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Isabelle Bouysse (Les Mystères de l’Amour) : « Jeanne est toujours amoureuse de Nicolas, mais elle est résignée »

Marion Olité
Publié le 22/11/2014 à 18:59 Mis à jour le 26/02/2017 à 21:29

Elle incarne le deuxième grand amour de Nicolas. En cette saison 7, Isabelle Bouysse a fort à faire entre un meurtre à résoudre et un face-à-face sous haute tension avec la diabolique Ingrid. Pour Toutelatele, elle revient sur son personnage de Jeanne Garnier et l’aventure de 20 ans que constitue la série.

Marion Olité : Dans quel état d’esprit se trouve votre personnage en cette fin de saison 7 ?

Isabelle Bouysse : Jeanne recherche la justice et veut protéger ses proches. Elle accepte complètement Marie. Elle ne veut que le bonheur de Nicolas. Elle est toujours amoureuse de lui, mais on sent une certaine résignation.

Pensez-vous que Jeanne ait évolué au fil des saisons ?

Disons que les situations dans lesquelles elle est placée changent et font qu’elle évolue un peu, mais ses traits de caractère sont les mêmes. Elle reste Jeanne Garnier. Je ne pense pas qu’elle ait beaucoup changé, si ce n’est qu’elle est plus résignée en amour. Il n’y a pas eu de changement de cap radical.

Jeanne est un personnage assez difficile à cerner, positif, mais capable de prendre la fuite ou d’éviter ses amis. Elle apparaît en pointillés dans la série. Avez-vous vous-mêmes des difficultés à la cerner parfois ?

Ça fait vingt ans que je l’habite donc je la comprends bien (rires). J’ai appris à la connaître, à vivre avec elle et avec ses réactions. Et puis, on n’est pas toujours constant dans la vie. Ses hésitations la rendent au contraire très humaine. On traverse aussi la vie en pointillés parfois. On peut avoir envie de prendre la fuite. Je ne la trouve pas incohérente.

Parlez-vous de votre personnage très en amont avec Jean-Luc Azoulay ?

Pas du tout ! Je ne suis pas auteur, donc je ne m’en mêle pas. Je n’aurais vraiment aucune envie de le faire en plus.

Côté interprétation, vous sentez-vous assez libre de proposer des choses différentes ?

Oui, on travaille avec des réalisateurs très cool. Ils nous font confiance et savent qu’on connait pas cœur nos personnages. Il y a vraiment une complicité mutuelle avec eux. On travaille depuis des années avec certains d’entre eux. On peut proposer ce qu’on veut. Ça se passe vraiment très bien.

« On met Nicolas avec Hélène, Bénédicte avec José, tout le monde est heureux et il n’y a plus d’histoire ! »

Quelle est la chose la plus compliquée à gérer pour vous avec Jeanne ?

C’est tout ce qui concerne les séquences très physiques. J’étais un peu la casse-cou de service chez les filles. J’ai tourné des scènes où j’étais enterrée, trimballée dans des coffres de voiture... J’ai sauté d’un hélico dans la mer, et même tourné avec des mygales ! Donc les scènes que je retiens ne sont pas tellement celles où l’émotion entre en ligne de compte (rires). Les scènes d’action étaient très corsées ! Pour celle de l’hélicoptère dans la mer, j’ai quand même failli me noyer, parce qu’il restait au dessus de moi, je ne pouvais pas remonter à la surface...

D’ailleurs, votre personnage a été surnommé « Wonder Jane »...

Oui, parce que je me tape tous les trucs physiques (rires). Ça ne me déplaît pas en soi. J’ai une formation de danseuse à la base, donc les choses physiques, ça me connait. C’est pour ça à l’époque qu’on m’a attribué ces séquences en particulier. J’avais la condition pour le faire. Il y a eu des moments un peu rock’n’roll quand même !

Votre personnage est toujours positif. N’êtes-vous pas lassée par ce rôle de super-héroïne ?

Elle n’est pas positive naïvement, juste pour être gentille ou par principe. Elle essaie d’être juste. Ce qui l’amène d’ailleurs à faire des choses un peu limite parfois, et pas toujours très catholiques. Pour être juste, il faut en passer par là, et justement ne pas être toujours dans le droit chemin. Cette fille se retrouve souvent hors-la-loi, impliquée dans des braquages et d’autres trucs. Mais la finalité est toujours d’arriver à une certaine justice.

