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Le Théâtre de Bouvard

DIFFUSION

Lundi 13 septembre 1982 sur Antenne 2 à 19h45
Arrêtée le mercredi 26 juin 1985

PRODUCTION

A2

PRESENTATION

Philippe Bouvard

SYNOPSIS

Tous les soirs de la semaine, un quart d’heure avant la grande messe du 20 heures, Philippe Bouvard s’entoure de personnalités pour une discussion, « un rendez-vous apéritif de la bonne humeur, tantôt sur des sujets d’actualité, tantôt sur des sujets éternels, cycliques et saisonniers ». Lors de son lancement, il reçoit Jean Yanne, Jean d’Ormesson, Jacques Martin et Jacques Balutin, qui développent le thème des « impôts ».

Après deux mois de diffusion, Le Théâtre de Bouvard a changé de formule. À partir de novembre 1982, un seul invité rejoint Philippe Bouvard à sa table. L’improvisation et les jeunes comiques deviennent les vraies vedettes de l’émission. À chaque numéro, l’animateur tire les sujets des sketchs dans sa corbeille en osier. Les comédiens volontaires montent sur scène, en n’oubliant pas de prendre costumes et accessoires auprès du machiniste Jean-Claude.

À l’invité du jour ensuite de donner son point de vue, et livrer quelques précieux conseils aux humoristes. Il peut également rejoindre les comédiens sur scène pour participer aux sketchs.

ANECDOTES

 Avant de prendre la direction de son Théâtre, Philippe Bouvard avait déjà animé Samedi soir et Le Dessus du panier pour la télévision. Il était surtout la voix des Grosses têtes, le rendez-vous phare de RTL, lancé en 1977. Au démarrage du Théâtre de Bouvard, la rumeur disait que l’émission allait être une copie de l’émission radiophonique. Philippe Bouvard est monté au créneau dans Télé 7 jours : « Contrairement à ce qu’on a dit - mais le démenti est la seconde forme de l’information, comme disait Pierre Lazareff - il ne s’agit pas du tout des Grosses têtes améliorées ». Les invités du Théâtre seront pourtant régulièrement les sociétaires de RTL.

 Lors du premier numéro, Philippe Bouvard a accueilli le public « dans son établissement, qui tient à la fois du café du commerce, car nous allons essayer de refaire Paris, la société, la France et, qui sait, le monde. Mais [il tient] aussi du laboratoire, car nous allons essayer de mettre au point une formule qui permet plaisamment de parler de choses sérieuses, faire sourire avec l’actualité ». Le décor du café du commerce a évolué au cours de deux mois d’antenne de cette formule.

 Au changement de concept, Le Théâtre de Bouvard a accueilli bon nombre de jeunes artistes de café-théâtre. Parmi les révélations de l’émission figurent Pascal Légitimus, Régis Laspalès, Philippe Chevallier, Mimie Mathy, Michèle Bernier, Isabelle de Botton, Tex, Jean-Marie Bigard, Muriel Robin, Annie Gregorio, Didier Bourdon, Bernard Campan, Smaïn, Jean-Jacques Péroni ou encore Didier Benureau. Philippe Bouvard les appelait ses « neveux » et « nièces ».

 Le Théâtre de Bouvard a été le premier rendez-vous à laisser sa chance à des jeunes comiques au quotidien. D’autres émissions ont ensuite repris le concept, en particulier La Classe de Guy Lux et Fabrice. Dans les années 2000, Pierre Palmade a présenté l’éphémère Made in Palmade sur un modèle proche. Jamel Debbouze a, quant à lui, créé le Jamel Comedy Club sur Canal+. Laurent Ruquier, avec Catherine Barma, ont démarré On n’demande qu’à en rire, sur France 2, en 2010.

 Le Théâtre de Bouvard a connu une période faste entre 1982 et 1984. Le 3 septembre de cette année-là, TF1 a dégainé Stéphane Collaro et Cocoricocoboy au quotidien, dans la case concurrente. En mars 1985, Les Barjeot a pris la relève, toujours imaginé par Stéphane Collaro. Le match de l’audience a finalement été remporté par TF1. Le Théâtre de Bouvard a changé de décor, avant de disparaître en juin 1985. Philippe Bouvard a ensuite lancé Le Petit Bouvard illustré.

 Lors du dernier numéro, Philippe Chevallier a commencé l’émission en parodiant un journal télévisé, annonçant la fin de l’émission. Ensuite, quatre membres de la troupe ont chanté des mélodies d’Édith Piaf avant de finir par « Ce n’est qu’un au revoir ».

 En décembre 2013, France 2 a fêté les 30 ans de l’émission au cours d’un prime time anniversaire. Dans les colonnes du Monde, Philippe Bouvard est revenu sur l’origine du concept : « Depuis l’âge de 40 ans, j’étais hanté par la nécessité de dénicher des nouveaux talents (...). Rien ne se serait passé sans la demande d’Antenne 2 d’avoir des sketchs pour rameuter quelques téléspectateurs vers le journal de 20 heures ». Il rappelle qu’à l’époque, l’émission « culminait à plus de 50% d’audimat et des pics à 17 millions de téléspectateurs ».