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Claire Bricogne (Le tour de Suisse virtuel, L’Equipe) : « Certains habitués comme Lilian Calmejane seront là »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 22/04/2020 à 14:49

Du mercredi 22 au dimanche 26 avril, la chaîne L’Equipe diffuse le Tour de Suisse virtuel, pour palier à l’annulation de la course. Pour Toutelatele, la commentatrice Claire Bricogne a apporté des éclaircies sur ce dispositif exceptionnel à suivre dès 17h10.

Joshua Daguenet : Pour la première fois depuis 1945, le tour de Suisse est tout bonnement annulé. Quel est votre regard sur l’impact du Covid-19 pour le monde du sport ?

Claire Bicogne : Il est très difficile de mesurer aujourd’hui ce que ça va donner. Les mieux placés sont les coureurs qui ont pu faire des prises de position, partager leurs inquiétudes sur la tenue des courses, la suite de la saison, l’équité sportive... Je pense qu’il n’y a pas plus important que la santé et la prévention. Après, cette crise redistribue les cartes d’une saison qui s’annonçait déjà inédite avec le mondial des grimpeurs, mais aussi la course réservée à ces mêmes grimpeurs aux Jeux Olympiques.

À quoi va rassembler le Tour de Suisse virtuel, diffusé sur l’Équipe pendant ces cinq jours d’antenne ?

Cela va être cinq jours de course différents les uns des autres. Il n’y aura pas de classement général, mais des vainqueurs quotidiens avec des coureurs qui tourneront à chaque fois. Il y aura des cols, des arrivées en montée et d’autres plus plates. Après, à quoi cela va ressembler ? C’est une grande inconnue ! Les coureurs ont effectué un test, mais concrètement, sur cette formule, c’est une grande première.

« Il n’y aura pas de vainqueur général, mais des vainqueurs quotidiens »

Sur la compétition en elle-même, les favoris de la route le sont-ils toujours dans cette course virtuelle ?

Pas du tout. Il y a même des coureurs qui ne devaient pas disputer le tour de Suisse. En octobre - novembre, les équipes définissent les Tours qu’elles vont disputer. En longueur, le Tour de Suisse est la quatrième plus grande course d’Europe et là, elle retombe sur cinq jours. Les favoris changent donc, même si certains habitués seront là comme Lilian Calmejane. Le format est une première, tout comme les coureurs. Julian Alaphilippe, par exemple, n’aurait jamais participé au Tour de Suisse.

Romain Bardet, Vicenzo Nibali ou encore le numéro un mondial, Primoz Roglic, compteront également parmi les participants. Était-il important de pouvoir rassembler des grands noms du cyclisme pour un événement aussi inhabituel ?

C’est important pour tout le monde, notamment pour les téléspectateurs. Les coureurs aussi ont envie de reprendre une sorte de compétition.

Le commentaire du cyclisme dispose d’un jargon à part. Pensez-vous pouvoir le transposer sur une compétition virtuelle ?

Oui, en tout cas, on l’espère (rires). Nous avons eu pas mal de discussions ces derniers jours. Quand on commence une course, on essaie de vulgariser au maximum les expressions même si certaines sont impénétrables. Au début, je regardais les courses sans trop comprendre ce qui se passait. Dans ce cas de figure, il va falloir transposer ce jargon plus moins dès ce mercredi, mais cela ne fonctionnera pas complètement comme une course de vélo. Il ne devrait pas y avoir de peloton par exemple. Il sera d’abord important d’expliquer ce qui se passe, et ensuite, glisser quelques vulgarisations cyclistes, mais ce ne sera pas la priorité.

« Les coureurs ont envie de reprendre la compétition »

Les derniers jeux vidéo de cyclisme peuvent-ils être une source d’inspiration pour vos commentaires ?

J’y ai joué étant petite, je suis modelée. Cela étant, cette course marche avec une plateforme à part entière. Vous ne verrez pas un jeu de cyclisme. L’idée est d’avoir des coureurs sur leur home-trainer et qui donneront des coups de pédale. Les stratégies de manager n’entreront pas en considération.

Le Giro est l’une des grandes compétitions diffusées sur L’Équipe. Avez-vous des nouvelles sur sa tenue que l’on annonce pour la fin d’année ?

Je n’ai aucune tenue officielle. Le Giro est annoncé pour octobre. Des rumeurs se dessinent pour le calendrier. En mars, une classique très importante, Milan San Remo, devait se disputer. Elle pourrait avoir lieu en août. Tout cela est à prendre avec précaution, car nous sommes tributaires de la situation.

Vous êtes devenue en 2015 la première femme, en France, à commenter le Tour de France. Comment est née cette passion pour le vélo ?

Ma passion est née petite. Quand j’ai commencé à regarder le cyclisme, je n’ai jamais lâché. Il y a ce côté populaire, une sorte effervescence que je ne retrouve pas dans un autre sport. Nous sommes dans une période où on a beaucoup de chance. Le Tour de France des années 90 - 2000 reste une période phare. J’ai aussi été marquée par Paris - Roubaix : à une époque, je n’habitais pas loin et j’ai pu m’y rendre.