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BFM TV, parée pour son lancement sur la TNT

Mélanie Perrot
Publié le 10/11/2005 à 00:08 Mis à jour le 24/02/2013 à 16:05

Depuis le lancement de la TNT (télévision numérique terrestre) en mars 2005, 800 000 foyers se sont équipés d’un adaptateur. Cette révolution dans le paysage audiovisuel français ne cesse de donner naissance à de nouvelles chaînes. Fin novembre, c’est NEXTRADIOTV qui se lancera dans l’aventure en créant BFM TV. Alain Weill, le président du groupe de médias spécialisé dans l’information, est à l’origine des redressements réussis des radios RMC et BFM. Le défi qui l’attend n’est pas des moindres : imposer BFM TV comme la nouvelle chaîne de l’information.

Pour y arriver, rien n’a été laissé au hasard. Soixante journalistes ont été recrutés pour développer les programmes : Ruth Elkrief et Olivier Mazerolle sont, entre autres, de la partie. « J’ai été séduite par la vision claire que la chaîne a de l’audiovisuel et de son avenir. », confie l’ex-animatrice du « Grand jury » de RTL. L’ancien directeur de l’information de France 2 se dit, quant à lui, « ravi de participer à la création d’une entreprise de presse et de revenir à son métier : donner de l’information ». Il sera à l’antenne notamment dans Mazerolle direct, un programme d’une demie heure basé sur l’interview. BFM TV mise sur ses collaborateurs expérimentés et sur une grille simplissime.

De 6 heures à 9h30, la chaîne proposera, en alternance, un journal d’informations politiques, économiques et sociales, et un journal plus spécifiquement consacré à l’économie, de 15 minutes chacun. Viendra ensuite, et ce, jusqu’à 18 heures, le tout images constamment mis à jour, rythmé tous les quarts d’heure, par le rappel des titres et par l’actualité des marchés financiers.

Entre 18 heures et 23h30, ce sera « le 20 heures toutes les 30 minutes ». Un journal complet, présenté en alternance par Ruth Elkrief, Olivier Mazerolle, Florence Duprat et Jean-Alexandre Baril, dont trois éditions seront consacrées à l’économie. « Nous avons l’ambition d’être une troisième offre de JT face à TF1 et France 2 », affirme Guillaume Dubois, directeur général adjoint de BFM TV. Après 23h30, le tout images nuit occupera l’antenne jusqu’au matin.

BFM TV veut se distinguer des autres chaînes de télévision traditionnelles en s’ouvrant sur le monde et particulièrement sur l’économie, sans pour autant la « ghettoïser » : « BFM TV est une chaîne qui se regarde moins le nombril que les autres, très franco-françaises. », déclare Alain Weill. Pour se faire, le président mise notamment sur les nouvelles technologies numériques. Le budget de la chaîne qui s’élève à 13 millions d’euros, pour 2006, fait la part belle au high tech. Le studio de tournage est équipé d’un système de décors virtuels. Plus spectaculaire, le 3G News que s’est procuré BFM TV. Ce moyen de production permet de filmer et de diffuser en direct des images par le biais de téléphones portables. Ainsi, lors d’un attentat ou d’une catastrophe naturelle, des images de témoins de l’actualité non-professionnels pourront immédiatement passer à l’antenne.

BFM TV sera lancée, le 28 novembre à 18 heures. Plus de sept millions de téléspectateurs pourront y accéder, tous les jours, 24 heures sur 24 . La chaîne sera disponible sur la TNT (canal 15), sur Canal Sat (canal 36) et TPS (canal 52), mais aussi sur les réseaux câblés, l’ADSL ou les mobiles 3G. En termes d’audience, Alain Weill espère que 20 à 30% des Français regarderont BFM TV au moins une fois par semaine.

Le climat morose actuel n’effraie pas les dirigeants de BFM TV, qui restent prudents mais sereins. Pour eux, la TNT permet de proposer une offre multichaînes aux Français comme le fit l’éclosion de la FM dans le monde de la radio. « La télévision va changer comme la radio a changé il y a vingt cinq ans. », prédit Alain Weill. Grâce à lui, BFM devient la première marque d’information déclinée à la radio et à la télévision...