Toutelatele

Mike Horn (The Island : seuls au monde) : « En survie, il n’y a qu’une seule règle : avoir envie de rester vivant »

Nastassia Dobremez
Publié le 26/05/2015 à 19:34

Ce mardi 26 mai à 20h55, M6 diffusera le deuxième épisode de The Island : seuls au monde, la nouvelle série documentaire de la chaîne privée. 13 hommes vont tenter de survivre sur une île déserte. Un explorateur de renom les a préparés à cette expérience hors du commun. Rencontre avec Mike Horn, le narrateur de cette aventure.

Toutelatele : Comment êtes-vous devenu aventurier ?

Mike Horn : Je ne pense pas que l’on puisse devenir aventurier, on naît aventurier. Ce n’est pas du jour au lendemain que l’on veut traverser l’Amazonie et découvrir la planète. Il faut en avoir l’envie. Il est nécessaire d’être discipliné dans sa vie quotidienne pour pouvoir appliquer cette organisation dans la jungle. Quand j’étais enfant, je posais pleins de questions à ma mère sur la nature et je détestais être enfermé chez moi. Alors, le goût de l’aventure est venu naturellement. Lorsque j’ai vu les premières images de l’explorateur Jacques-Yves Cousteau, je lui ai écrit des lettres pour pouvoir me joindre à lui dans ses expéditions. Il ne m’a jamais répondu [rires]. Mais on a tous un petit aventurier à l’intérieur de nous, simplement on l’exprime chacun d’une façon différente.

Pourquoi avez-vous accepté de participer à The Island  ?

Il y a deux ans, les Américains m’ont appelé pour participer à l’émission ’Survivor’ [Koh-Lanta en France]. Les candidats doivent se battre les uns contre les autres. J’ai demandé aux producteurs si l’on pouvait mourir en faisant ce programme car il me semblait très vrai. Mais ils m’ont répondu que j’étais fou, que l’on ne pouvait pas mourir car c’était de la télévision. Alors j’ai refusé, le montage ne m’intéresse pas du tout. Puis Shine [la société de production] m’a contacté pour The Island. Au début, je leur ai dit que je ne voulais pas passer de casting mais s’ils voulaient quelqu’un de vrai, j’étais la personne qu’il leur fallait même si mon français n’était pas terrible. Quelques semaines plus tard, ils sont revenus vers moi : je pense qu’ils n’avaient trouvé personne d’autre [rires].

Qu’avez-vous apprécié dans ce programme ?

J’ai bien aimé le concept : voir si l’homme moderne peut rester vivant sur une île déserte. Et puis, il n’y avait aucun trucage, c’était vraiment vrai. En plus, pendant les castings, on a trouvé des personnes très authentiques et originales. Le public peut se reconnaître en eux.

Comment avez-vous aidé les candidats de The Island  ?

C’était difficile, les Français n’écoutent pas souvent [rires]. Je les ai vus un seul jour avant qu’ils ne commencent leur expédition. Je leur ai donné un cours de survie et prodigué quelques conseils. Par exemple, il ne faut jamais dormir par terre. Sinon ils s’exposent : un serpent peut arriver sur eux à tout moment et les piquer. Je leur ai également dit d’observer les animaux autour d’eux : les singes te montrent ce que tu peux manger, les oiseaux t’avertissent d’un potentiel serpent car il dévore leurs œufs. Mais pendant l’aventure, je ne suis jamais intervenu. Ils étaient seuls.

« Il n’y a qu’une seule règle : avoir envie de rester vivant »

Les candidats de cette saison 1 de The Island auraient-ils pu faire de bons aventuriers ?

Je pense complètement différemment d’eux. La première chose que je fais quand j’arrive sur une île, je pose mon sac et je chasse car les animaux n’ont pas encore remarqué ma présence. Je n’escalade pas les rochers pour essayer de trouver un abri plus sûr...

Quelles sont les règles fondamentales pour survivre dans un milieu extrême ?

Il n’y a qu’une seule règle : avoir envie de rester vivant. Après, tout est facile. Ensuite, il faut surtout trouver à boire puis repérer un abri et faire du feu. La faim n’est pas un problème. Je suis déjà resté près de deux semaines sans nourriture. Mais si tu ne bois pas, tu ne peux pas survivre. Dans la jungle, j’absorbais 14 litres d’eau par jour !

Comment se passe votre retour à la vie quotidienne une fois les expéditions terminées ?

Je ne suis pas souvent à la maison. Je n’étais chez moi que trente jours ces cinq dernières années ! Mais je ne peux jamais vraiment sortir du milieu de la survie, je reste attentif et en contact avec la nature. Pour être franc, je préfère passer ma vie dans la jungle, en mer ou en montagne plutôt que dans mon appartement, c’est plus excitant. Etre marié avec Mike Horn, ce n’est pas un cadeau ! [rires].

Vivez-vous de votre métier ?

Je ne suis pas très riche, je n’ai pas de salaire, je compte sur mes sponsors pour pouvoir partir en expédition. Ce n’est pas avec The Island que je gagne ma vie ! [rires] Ce que je veux dire c’est que je n’ai pas fait cette émission pour l’argent mais parce que je croyais en leur programme. Je ne suis pas déçu du résultat. Les gens vont comprendre comment une aventure peut changer une vie.

Quels sont vos projets ?

Dans quelques mois, je vais partir seul faire le tour du monde par les deux pôles. C’est ça que j’aime. Rien que d’y penser, ça me fait rêver. Je vais traverser 8000 kilomètres en solitaire sans assistance et sans ravitaillement.