Toutelatele

Nicolas Touderte (Le Mag) : « On veut apporter un vrai divertissement aux téléspectateurs »

Tony Cotte
Publié le 18/09/2013 à 17:26 Mis à jour le 16/04/2014 à 00:55

Après dix ans passés à Fan de, où il a été le rédacteur en chef, Nicolas Touderte a également apporté de son expertise aux différents magazines déclinés des émissions de M6 avant de multiplier les apparitions en tant qu’intervenants dans les émissions people. Les téléspectateurs de TF1 ont notamment pu le voir dans Carré Viiip, du fait de sa fonction de journaliste à Public. En 2011, il devient chroniqueur pour NRJ12. Après une année de quelques apparitions, le jeune homme est devenu rédacteur en chef du Mag. Il revient pour Toutelatele sur les coulisses et la préparation de ce rendez-vous d’after school désormais bien installé auprès des 15/34 ans.

Tony Cotte : Comment avez-vous vécu, avec le recul, votre promotion il y a un an en tant que rédacteur en chef du Mag ?

Nicolas Touderte : J’attendais vraiment ça. J’étais extrêmement frustré de ne venir qu’une fois par semaine. Désormais je suis ravi : Le Mag est la suite logique de tout ce que j’ai pu faire auparavant. Mais c’était un gros risque professionnellement, je ne savais pas ce qui m’attendait. Je suis venu à l’origine pour un remplacement de trois semaines. La décision s’est prise en un week-end et j’ai donné ma démission à Public.

Aujourd’hui considérez-vous Le Mag comme votre bébé ?

Oui et j’ai tendance à être comme ça dans le travail : je m’approprie les choses. C’est à double tranchant. En y mettant beaucoup d’énergie, ça profite à l’émission, mais parfois ça me dépasse un petit peu. Ça ne devrait pas prendre autant de proportions dans ma vie. Je suis un passionné.

Inutile de demander si vous accordez une grande importance aux audiences…

Tous les matins je reçois un mail avec les courbes. Une fois au bureau, nous avons des chiffres plus affinés avec les cibles. On tire ensuite les conséquences qu’il faut en tirer, notamment si on fait une contre-performance par rapport aux autres émissions. Ça implique toujours une réflexion et un débriefing quotidien ; on essaye de définir quel type d’invités plaît le plus au public, même si, évidemment, il y a toujours des paramètres qui nous échappent, comme la météo ou les vacances scolaires. Depuis la rentrée, nous avons quand même la chance de faire de très belles parts de marché.

« On veille à ne pas proposer exclusivement des candidats de télé-réalité dans les invités »

Avec Matthieu Delormeau aux commandes, êtes-vous assurés de réaliser de bonnes performances sur les ménagères (femmes de moins de 50 ans responsables des achats) ?

Sans doute. On veille également à ne pas proposer exclusivement des candidats de télé-réalité dans les invités, mais aussi des chanteurs. Un artiste comme Keen’v est fédérateur, il rassemble les jeunes, mais n’exclut pas les mamans. Même si notre cœur de cible est les 15/34 ans, on essaye de toucher un public plus large.

Rencontrez-vous des difficultés pour obtenir certains invités ?

Je ne sais pas si le fait de traiter de série-réalité rebute vraiment certains invités, mais ils savent en venant qu’ils vont être amenés à faire des déplacements ou à danser avec Dodo (Dominique Damien Rehal). On sort des codes classiques de la promo avec des discours stéréotypés. Quand on vient sur Le Mag, on peut s’attendre à faire tout et n’importe quoi. Mais, pour être honnête, on a assez peu de refus et depuis la dernière saison nous sommes de plus en plus sollicités par les labels et les attachés de presse. La vapeur s’est un petit peu renversée.

Partie 2 >La télé-réalité et l’autodérision dans Le Mag

Quel regard portez-vous sur l’évolution du candidat type de télé-réalité ?

Par mes différentes expériences, j’ai déjà interviewé tous les candidats de télé-réalité. Je les retrouve aujourd’hui sur le plateau du Mag et c’est assez drôle. Il y a toujours des énergumènes, des gens un peu hors-norme. Ça, ça n’a pas changé. En revanche, il n’y a plus la même naïveté dans la démarche des candidats. À l’époque du premier Loft, les participants ne connaissaient pas le media training. On sent désormais que les mômes qui font ces émissions ont une idée derrière la tête : leur participation s’inscrit dans un vrai cheminement. Presque personne ne fait ça par amusement. Heureusement, on peut toujours faire de belles rencontres. Benoît, par exemple, est un des rares qui a fait Secret story sans plan de carrière derrière.

L’an dernier, vous étiez aux commandes de la rubrique « E-reputation » via laquelle vous mesuriez la popularité de vos invités en ligne. Faites-vous vous-même attention à ce que l’on dit sur les réseaux sociaux ?

Comme tout le monde, j’ai mis une alerte Google avec mon nom. On a tous tendance à se self-googling dans le milieu (rires). Il y a sans doute des choses qui m’échappent, mais je vois l’essentiel. En général ce qui est écrit est globalement très positif, notamment sur Twitter. Peut-être un peu trop d’ailleurs ; ça n’encourage pas vraiment à nous améliorer. Moi, ça m’intéresse d’avoir un avis critique, car j’estime qu’il y a toujours des ajustements nécessaires à effectuer.

« On a tous beaucoup d’autodérision en riant de nos bêtises »

Êtes-vous autocritique ?

Trop ! Pour assister à tous les enregistrements du Mag, je vois des choses que le téléspectateur lambda ne constate pas, notamment lorsqu’on fait des références à l’antenne à ce qu’on a pu se dire lors des magnétos. Je vois toujours des défauts, que ce soit dans la réalisation ou la prononciation d’une chroniqueuse. Une émission n’est jamais parfaite. Après, dans l’humeur, j’estime qu’on a trouvé quelque chose de génial. Même si tout est très écrit, parfois le naturel prend le dessus. Les fautes de français de Capucine, ça fait aussi partie de son charme. C’est aussi pour ça qu’on se marre et on en joue. On a tous beaucoup d’autodérision en riant de nos bêtises.

Vous en êtes-vous déjà voulu d’avoir pu dire certaines choses à l’antenne ?

Oui, avec Myriam Abel. On s’était engueulés sur le plateau pour des conneries. J’avais dit un truc désagréable et elle l’avait un peu mal vécu. Avec le recul, je me dis que ce n’était pas nécessaire. J’ai voulu me faire plaisir bêtement en l’humiliant et je n’en suis pas très fier. Le Mag n’est pas un terrain de règlement de compte. Nous sommes là comme dans une gigantesque récréation. Avant, il y avait des séquences clash, avec des invités venus régler leur compte. On essayait de proposer la suite de ce qui se passait dans le programme. Aujourd’hui on a pris le parti de s’amuser et de proposer un grand foutoir, mais un foutoir organisé.

Peut-on dire que vous vous êtes assagis ?

Notre parti pris est aujourd’hui d’apporter un vrai divertissement aux téléspectateurs, mais on reste quand même très dissipés. (Il sourit)