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Nikos Aliagas (The Voice) : « Nous devons respecter notre promesse de la saison 1 »

Robin Girard-Kromas
Publié le 02/02/2013 à 19:10 Mis à jour le 05/02/2013 à 13:25

Voilà plus de dix ans que Nikos Aliagas est le roi des variétés sur TF1. À lui seul, il incarne déjà deux concepts qui ont eu les faveurs du public : Star Academy et The Voice. Mais Nikos Aliagas ne se limite pas à la présentation de télé-crochet. Il multiplie les expériences et continue de faire son métier avec passion. Rencontre avec un animateur vedette accessible et heureux.

Robin Girard-Kromas : Après le plébiscite de The Voice l’an dernier sur TF1, n’avez-vous pas d’appréhension à l’approche du lancement de cette seconde saison ?

Nikos Aliagas : Il y en a autant que pour la première saison ! Après, ma préoccupation première reste de livrer une belle émission, à la hauteur de la promesse que l’on tient aux téléspectateurs. L’année dernière, il fallait être dans la logique de l’après-Star Academy, passer à autre chose, même si j’assume mes huit années sur cette émission. On a rendu les clés en 2008 et il fallait avoir une autre lecture du « talent show ». On a adapté le concept de The Voice au public français pour proposer quelque chose de nouveau. On ne voulait pas refaire ce qui avait déjà été fait. Cette année, l’enjeu est un peu différent dans le sens où nous devons respecter notre promesse de la saison 1 tout en aménageant ce qui marchait un peu moins. Mais le programme est magique pour son concept et on ne va pas réinventer la lune en saison 2.

Votre rôle au sein de l’aventure The Voice est-il moins important que sur Star Academy ?

Non, il est différent. Je suis présent à 200% sur l’émission, en coulisse, dans la réalisation. Je ne suis pas dans l’exercice classique d’animation que j’ai fait pendant 8 ans ou encore dernièrement aux NRJ Music Awards. J’ai à la fois un rôle d’accompagnateur, de narrateur et de présentateur. Je suis là sur tous les castings, je vois les talents, les familles, les coachs, pendant les auditions. Je suis tout ça de l’intérieur. C’est vrai que ça change un peu, mais c’est un rôle à 360 degrés, pas seulement sur scène avec le micro. Rien que le mix de la narration et l’écriture, c’est des heures et des heures de boulot. Chaque mot est posé. Mais on s’éclate vraiment sur le programme.

Êtes-vous comblé de retrouver votre ancienne acolyte Karine Ferri ?

Oui, c’est une fille très sympathique, qui a une empathie naturelle. Je pense que c’est important sur l’émission, pour faire parler les talents. Elle a naturellement ce don avec les gens. J’étais content de la retrouver, mais après, elle a passé son casting comme les autres, ce n’est pas parce que nous sommes amis qu’elle a eu le job.

Ne craignez-vous pas les réactions à son encontre, comme Virginie de Clausade a pu en être la victime l’année dernière ?

Malheureusement, ce métier est un peu cruel. Virginie ne méritait pas ça, c’est une fille intègre et sérieuse. Ça a été dur pour elle, elle a passé un moment difficile et ce n’était pas justifié. Après, j’ai aussi eu des difficultés tout au long de mon parcours professionnel et il y a un moment où il faut en passer par là, l’accepter et ça ne l’empêchera pas de faire autre chose. Quand on est exposés, d’autant plus en direct, il faut être prêt à accepter la critique, parfois drôle, mais parfois méchante et injuste. Je pense que Karine est solide.

« Ce métier est un peu cruel »

Stéphan Rizon, gagnant de la première saison, a des difficultés à vendre des disques. Cela ne vous pose-t-il pas problème ?

Depuis la fin de l’émission, j’ai suivi le parcours des talents de la première saison. Avec The Voice, Stéphan Rizon a gagné la reconnaissance du milieu, la chance de faire un album, de la confiance en lui et une certaine notoriété. Mais il sait très bien que le plus dur reste à faire. Est-ce qu’il a été assez soutenu ? Peut-être pas. Louis Delort a été plus exposé grâce à sa comédie musicale, mais tout cela est normal, ce n’est pas parce qu’on gagne qu’on va vendre des disques. Olivia Ruiz n’a pas gagné la Star Academy par exemple. Et Nolwenn a mis un peu de temps avant de connaître un si gros succès. Il y a plusieurs vitesses et il faut être patient. Dans tous les cas, Stéphan est aimé par les gens et c’est un garçon intègre. Aux États-Unis, le gagnant a mis du temps avant de véritablement percer dans les charts. Ceci n’est que le début.

