Toutelatele

Carinne Teyssandier (8 chances de tout gagner) : « Je suis ravie que France 3 ait l’audace de ne pas laisser les gens dans des cases »

Léopold Audebert
Publié le 08/01/2017 à 17:00

Depuis la fin du mois d’octobre dernier, France 3 propose à ses téléspectateurs du week-end de se divertir avec deux nouveaux jeux hebdomadaires. Si Églantine Émeyé est à retrouver chaque samedi aux alentours de 17h10 dans Trouvez l’intrus, Carinne Teyssandier a hérité, de son côté, d’une exposition le dimanche, à 17h15. Connue du public pour sa passion de l’univers culinaire, rencontre avec celle qui, désormais, met les petits plats dans les grands avec 8 chances de tout gagner, en vue de régaler les téléspectateurs avec ses fricassées de questions.

Léopold Audebert : Avant 8 chances de tout gagner, la cuisine était au cœur de la plupart de vos expériences sur le petit écran. Dans quel contexte le virage qu’est la présentation de ce jeu est-il arrivé jusqu’à vous ?

Carinne Teyssandier : Emmanuel Garcia, le responsable des jeux de France 3, m’a appelé. Il m’a alors exposé ce projet de jeu, ainsi que la volonté de la chaîne de mettre un peu plus de visages féminins à l’antenne. Il est vrai que le jeu est vraiment un secteur réservé aux hommes… J’ai été ravie qu’il pense à moi et me fasse confiance pour ce projet ! C’était une nouvelle aventure pour moi le dimanche, tout comme pour Églantine Émeyé le samedi (Trouvez l’intrus, ndlr). Nous nous sommes alors rencontrés, et avons passé des essais pour le jeu, avant de réaliser un pilote. 8 chances de tout gagner est alors né !

Comment avez-vous appréhendé ce nouveau challenge ?

J’ai considéré cela comme une chance, mais aussi comme un joli clin d’œil. À la fin de mes études de communication à Lyon, mon mémoire était consacré au métier d’animateur télé. Et, effectivement, Marie-Ange Nardi, presque la seule femme animatrice de jeu avec Laurence Boccolini, avait été la marraine de mon travail. De plus, j’ai participé à Pyramide, émission qu’elle présentait. Finalement, la boucle est bouclée ! (rires)

Quelles sont les spécificités du métier d’animateur de jeu par rapport à vos autres expériences, actuelles ou précédentes ?

Animateur de jeu est vraiment un métier à part entière ! Cela fait maintenant quinze ans que je fais de la télévision, dans toutes les conditions, en direct, en duplex, etc. Mais cette nouvelle casquette est ce que j’ai eu à faire de plus difficile. Il faut avoir dix cerveaux à la fois : un premier qui compte les points, un second qui explique les règles, mais aussi de nombreux autres qui écoutent les candidats, qui regardent les tablettes, qui font attention aux commentaires, qui lisent les questions, qui doivent être attentifs pour bien prononcer les noms de famille, etc. Nous travaillons aussi sans prompteur ; il faut donc être clair et précis, surtout avec de nouvelles règles.

« Animateur de jeu est vraiment un métier à part entière ! »

Depuis sa mise à l’antenne le 30 octobre dernier, 8 chances de tout gagner réalise des audiences encourageantes, mais inégales, notamment face des concurrents parfois éphémères et fédérateurs…

Les audiences ne sont effectivement pas mauvaises. Nous avons accueilli jusqu’à presque 1,3 million de téléspectateurs, en étant tout frais à l’antenne ! Je suis contente de cela. Mais il vrai que nous ne sommes pas toujours aidés par ce que nous avons en face de nous. À titre d’exemple, France 2 a déjà proposé du rugby ou encore une finale de tennis au même horaire. De plus, avant nous, le patinage n’est pas très haut en part de marché ; on arrive donc derrière et on sort les rames (rires). Nous n’avons vraiment pas une case facile. 8 chances de tout gagner est une belle aventure. J’espère réellement que nous allons arriver à installer le jeu sur la durée et à avoir une programmation régulière, sans événement en face. Qu’on arrive ainsi à savoir ce que vaut l’émission aux yeux des téléspectateurs.

À vos yeux, que représente l’audience d’un programme ?

Tout d’abord, il s’agit pour moi d’une nouveauté : toute ma vie, je n’ai jamais été fixée sur l’audience. Mais, à présent, je dois avouer avoir une petite fébrilité, chaque lundi matin aux alentours de neuf heures ! (rires) J’ai vraiment le désir de bien faire, de proposer un programme qui fonctionne. Notamment pour tous ceux qui m’ont fait confiance, et l’équipe avec qui je travaille, d’une réelle bienveillance.

