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Hollywood : le règne des séries TV

Samantha Szwec
Publié le 22/09/2005 à 02:00 Mis à jour le 22/09/2005 à 02:00

Depuis le 17 septembre, Arte propose « une semaine de la télé » avec notamment une théma sur les séries, nouvelles reines du petit écran. Friends, Urgences, 24, Les Soprano, Six feet under, Alias, Sex and the city, The shield, Lost... autant de fictions qui ont ravi la vedette aux superstars hollywoodiennes en les faisant dégringoler de leur toile. C’est l’idée qu’ont voulu transmettre Loïc Prigent (journaliste et documentariste) et Olivier Jovard (ancien critique des Cahiers du Cinéma) en réalisant le documentaire Hollywood, le règne des séries qui sera diffusé ce vendredi à 22h15.

Ce documentaire tend à aider le téléspectateur dans le décryptage des recettes de cette usine à rêves. Comment fabrique-t-on les séries ? Qui sont les scénaristes ? Sur quels critères les sélectionne-t-on ? Comment se déroulent les tournages ? Quelles censures doivent-elles contourner ? On s’aperçoit que rien n’est laissé au hasard afin de tenir les fans inconditionnels en haleine : les coupures publicitaires arrivent à des moments purement stratégiques. On passe donc de l’autre côté de la caméra pour comprendre les dessous de cette tendance hollywoodienne, en découvrant par exemple comment les scénaristes de The Shield échangent leurs idées et travaillent ensemble pour écrire un épisode. Mais ce vent de folie basé à Los Angeles ne demeure souvent qu’utopique pour la plupart des projets proposés. Pour vendre une série, il faut faire face à un véritable parcours du combattant tant la sélection est rude, nombreux sont ceux qui essuient un refus.

Au dire de certains acteurs, « la télé, c’est là qu’il faut être parce que tout le monde en fait », à croire qu’une apparition sur le petit écran est devenue aussi désirable que de faire du cinéma. C’est un fait, les séries américaines attirent les meilleurs comédiens, réalisateurs, scénaristes et s‘avèrent être parfois de fantastiques tremplins pour de jeunes artistes en passe de débuter une carrière hollywoodienne.

Los Angeles n’appartient désormais plus à l’industrie cinématographique, c’est devenu un empire télévisuel sur lequel règnent séries en tous genres. Le cinéma populaire est en perte de vitesse alors que la côte des séries ne cesse de monter en puissance. Pour preuve, la désertion des salles le jour de la diffusion de l’ultime épisode de Friends. Les gens s’identifient davantage à leur héros et ce mimétisme par rapport aux personnages est un des paramètres qui explique la pérennité d’une série. Pour apprécier une fiction télévisée, elle doit perdurer, qu’elle ait trait à l’amour, la politique, le sexe (...), au grand bonheur des accrocs.

Tous ces thèmes novateurs sont également une des raisons de la « série-attitude » : les tabous sont tombés. Il y a encore quelques années, seul JR Ewing revêtait le costume de bad boy pour agiter le puritanisme d’outre-atlantique. Mais aujourd’hui, avec des produits tels que Sex and the city, The L world, Nip Tuck..., les grandes chaînes s’accordent une réelle liberté, osent déranger et flirter avec le « politically correct ». Elles estiment le public prêt à voir plus de vérité. Ainsi la richesse du scénario et des personnages prime sur les effets spéciaux et offre ainsi une foule de nouvelles possibilités.

Toujours dans le cadre de la « semaine de la télé », Patrick Volson tente de découvrir combien de temps les accrocs du petit écran peuvent tenir sans regarder la télé. Diffusés à 20h15 et à raison d’un par jour, Privés de télé, relate un mois au cours duquel 38 personnes ont vécu séparées de leurs 19 téléviseurs respectifs. Le but : tester la résistance des candidats pour qui telle privation relève de l’exploit. Ces onze familles ont accepté de jouer le jeu du sevrage en faisant montre du degré de sacrifice que cette expérience représente à leurs yeux. Les nouvelles activités sauront-elles suffisamment piquer leur intérêt pour pallier à toute crise de manque télévisuel ? Verdict final, vendredi à 20h15 sur Arte.