Toutelatele

Benjamin Castaldi (Secret Story 7) : « Plus les années passent, plus j’ai la pression »

Robin Girard-Kromas
Publié le 06/06/2013 à 12:51 Mis à jour le 10/06/2013 à 18:39

Révélé au grand public par Loft Story après ses débuts dans Studio Gabriel, Benjamin Castaldi rempile pour une septième saison de Secret Story sur TF1. A 43 ans, l’animateur-producteur se confie pour Toutelatélé sur la suite de sa carrière dans l’hexagone après la rupture de son CDI avec la Une. Entretien.

Robin Girard-Kromas : N’êtes-vous pas lassé de ne pas avoir votre été pour la septième année consécutive ?

Benjamin Castaldi : J’ai l’habitude ! J’ai donc pris mes vacances avant et j’aime beaucoup Paris l’été ! Je n’ai aucune lassitude sur Secret Story, c’est un très beau programme avec une exposition énorme, 14-15-16 semaines à l’antenne avec une hebdo, des quotidiennes…

Après sept ans, êtes-vous toujours inquiet quant aux audiences de la prochaine saison ?

Plus les années passent, plus on a la pression. Ce type de programme a tendance à s’user et il faut savoir se renouveler chaque année comme nous tentons de le faire.

En quoi cette septième saison introduit-elle de vraies nouveautés ?

Déjà, nous avons débuté la saison avec une nouveauté : le secret de la famille du public ! On est loin de tous les faux couples dont la plupart des gens avaient un peu marre.

Qu’en est-il de l’interaction avec le public sur internet ?

Les internautes interviendront au cours du programme avec le choix de plusieurs missions secrètes pour les habitants. De mon côté, j’en ai aussi profité pour ouvrir mon compte sur Twitter. Il y aura un relais permanent entre les différents écran. Sur la saison précédente, on avait près de 3 millions d’internautes et 260 millions de vidéos vues, internet est donc un outil indispensable aujourd’hui.

« Les Anges de la télé-réalité entretient la marque Secret Story »


En rejoignant Twitter, ne craignez-vous pas d’être plus exposé aux diverses critiques concernant le programme ?

Il est important de savoir accepter la critique. Le bon côté avec internet, c’est l’immédiateté des réactions. Le mauvais, c’est que certains peuvent profiter de l’anonymat pour balancer derrière leur écran.

Le succès des Anges ou des Ch’tis a-t-il interféré dans la conception de cette nouvelle saison ?

Ce type de format existe depuis longtemps aux Etats-Unis, donc rien n’a été inventé, on retrouve du feuilletonnant avec un côté soap au quotidien. Je trouve que ce type de programme entretient aussi la marque Secret Story car ils ont besoin de nos candidats pour leur émission.

Partie 2 > Ses projets de producteur aux US


Qu’en est-il de votre projet d’adaptation de l’émission Mes parents vont t’adorer sur la FOX ?

Ils ont fait une émission avec un budget d’un million de dollars et ils n’ont pas été à la diffusion. A l’époque ils disaient que c’était un problème de place sur la grille. Comme j’ai quitté la société avec laquelle j’avais développé ce projet, je n’ai plus aucun droit dessus.

Où en est votre projet actuel de jeu aux Etats-Unis ?

Une chaîne américaine est intéressée, pas un grand network mais tout de même. Nous tournons un pilote. Ce sera un quizz show, qui mélange un jeu de 52 cartes et divers questions posés aux candidats. Ces derniers devront retrouver leurs cinq cartes dans le jeu et des cartes seront découvertes selon leurs réponses au quizz. C’est une mécanique assez simple, entre hasard et connaissance, qui fonctionne très bien.

Comment vous allez faire pour continuer le développement de ce projet pendant Secret Story 7 ?

J’ai des associés américains et un partenaire français qui est toujours là bas pendant mon absence. De mon côté, je multiplie les aller retour là-bas à ce sujet.

« Le jeu se fera avec moi en France ou il ne se fera pas »

Pourquoi exprimer votre désir d’animer l’adaptation française et non le programme original aux Etats-Unis ?

Je n’ai pas encore le niveau d’anglais suffisant pour faire tout ce que j’aimerais dans l’animation là-bas, même si j’ai envie de cultiver ce french accent. Pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour.

Sur quelle chaîne française pourrait débarquer ce jeu ?

Cela pourrait être diffusé sur toutes les chaînes, mais il y a la promesse d’un gain important donc cela limite toutefois les possibilités. Les épisodes sont bouclés mais il y a une augmentation du jackpot au cours de la partie.

Si une chaîne comme M6 souhaitait acquérir les droits du jeu mais imposer un autre animateur que vous, seriez-vous prêt à l’accepter ?

Le jeu se fera avec moi en France ou il ne se fera pas. Cela dit, cela n’exclut pas forcément M6 même si actuellement je préférerais que TF1 soit la chaîne la plus intéressée.

Outre ce pilote de jeu, avez-vous d’autres projets en développement outre-Atlantique ?

Nous travaillons également sur des programmes de télé-réalité avec les partenaires américains.

Partie 3 > Son avenir sur TF1 et Au pied du mur


Pourquoi avoir fait le choix de s’exiler plutôt que de produire directement en France ?

Je pense que je n’ai pas toujours été le meilleur dans la production effective. Ce que j’aime ici, c’est que je peux proposer des idées et nous en discutons par la suite avec les partenaires américains qui savent développer au mieux ces formats.

Avez-vous des exemples précis de programmes partis d’une bonne idée et dont la réalisation s’est avérée décevante ?

Tout les oppose, une émission qui réunissait des gens complètement différents dans un bus. L’idée était bonne mais la réalisation n’allait pas vraiment dans le bon sens. une bonne idée de voir des gens que tout dans un bus mais pas forcément réalisé dans le bon sens. Pour Gloire et fortune, on n’avait pas le bon timing.

« TF1 qui lance Au pied du mur, cela ne m’a pas fait plaisir »

Comment avez-vous réagi lorsque TF1 a relancé à demi-mot votre jeu 1 contre 100 en propulsant à sa tête Jean-Luc Reichmann (Au pied du mur) ?

Cela ne m’a pas fait plaisir, j’ai eu de la peine car c’était un format que j’aimais beaucoup. Quand on a été déprogrammé face au dîner, nous faisions encore jusqu’à 24% de part de marché, un score qui ravirait la chaîne aujourd’hui.

Votre nom n’est plus souvent cité lors du tournage de pilotes de jeu pour TF1. Comment l’expliquez-vous ?

Ça fait un moment que je n’ai pas tourné de pilote. J’étais absent les cinq derniers mois car je travaillais sur mon projet aux Etats-Unis. Et puis, il y a eu des événements que je ne peux pas détailler qui ont fait que ce n’était pas trop mon tour. La roue tourne.

Quelle est votre réaction lorsque Stratégies vous désigne « le plus ennuyant » ou « le plus arrogant » ?

Les études réalisées par TF1 ne sont pas si mauvaises, sinon je ne serais plus là ! (rires) Les sondages de ce type sont toujours influencés car les gens doivent forcément choisir parmi une liste de noms imposés. Du coup, ce sont souvent les animateurs de TF1 car ils ont la plus forte notoriété. Donc, c’est toujours Nikos, Arthur ou moi qui avons le droit à ce type de distinction !

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

Une bonne saison de Secret Story, un bon pilote pour le jeu et un format qui se vendra partout dans le monde !