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Anne-Elisabeth Lemoine (C à vous) : « Je ne me suis jamais ennuyée à Canal+ mais la proposition de France 5 était trop belle ! »

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Directeur de la publication
Publié le 06/10/2014 à 18:44 Mis à jour le 14/10/2014 à 22:23

« Ca balance à Paris » sur Paris Première, « T’empêches tout le monde de dormir » sur M6, « La Nouvelle édition » sur Canal+, Anne-Elisabeth Lemoine est une journaliste qui a appris la télévision en apportant sa bonne humeur au gré des talk-shows. Après sept années à Canal+, la jeune femme a accepté de rejoindre France 5 et la quotidienne d’access « C à vous » en tant que chroniqueuse permanente, mais également joker d’Anne-Sophie Lapix. Ce 6 octobre, elle se lance dans l’arène et sera seule aux commandes de la bande. Rencontre à quelques heures du direct.

Jérôme Roulet : Après sept ans passés à Canal+, par quoi avez-vous été motivée pour quitter la chaîne ?

Anne-Élisabeth Lemoine : Par la proposition de France 5... et uniquement ! Avec Pierre Antoine Capton (producteur de C à vous, ndlr), nous avons démarré chez Marc-Olivier Fogiel. Et ça faisait longtemps qu’on avait envie de travailler ensemble, mais on n’avait pas encore trouvé la solution. Anne-Sophie Lapix lui a dit qu’elle aimerait travailler avec moi. Et moi de mon côté, j’avais envie de rejoindre l’équipe.

Aviez-vous fait le tour de votre chronique médias dans La nouvelle édition ?

Non, car dans les médias on peut absolument tout mettre. Des faits de société, de la façon dont elle les traite avec par exemple Benefits Street (programme anglais, ndlr), qui parle de cette rue où il n’y que des allocataires au chômage. Dans ce cas précis, on ne parle pas vraiment télé, mais d’un phénomène de société et du regard que le petit écran va porter sur ce phénomène. Cette chronique médias de Canal+ n’était donc pas du tout un petit vase clos. De plus, je n’ai jamais voulu faire des buzz, des clashs ou autres, on a toujours essayé de prendre un peu de hauteur et de distance.

Y’avait-il cependant une quelconque lassitude après ces sept années ?

Non, je ne me suis jamais ennuyée à Canal+ ! Mais la proposition de France 5 était trop belle... Ce n’était pas parce que je voulais quitter Canal+, on m’a trop bien fait de l’œil tout simplement ! Après sur Canal, j’allais continuer la chronique medias et les remplacements d’Ali (Baddou, présentateur de La nouvelle édition, ndlr). France 5 m’offrait du changement...

Dans le groupe Canal+, une évolution était peut-être possible sur D8...

Avec Ara, (Aprikian, Directeur de D8, ndlr), on avait eu pas mal de discussions. On aurait aimé travailler plein de fois ensemble. Mais les propositions qu’on me faisait étaient dans le divertissement. Or, j’ai envie de continuer à faire mon métier de journaliste, car je veux rester d’abord journaliste. Donc, nos discussions très informelles avec D8 n’ont jamais abouti...

« Je veux rester d’abord journaliste »

Dans C à vous, vous devenez le joker officiel d’Anne-Sophie Lapix. Est-ce une vraie envie de prendre les commandes d’une émission en solo ?

C’est vrai que la proposition d’être son joker a beaucoup joué pour moi. Je faisais déjà les remplacements d’Ali sur Canal+. Je commence à savoir le faire et j’ai envie de le faire. Et ça me va très bien de le faire en intermittence. Ce n’est pas plus mal d’y aller tranquillement. C’est moins casse-gueule !

Est-ce pour cela que vous avez refusé de prendre les commandes de Jusqu’ici tout va bien, le talk de France 2 de la rentrée 2013 ?

J’ai été très flattée. Mais les discussions ne sont pas allées plus loin que ça, car, à l’époque, j’étais enceinte jusqu’au cou ! La réponse était dans mon état en fait (rires). Mais c’était un beau défi. Peut-être que dans d’autres circonstances, je n’aurais pas refusé. Et Sophie Aram a été courageuse...

Est-ce facile de trouver sa place parmi les garçons autour de la table de C à vous ?

Étonnement oui ! Après, on en est qu’à un mois, mais pour reprendre le titre de l’émission, Jusqu’ici tout va bien (rires). Et puis, je ne suis pas en terrain inconnu. J’ai connu Patrick Cohen lorsque j’ai démarré a RMC, Mathieu Noel, je l’ai vu débuté chez Marc-O où il était jeune stagiaire, et j’ai travaillé avec Pierre Lescure sur Ca balance à Paris... Maxime je le connaissais pas avant, mais il est adorable. On a tous la même envie, le même enthousiasme... Et puis, Anne Sophie fédère bien tout ce petit monde. On ne ressent pas trop la lutte hommes / femmes.