Vous sentez-vous des points communs avec Jeanne ?

Non, c’est de la fiction (rires). Je ne me sens pas du tout Jeanne Garnier. Je ne saute pas d’un hélicoptère dans la vie. Je ne participe pas non plus à des braquages (rires). Le seul point commun, c’est que je suis physique comme elle. Mes capacités ont servi ce personnage qui court dans tous les sens dans la série.

Partie 2 > L’avenir de Jeanne et Nicolas


Auriez-vous aimé interpréter un autre personnage en dehors de celui de Jeanne ?

Le personnage que je trouve le plus drôle est celui de Olga, interprété par Macha. Elle m’amuse, je la trouve très enlevée. J’aime aussi celui de Laly. Ces deux-là sont les plus drôles et joyeuses de la série. Mais je cohabite très bien avec mon personnage (rires). Je n’en veux pas d’autres.

Comment les gens vous abordent-ils dans la rue ?

Cela fait plus de 20 ans qu’on est entré dans leur salon, donc ils nous connaissent bien. C’est souvent positif. Les gens sont contents et sympathiques. Ils ne viennent pas se plaindre de tel retournement dans les derniers scénarios par exemple. Les fans pur et dur sur Facebook donnent davantage leur avis.

De nombreux fans attendent encore que Nicolas se remette en couple avec Hélène. Qu’en pensez-vous ?

Mais si on faisait ça, il ne se passerait plus grand-chose (rires). On met Nicolas avec Hélène, Bénédicte avec José, tout le monde est heureux et il n’y a plus d’histoire ! Je ne suis pas ce qui se dit sur les réseaux sociaux, mais les gens veulent retourner à la base. Ça rassure. C’est un peu comme après un divorce, on veut voir papa et maman se remettre ensemble. Mais Peter et Hélène, ça fonctionne bien aussi.

Les Mystères de l’Amour est un succès pour TMC depuis quatre ans, avec déjà sept saisons au compteur. Le tournage de la 8e a débuté. Quand vous êtes arrivée en 2010, pensiez-vous qu’elle allait durer aussi longtemps ?

À l’époque, on s’est dit : on démarre, on verra bien où ça nous mène. Et voilà, ce succès a été une surprise. Après, tout dépend des audiences. La série peut s’arrêter à la huitième saison comme continuer encore des années. On est tellement face à cette réalité de l’audimat qu’on ne projette pas. Tant que les gens sont là, la série durera et ce sera bien sympa pour nous tous (sourire). S’il y a moins d’audience, elle s’arrêtera. On a conscience de ça depuis le début des Mystères de l’amour. Il n’y a donc pas de plan sur la comète.

« On est tellement face à cette réalité de l’audimat qu’on ne projette pas »

Comment expliquez-vous cet amour du public pour la série ?

On fait partie de leur famille. Ils nous ont découvert quand ils étaient jeunes. Maintenant, les fidèles sont devenus parents et transmettent la série à leurs enfants. C’est un programme qui plait. Il existe des séries très chiadées, compliquées et qui ne fonctionnent pas. D’autres programmes parlent davantage aux gens. C’est comme pour la musique. La mayonnaise prend ou ne prend pas. Il y a une certaine magie là-dedans. Si tout le monde avait la recette, il n’y aurait que des succès à la télé ! Il n’y a pas de règles.

Chez les historiques de Hélène et les garçons, on sent un véritable esprit de famille. Comment ressentez-vous cette ambiance ?

Oui, l’ambiance est assez détendue, comme dans une troupe de danseurs. On a vécu ensemble dix ans à Saint-Martin quand même. On ne faisait pas forcément la fête ensemble tous les soirs, mais on se connait par cœur. Entre nous, il n’y a plus de compétition ou de choses à se prouver les uns aux autres. C’est une situation confortable. Chacun connait sa partition et son partenaire depuis 20 ans.

Menez-vous des projets en parallèle de votre rôle dans Les Mystères de l’Amour ?

J’ai fait pas mal de choses à côté pendant toutes ces années. Là, je travaille aussi à la production des Mystères de l’Amour, tout ce qui concerne l’organisation des tournages, les plannings, etc... Quand je ne tourne pas, je suis au bureau. Donc je n’ai pas de projets personnels en tant que comédienne en ce moment, et ça me convient très bien comme ça.