Avec un jeu hebdomadaire, les tournages s’avèrent peu nombreux. N’est-ce pas un réel handicap pour s’habituer à l’exercice lorsque l’on débute ?

C’est compliqué... Je n’ai que trois sessions de tournage dans l’année. Finalement, si le jeu s’appelle 8 chances de tout gagner, cela ne nous fait que 3 chances de pouvoir nous améliorer ! (rires) En quotidienne, lorsque l’on a la possibilité d’avoir de nombreux tournages, on peut forcément rectifier le tir et réajuster rapidement si besoin. Aujourd’hui, il ne nous reste plus qu’une période de tournage en février. De ce point de vue, c’est assez frustrant, car une hebdo n’est pas facile à installer. Quand on débute, on a besoin « d’en manger » ! (rires)

« Côté concurrence, nous ne sommes pas toujours aidés par ce que nous avons en face de nous »

Concernant la mécanique, des aménagements sont-ils envisagés en vue de l’ultime session de tournage de la saison ?

Oui ! Nous nous sommes rendu compte qu’il fallait ajouter au moins une question lors de la deuxième manche. Effectivement, le jeu était parfois trop court : nous préférons avoir un peu moins de « blabla » et plus de questions, afin de mettre en place un rythme un peu plus soutenu. L’avantage de travailler sur une création est évidemment le fait de pouvoir adapter et améliorer le produit comme nous le souhaitons.

Depuis le début de l’aventure 8 chances de tout gagner, vous travaillez notamment avec Cyril Féraud, à la tête de Slam (également produit par Effervescence, ndlr). Quel regard portez-vous sur ses conseils ?

C’est toujours un plaisir de travailler avec Cyril. Nous avons commencé à travailler ensemble durant Village départ sur France 3. Aujourd’hui, je suis ravie de poursuivre l’aventure sur son terrain de jeu. Il sait par cœur ce que débuter signifie, ainsi que les difficultés de cet exercice. Son regard extérieur est donc très bénéfique pour moi et son recul s’avère vraiment pertinent et éclairé. Avec Slam, à l’antenne depuis huit ans, Cyril est incontournable par rapport à ce type de programme, et toujours de bons conseils.

Selon vous, en quoi votre style de présentation et votre personnalité ont-ils « matché » avec 8 chances de tout gagner ?

Je pense que France 3 est venue me chercher pour la convivialité, la proximité avec les candidats et la bienveillance. Des valeurs que la chaîne doit souhaiter dans le créneau dont il est question. Chaque dimanche, nous sommes vraiment là en famille, pour faire travailler nos neurones, notre mémoire et notre vitalité d’esprit avec le sourire.

« Avec Slam, à l’antenne depuis huit ans, Cyril Féraud est incontournable par rapport à ce type de programme, et toujours de bons conseils »

Le 10 décembre dernier, vous étiez également à la tête d’un programme consacré à la Fête des Lumières (Lyon) avec Laurent Guillaume sur France 3. Allez-vous incarner de nouveaux programmes événementiels de ce type sur la chaîne ?

Je ne sais pas, mais je le souhaite. Moi qui viens des régions, qui vis en région, qui regarde l’édition des régions et l’édition des initiatives, je suis très France 3 ! (rires) C’est une vraie fierté de revenir sur cette chaîne. Je suis aussi ravie qu’elle ait l’audace de ne pas laisser les gens dans des cases et de tester des choses. En France, on dit toujours qu’il est difficile de naviguer vers de nouveaux horizons lorsque l’on a déjà une étiquette, comme la cuisine. De même, Vincent Ferniot a hérité de la présentation de Midi en France : il est sorti de sa simple chronique de cuisine et excelle en tant qu’animateur.

Côté cuisine, et en parallèle de vos chroniques gourmandes à retrouver régulièrement dans Télématin, le public se souvient notamment de votre livre Mes recettes du bonheur ! Comptez-vous poursuivre la publication d’ouvrages traitant de cette thématique ?

Absolument ! Le deuxième livre sortira au printemps. Aujourd’hui, je continue de tester les recettes et poursuis notamment la rédaction des conseils. Le tout sera rendu très prochainement, au milieu du mois de janvier. L’esprit sera vraiment le même que le premier volet, avec des conseils différents et un peu plus de psychologie. Cela doit aussi être considéré lorsque l’on est mal dans sa peau ou que l’on souhaite perdre du poids. Par ailleurs, après la Charente-Maritime et ses bords de mer pour le premier ouvrage, nous avons déjà fait les photos… à Lyon ! Décidément ! (rires)