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Grégory (Netflix) : pourquoi Murielle Bolle est le « personnage » central de l’affaire ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 01/02/2020 à 15:12

Deux mois après la mise en ligne de la série événement « Grégory » par Netflix, retour sur le rôle de Murielle Bolle dans une affaire qui continue de hanter son quotidien plus de 35 ans après les faits.

Le 20 novembre dernier, Netflix a mis en ligne les cinq épisodes consacrés à l’affaire « Grégory » dans une série du même nom ayant retracé tous les rebondissements de cette incroyable tragédie en plusieurs actes. Des prémices du drame, avec les lettres obscènes du corbeau qui laissait transpirer une haine viscérale à l’égard des Villemin dans chacune des phrases destinées à la famille, jusqu’aux plus contemporains péripéties c’est une véritable saga dont s’est emparé la géant américain. Faites entrer l’accusé, célèbre magazine de France 2, avait signé l’une de ses plus fortes enquêtes à partir de ce fait-divers.

« Qu’est-ce qu’elle a ma gueule ? »

Le deuxième épisode illustre la fabrication d’un premier suspect très sérieux pour les gendarmes : Bernard Laroche. Le 5 novembre 1984, près de trois semaines après le meurtre de Grégory, le cousin du père de l’enfant est soumis à un test graphologique et les résultats sont concluants. Pour la gendarmerie, il est le corbeau. Mais ce sont les interventions de Murielle Bolle et ses improbables volte-face qui vont mener son beau-père à sa perte. Un visage reste ancré dans la mémoire de tous les Français. Avec sa chevelure rousse, que bon nombre d’esprits moyenâgeux auraient assimilé à une damnation de par les nombreuses controverses qui continuent de l’enserrer aujourd’hui, ses innombrables tâches de rousseur marquant un peu plus ses joues potelées, ses yeux d’un bleu ciel, ses anneaux dorés mais aussi son accent, son vocabulaire limité et des tournures de phrases approximatives qui ont catégorisé la famille Bolle à un certain échelon social, chacune de ses interventions ont fasciné et donné cette sensation qu’elle était la clé de toute cette énigme.

L’adolescente, une fan inconditionnelle de Johnny Hallyday qui arborait un pull de son idole dans un célèbre cliché en noir et blanc partagé auprès de Bernard Laroche, aura définitivement marqué les esprits lorsqu’elle répète à un journaliste qu’elle a subi les pressions des enquêteurs pour faire accuser Bernard Laroche. Loin de la jeune femme sanglotante d’une précédente intervention, elle entretient sa mine renfrognée tout en mastiquant nerveusement un cheming-gum avant que ses proches ne lui ordonnent de se rapatrier à l’intérieur et de mettre fin à ses commérages.

Des vieux démons resurgissent en 2020

Mais le mal est fait. L’opinion publique, la gendarmerie et surtout les Vuillemin sont persuadés de la culpabilité de Bernard Laroche. Le 4 février 1985, le principal suspect est libéré et une cure de commisération est assurée par la presse people puisque les retrouvailles de Bernard Laroche en famille sont immortalisées dans un reportage. Comme un symbole, l’homme prend son fils dans les bras. Une plénitude de courte durée puisque Jean-Marie Vuillemin assassine son cousin un mois plus tard, après une première tentative infructueuse. Muriel Bolle et sa famille ne se sont jamais remis de ce drame et de cette affaire. Plus de trente-cinq ans après, l’ex-compagne de Yannick Jacquel est toujours au cœur de l’actualité.

Tandis que la justice a annulé sa garde-à-vue, datée du 2 novembre 1984 et qui a déclenché les nombreux rebondissements déjà exposés, Murielle Bolle, âgée aujourd’hui de 50 ans, a porté plainte il y a quelques jours après avoir reçu... des menaces de mort envoyées par un corbeau. Décidément, cette affaire Grégory, les Bolle, les Villemin... c’est une histoire sans fin.