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Belle toute nue > les confidences de William Carnimolla

Tony Cotte
Publié le 26/10/2009 à 12:52 Mis à jour le 18/03/2010 à 15:21

Ancien assistant de Tom Ford chez Yves Saint-Laurent, William Carnimolla profite de son retour à l’antenne dans Belle toute nue pour accorder sa seconde interview à Toutelatele.com. L’animateur/coach des ménagères mal dans leur peau revient sur les nouveaux épisodes et l’évolution de l’émission, dans l’espoir que celle-ci s’intéresse prochainement aux filles trop maigres, voire même aux hommes...

Tony Cotte : Vous voici de retour pour la troisième fois à l’antenne avec Belle toute nue. A-t-on encore des effets de surprises de la part des candidates à ce stade ?

William Carnimolla : Non seulement de la part des candidates, mais également de la production et de moi-même. Je ne vais pas mettre exactement les mêmes choses que les épisodes précédents. Nous essayons d’apporter des éléments nouveaux à chaque fois, que les téléspectateurs s’attendent donc à avoir des surprises.

Les « sujets » de l’émission ont forcément déjà vu des images d’anciens cas. Les candidates savent parfaitement que leur corps sera projeté dans un lieu public...

On caste dans toute la France, Suisse et Belgique, tout le monde ne connaît pas forcément l’émission dans le détail. Les postulantes répondent souvent à une annonce de casting diffusée quand le programme n’est pas encore à l’antenne. Étonnamment, les candidates sont toujours surprises lors des tournages. A chaque fois j’ai droit à « Je pensais que ce serait différent avec moi » (rires).

Face à des réactions souvent similaires, n’y a-t-il pas un effet de lassitude pour vous en tant qu’animateur / coach ?

Chaque semaine que je passe avec une fille est différente. Les nouveaux épisodes sont d’ailleurs davantage axés sur les problèmes de chaque candidate. L’émission est désormais vraiment personnalisée. Je ne peux jamais prédire comment elles vont réagir au-delà des premiers pleurs. Elles sont totalement libres des choix et peuvent fuir en courant si elles en ont envie.

Le message premier du programme est d’assumer son corps, ses formes et de se faire accepter comme on est. Est-ce réellement rendre service à ces femmes que de préconiser, à chaque épisode, des gaines pour dissimuler bourrelets et autres rondeurs ?

Je ne « préconise » pas la gaine et ne dis jamais de la porter le matin au réveil et toute la journée, le tout sept jours sur sept. La priorité est de faire comprendre aux candidates qu’elles doivent se sentir bien avec ce qu’elles ont et ce qu’elles sont. Bien sûr je ne vais pas leur dire : « Chérie, tu as 20 kilos en trop, c’est génial reste comme ça ! » Si elles ne sont vraiment pas à l’aise avec leur corps, elles peuvent avoir des petites armes avant de se mettre au sport ou de changer leur alimentation par exemple.

Lors de votre précédente interview accordée à Toutelatele.com, vous aviez dit vouloir vous intéresser à d’autres problèmes, comme « des personnes qui se trouvent trop petites ou trop maigres. » Qu’en est-il de ces cas-là ?

J’espère que le succès de Belle toute nue va continuer pour pouvoir proposer de nouveaux cas. Nous nous focalisons, dans un premier temps, aux problèmes les plus répondus auprès de la population française. Nous allons aller en dégressif, une fois que nous aurons proposé deux cas pour chaque partie du corps, après les hanches, le ventre ou les seins. Je vois bien l’émission évoluer progressivement vers d’autres complexes comme une poitrine ou une taille jugée trop petite.

Belle toute nue deviendra-t-il un jour, le temps d’un épisode, Beau tout nu ?

Je l’espère. En tout cas, il y a une forte demande. Tout dépendra du succès des prochaines émissions...


Belle toute nue revient de manière événementielle. Son retour est-il uniquement lié à l’Audimat du précédent épisode diffusé ?

M6 comme moi-même n’avons pas envie d’avoir une émission récurrente avec des cas similaires, dont les téléspectateurs pourraient se lasser. C’est beaucoup de travail. Ce n’est pas juste une émission de relooking. Je passe une semaine complète avec chaque femme.

Avez-vous signé un contrat pour une durée déterminée ou êtes-vous engagé au cas par cas ?

La production m’appelle souvent à la rescousse (rires). C’est au cas par cas, je continue mon travail de styliste en parallèle. Belle toute nue est un de mes jobs.

Depuis que vous êtes aux commandes de l’émission, soit bientôt un an, cela a-t-il changé quelque chose pour vous sur le plan professionnel ?

Ce que je fais dans l’émission est ce que je pratique en dehors depuis 10 ans. Je suis styliste, l’important pour moi est de faire mon travail quel que soit le support. Je rencontre la majorité du temps des artistes ou mannequins étrangers. Ils connaissent la version originale, mais n’ont jamais eu l’occasion de regarder celle que j’anime. Et je dois avouer que je ne le crie pas non plus sur tous les toits...

Quand Karl Lagerfeld dit que « personne ne veut voir des femmes avec des formes défiler », que cela vous inspire ?

Karl Lagerfeld est un petit malin. Il sait les mots qu’il faut employer au bon moment, pour son intérêt et ne pas se faire oublier. Je comprends ce qu’il veut dire, il a raison. Mais lui il parle de mode, moi je parle de vie. Quand on va voir un défilé, en tant que journaliste ou professionnel, on vient pour voir un vêtement, pas un corps défiler.

Lesdits vêtements ne peuvent-ils pas être mis en valeur par des personnes moins proches de la morphologie d’un cintre ?

Quand vous écoutez Karl Lagerfeld, vous pensez au défilé Chanel. Quand on est journaliste, on voit 10 défilés dans la même journée, une semaine à Paris, New-York, Milan et Londres. C’est plus facile d’avoir de l’uniformité, à savoir une taille 38. C’est avant tout professionnel. La mode a toujours été comme ça, elle le restera toujours. La seule différence, c’est que le milieu est aujourd’hui bien plus médiatisé et les mannequins sont hissées au rang de stars.

En tant que styliste, quelle grande marque jugez-vous la plus ouverte à proposer des pièces à un public plus représentatif de la population ?

En France il n’y a pas vraiment de marque spécialisée. Aux États-Unis on peut trouver beaucoup de vêtements destinés aux femmes rondes. Le seul problème, c’est qu’il s’agit de pièces un peu plus commerciales. Là-bas, les femmes s’en foutent, elles veulent simplement s’habiller. Le jour où un grand créateur proposera une ligne pour ces tailles, ce sera une révolution. Compte tenu de la crise, les marques ne veulent pas investir dans une collection qui pourrait ne pas rencontrer le succès, elles misent sur ce qui marche, sans la moindre prise de risque. Après, les grandes distributions comme H&M ou encore Zara proposent une ligne pour les rondes de bonne qualité en France. La femme française sera toujours plus distinguée, qu’elle fasse du 38 ou du 45.