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Nicolas Gicquel, directeur de M6Music Hits, Rock & Black

Tony Cotte
Publié le 13/03/2006 à 00:07 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Voilà maintenant trois ans que Nicolas Gicquel dirige les chaînes M6 Music. Alors que les chaînes musicales se multiplient, M6 Music Hits, Rock et Black ont, chacune, imposé leur ton et trouvé leur public. A l’aube de la fusion Canalsat/TPS, le développement et la communication de ces trois chaînes semblent essentiels pour s’imposer plus que jamais. Nicolas Gicquel, qui a longtemps dirigé l’antenne d’Alouette FM, dresse un premier bilan avant la vraisemblable « révolution ».

Tony Cotte : Six mois après la rentrée des chaînes M6 Music Hits, Black et Rock, quel est votre premier bilan ?

Nicolas Gicquel : Le bilan est extrêmement positif. Près d’un an après le lancement des chaînes, toutes ont trouvé leur public. Le risque lors d’une telle déclinaison est de voir l’audience diluer. Ca n’a pas été notre cas. Les éléments que l’on a pour le moment montrent que l’on assiste à une hausse de 60% de l’audience cumulée. Nous sommes satisfaits et confiants pour le prochain MediaCabSat du 14 mars.

Tony Cotte : Vous avez un objectif précis à atteindre pour cette nouvelle vague ?

Nicolas Gicquel : Nous souhaitons avant tout continuer à accroître la consommation de la musique. Le but est d’avoir un poids de plus en plus important pour cette offre. Depuis janvier, les chaînes sont disponibles sur l’ADSL. Bien que ça ne soit pas inclus dans le MediaCabSat, les premières tendances sont plutôt optimistes.

Tony Cotte : En fonction de ces résultats nous sommes en droit de se demander si l’avenir des chaînes M6Music est en jeu avec la fusion TPS/Canalsat...

Nicolas Gicquel : Ce que nous entreprenons n’est pas en fonction de cette fusion. Même si les choses sont lancées, notre priorité est que nos chaînes fonctionnent et soient visibles en terme de communication.

Tony Cotte : Le groupe Lagardère représentera 20% du produit final de cette fusion. Il y a t-il, selon-vous, de la place à la fois pour les chaînes de l’offre MCM et M6 Music ?

Nicolas Gicquel : Ce sont des offres totalement différentes. Je ne considère pas ces chaînes comme des doublons. Au contraire, les formats musicaux ne sont pas les mêmes. Nous nous consacrons entièrement à la musique et ne nous permettons aucune diversification vers les mangas ou les séries. Je le répète, même s’il y a une échéance, la fusion n’est pas notre raison d’enrichir les programmes.

Tony Cotte : Vous annoncez de nombreuses nouveautés pour le printemps. Cette volonté d’expansion, proche de la fin de saison, n’est donc que pure coïncidence ?

Nicolas Gicquel : La saison se termine mi juin. Je dirais que nous sommes au coeur de l’année. Il y a eu de nombreuses nouveautés en septembre pour la première rentrée des chaînes M6Music. Nous allons lancer la deuxième partie de ces nouveautés même si elles sont échelonnées sur plusieurs mois. Certaines d’entre elles constituent des rendez-vous que l’on souhaite installer sur la durée, d’autres sont dans l’événementiel. On peut retrouver jeudi 16 mars, Black Music Story. C’est un documentaire exclusif proposé par Sidney sur l’histoire de la musique black. Nous collaborons également avec la diffusion de la première saison de R&B Battle courant mai. Et nous travaillons de manière très avancée sur la deuxième saison.


Tony Cotte : On ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre Mission Missy et R&B Battle. Peut-on s’attendre prochainement à une real-tv musicale entièrement produite par M6Music ?

Nicolas Gicquel : Nous discutons actuellement avec ceux qui l’ont initié. Le but est de nous associer à cet évènement et non de s’en emparer. Pour l’instant, nous sommes dans une phase d’association bien que dans l’absolue une production propre puisse être envisagée. Mais ce n’est pas à l’ordre du jour.

Tony Cotte : Thierry Cammas (DG de MTV France, ndlr) a déclaré que « les chaînes musicales qui se démultiplient ont tendance à s’uniformiser ». Vous sentez-vous concerné par ces dires ?

Nicolas Gicquel : Il faut constater que dans une situation où chaque groupe décide de créer des chaînes musicales, il faut les alimenter. En terme de diversification, il y a un nombre limité de possibilités. Mais on peut très bien avoir les mêmes ingrédients et obtenir un rendu différent. La marque joue pour beaucoup. On peut faire une chaîne musicale black extrêmement pointue et branchée, ou une populaire et grand public...

Tony Cotte : Vos programmes proposent de plus en plus d’interactions avec le web. Est-ce un genre de collaboration que vous souhaitez favoriser ?

Nicolas Gicquel : Nous ne faisons pas de l’interactivité pour faire de l’interactivité. C’est un élément transversal sur nos chaînes qui répond à une demande. C’est porteur d’image et de modernité en travers de nos différents axes de diffusion. C’est important que nos chaînes soient à l’écoute de leurs téléspectateurs en leur donnant la possibilité de réagir sur l’antenne. Ce sera le cas par exemple avec le classement du Top du Sexy, présenté par Eve Angeli qui fait ses débuts d’animatrice pour l’occasion.

Tony Cotte : Outre-Atlantique, on assiste à une révolution du paysage audiovisuel avec l’apparition des podcast et vodcast. Est-ce quelque chose que vous avez en projet ?

Nicolas Gicquel : Nous y réfléchissons actuellement. Ce n’est pas d’actualité mais c’est un élément que l’on ne peut pas ignorer.

Tony Cotte : Au-delà d’internet vous vous retrouvez également exploité en matière de téléphonie mobile. Est-ce que ces modes de diffusion sont pour vous une alternative en cas de disparition sur le satellite ?

Nicolas Gicquel : Les 15/24 ans sont actifs sur ces modes de consommation. Pour cette cible la musique est un élément moteur. C’est de manière évidente que nous collaborons avec ces « nouveaux médias ». Mais il ne s’agit pas d’alternative. Fusion ou non, la musique est centrale dans la consommation de ces médias.