Comment décririez-vous votre complicité avec Anne-Sophie Lapix ?

C’est vrai que nous sommes très complices. Anne-Sophie avait envie d’avoir une fille à ses côtés et voulait aussi laisser de la place, accentuer l’effet bonne humeur tout en donnant un aspect plus journaliste. Ce n’était pas des promesses en l’air, ni de belles paroles ! L’an dernier, elle n’était qu’avec des hommes autour de la table, donc ça équilibre peut-être un peu plus désormais...

Partie 2 > La préparation pour C à vous, ses entretiens


Complice au point de vous appeler désormais à l’antenne « Babeth », comme Babette de Rozières qui est aux fourneaux de C à vous...

Oui ! En plus, Babette de Rozières, c’est son nom officiel je suppose alors que moi c’est mon surnom. Mes parents ont eu cette belle idée de m’appeler Anne-Elisabeth, car il hésitait entre les deux prénoms donc ils les ont accolés ! Mais personne ne m’a jamais appelé comme ça et heureusement sinon j’aurais l’impression qu’on va m’engueuler (rires). Dans la vie, je suis « Babeth » ! Après, je ne tiens pas spécialement à ce surnom qui n’est pas très glamour (rires). Mais je comprends que ça puisse être déstabilisant pour les téléspectateurs avec deux Babeth pour le prix d’une !

Que va finalement apporter Anne-Élisabeth dans le fauteuil d’Anne Sophie ?

J’espère être moi-même, mais est-ce possible ? Je sais que lorsque je présentais La nouvelle édition à la place d’Ali, on me disait que c’était complètement différent. Ce n’est pas une question de mieux ou de moins bien. Tout en respectant l’émission et le conducteur, on n’est pas identique et ça se sent. On n’a pas la même façon de poser des questions par exemple, ni la même façon de faire. En tout cas, je suis beaucoup plus gaffeuse qu’elle !

Comment allez-vous vous préparer pour ce premier direct en solo ?

Je suis une grosse bosseuse en dépit des apparences (rires). L’émission est lourde à porter avec ses trois ou quatre invités. Il faut lire les livres, voir les films, etc. Ça ne s’improvise pas du tout ! Et les gaffes, ça se prépare (rires)... Quand je me préparais à remplacer Ali sur Canal+, j’étais branchée sur la radio en permanence, je lisais tous les journaux, je ne décrochais pas une seconde de l’actu.

Les entretiens en face à face ne vous manquent-ils pas dans C à vous ?

Tous les vendredis, je reçois un invité médias sur le plateau de C à vous. On me laisse carte blanche même si tout le monde peut intervenir, car c’est le principe de l’émission. Mais ce n’est pas frustrant au contraire, et c’est tout l’intérêt d’une bande. On est plus forts quand on est plus nombreux. J’aimais beaucoup les rencontres du vendredi sur Canal, mais elles étaient trop courtes à mon goût. Dans C à vous, elles sont plus longues...

« Je suis une grosse bosseuse en dépit des apparences »

Quel invité vous a marqué dans vos face à face sur Canal+ ?

Christophe Dechavanne, qui est un super client ! Il dit les choses et les assume sans détour. Il a l’habilité de faire passer des messages, il est courageux. J’aime et je respecte ça.

Quels invités aimeriez-vous particulièrement recevoir dans C à vous ?

Johnny Hallyday ou Eric Zemmour. Je l’ai souvent demandé en interview media et il est rare. Mais j’aimerais bien l’avoir face à moi.

Vous avez débuté dans Ca balance à Paris puis avez enchainé avec T’empêches tout le monde de dormir. Vous semblez avoir finalement un vrai goût pour le talk...

Ça balance à Paris, avec Michel Field sur Paris Première, était la première fois où j’ai fait de la télé. Et c’est ce qui m’a convaincu que montrer sa tète a la télé avait du sens et pouvait être un plaisir, car jusque-là je n’y voyais que du stress. Marc-Olivier (Fogiel, ndlr) m’a fait faire des tas d’essais, car il voulait que je fasse de l’antenne. Et ça me terrorisait et me tétanisait... Sur Ca balance à Paris, on était une bande, en mode discussion, et on oubliait les caméras. Ce n’était pas aussi exposé que les émissions de Marc-O. Je me suis donc rodée là-bas ! Et j’ai pris plaisir à discuter, à charrier, à échanger autour de sujets intéressants. C’est là où j’ai pris goût à l’antenne avec ces animateurs qui sont tous des assurances tous risques en chef de bande : Michel Field, Laurent Ruquier, Pierre Lescure... Ça a été une excellente formation.