriana Karembeu : Absolument ! Pendant deux mois, les filles suivent une formation complète qui accélère leurs chances au maximum. Personnellement, je n’ai jamais été coachée. Ca m’a pris beaucoup de temps pour comprendre ce que je devais faire et ce que je devais apprendre. Cette émission est un vrai cadeau pour elles.

Sans avoir eu une aide comme celle-ci, comment se sont déroulés vos débuts dans le mannequinat ?

Adriana Karembeu : Je suis arrivée à l’âge de 20 ans, je ne parlais ni anglais ni français et je ne savais rien du métier. En Slovaquie, il n’y a pas de mannequinat. En plus j’étais maladivement timide. Apprendre à faire des photos, défiler, courir les castings et savoir vendre le produit, c’est tout un métier que j’ai dû rapidement apprendre. Pendant 16 ans j’ai été jugée, aujourd’hui c’est à mon tour, je suis contente (rires).

Quels conseils en particulier allez-vous transmettre à ces jeunes au cours de cette émission ?

Adriana Karembeu : J’ai avant tout envie d’avoir des candidates passionnées et motivées. Sans motivation, il est très difficile de pousser quelqu’un. J’ai vu pendant l’émission des filles sublimes mais qui ne sont pas capables de faire ce métier. Certaines pensent sans doute qu’il suffit d’être belle. Mais il faut avoir l’envie, savoir étudier les photos au maximum et écouter les gens. C’est également tout un travail psychologique que de savoir montrer ce qu’on a en soi et de donner l’envie aux clients d’acheter les fringues.

En tant que Présidente du jury vous semblez être une médiatrice. Que pensez-vous de l’attitude quelque peu directe de votre collègue Rosalie Afflelou ?

Adriana Karembeu : Effectivement, ses propos peuvent paraître très durs à l’image. Même quand j’entends Rosalie ou Benjamin en face de certaines candidates, je me mets à leur place. Si c’était moi, je partirai en courant (rires) ! Mais elles entendront ces critiques au cours de leur carrière, autant y être préparé et les encaisser dès maintenant, ça peut permettre aussi d’avancer...


Dans les éditions internationales, Tyran Banks ou encore Heidi Klum sont beaucoup plus dures vis-à-vis des candidates. Cela vous arrange t-il que le rôle de méchante soit tenu par Rosalie ?

Adriana Karembeu : Je ne la considère pas comme méchante. C’est une fille formidable, croyez-moi. Il faut des gens direct comme ça, c’est obligatoire. Je suis peut-être la plus gentille des quatre mais ce n’est pas du montage, c’est ma personnalité. J’adoucis les angles tout en étant honnête. En regardant les candidates, j’ai l’impression de me voir. La semaine dernière encore je pleurais. Je n’ai pas d’enfant mais c’est comme si c’était mes filles. C’est très dur de dire : « non, tu ne peux pas le faire, tu n’es pas assez jolie », j’ai beaucoup de mal.

Relooking, cours de développement personnel, exercices sportifs... On demande à ces filles de faire des changements. Vous aussi vous a-t-on proposé, à un moment de votre carrière, de modifier une partie de votre apparence ou de votre personnalité ?

Adriana Karembeu : On donne des conseils par rapport au vécu. Quand je suis arrivée en France, ils se sont trompés et m’ont teinte en grise. Evidemment, je n’étais pas contente. Ca m’a pris un an pour rattraper et avoir à nouveau des cheveux longs et blonds. Dans l’émission, la candidate Laura, par exemple, ne voulait pas se teindre en noir. Je peux la comprendre, c’est pourquoi je l’ai défendue.

Dès les premiers épisodes, on assiste à un clash au sujet d’anorexie et de boulimie. Avez-vous connu, dans votre entourage professionnel, des personnes qui ont été touchées par ce problème ?

Adriana Karembeu : Je n’avais pas de copine avec de problème en particulier. C’est un métier où il y a beaucoup de solitude. Les filles se rencontrent pendant les défilés mais elles partent ensuite en voyage. Pour ma part, j’ai toujours été pulpeuse. J’ai de la poitrine, des fesses et une certaine taille qui m’ont posé pas mal de problèmes à une époque, surtout à partir de 1995 avec la période grunge. J’étais obligée de changer de couleur de cheveux et de porter des vêtements noirs pour effacer ce côté sensuel. Avant certains défilés, j’étais même forcée de faire quelques pas pour pouvoir entrer dans du 34. C’était très délicat...

L’émission arrive au moment où la polémique sur l’anorexie bat son plein. Comment vous positionnez-vous par rapport à ça en tant que Présidente du jury ?

Adriana Karembeu : J’espère que l’on va aborder ce sujet au travers de l’émission. Mais nous sommes extrêmement vigilents, on sait que nous avons choisi des jeunes femmes avec peu d’expérience qui sont éblouies par le métier en pensant qu’il faut à tout prix correspondre à une taille 34. Il faut être svelte et mince mais aussi en bonne santé, c’est important de pratiquer du sport. Sur le fond, je suis déçue que la publicité de Toscani, avec cette jeune française anorexique, ne soit pas sortie en France. Paris est le centre de la mode et on refuse cette pub qui parle d’un problème pourtant très grave. J’en suis choquée !

 Retrouvez également l’interview de Rosalie Afflelou