Partie 2 > Son avis sur les jurés de The Voice et la Star Academy


Aviez-vous été surpris par le résultat du vote des téléspectateurs ?

Stéphan faisait peut-être un peu moins le buzz qu’Al’Hy et Louis, mais il a su faire la différence au moment où il fallait. C’est la règle du jeu, il n’y a pas de favori. C’est comme une élection, cela ne se joue ni avant ni après. Mais je n’ai pas été surpris dans le sens où tous les finalistes étaient talentueux et je savais que le « père Pagny » avait des cartes secrètes dans ses manches. C’est un malin et il a réussi son coup, bravo à lui. C’est intéressant cette année, car les téléspectateurs vont voir que les coachs se tirent la bourre et surtout, rien de tout cela n’est écrit. Ils sont totalement libres et dans l’improvisation, avec une spontanéité qui est bien à eux.

Peut-on imaginer, comme aux États-Unis, le renouvellement des quatre jurés de l’émission ?

On est tous interchangeable dans la vie, mais dans ce cas précis, ils ont surtout changé les coachs pour une histoire de planning, car tous les artistes ont des tournées à gérer. Après, les coachs qui se sont fait remplacer gardent leurs statuts à vie, ils peuvent retrouver leur place à n’importe quel moment. De notre côté, nous n’en sommes pas là. Faisons déjà une bonne saison avant de parler des envies des uns et des autres. On ne peut jamais rien projeter à la télé !

Que pensez-vous du retour en force des anciens télé-crochets sur la TNT, notamment celui de Star Academy ?

Je pense que le succès de The Voice a contribué à donner confiance aux autres producteurs. Cela signifiait qu’il y avait encore de la place pour des émissions musicales à la télévision. Pour le reste, c’est difficile pour moi de juger le travail des autres. J’ai simplement vu le coup d’envoi de la nouvelle Star Academy, mais c’est tout. C’est des gens que j’aime beaucoup, car j’ai travaillé durant de longues années avec eux. Je ne peux donc que leur souhaiter bonne chance et je sais que c’est un long périple pour les deux animateurs. Il faut être fair-play, je ne suis pas parti aigri de Star Academy. De notre côté, on a fait le tour de la question en huit ans, et c’était difficile pour la chaîne et moi de réécrire la même histoire. On a fait The Voice pour aller encore plus haut dans l’exercice avec un spectacle plus qu’une émission de télé.

« Je ne suis pas parti aigri de Star Academy »

Vous êtes le monsieur Variétés de TF1 depuis des années. Quel regard portez-vous sur le genre à l’heure actuelle, avec notamment le succès de Samedi soir, on chante Goldman ?

Le plus important dans les variétés reste l’idée. Il faut un concept original, une certaine logique derrière l’émission. Maintenant, je suis à TF1 depuis 2001, j’ai du faire plus de 300 prime sans parler des quotidiennes ou des hebdos. J’ai un peu fait le tour de la question et la variété, c’est des boucles, on a souvent dit que c’était un genre mort puis c’est revenu… La différence avec le passé, c’est qu’il faut se renouveler encore plus vite qu’avant, les émissions ne durent plus vraiment aujourd’hui.

Vous avez commencé votre carrière dans le domaine de l’information. Avez-vous des projets dans ce domaine ?

Non, mais j’ai continué à travailler dans ce domaine avec Europe 1. Plus globalement, j’aime aller là où on ne m’attend pas. Quand j’ai accepté Star Academy, mes collègues d’Euronews n’en revenaient pas. La presse m’a assassiné pendant les deux premières semaines du programme en demandant ma tête. Je n’avais aucun piston ou contact dans le milieu et je me suis accroché. J’ai travaillé et encore travaillé...

Partie 3 > De 50 mn Inside à Nicolas Canteloup en passant par Touche pas à mon poste


Vous est-il déjà arrivé de refuser un projet que TF1 vous avait proposé ?

Non, car nous discutons toujours en amont des différents programmes qui vont arriver. Par exemple, j’essaye d’éviter la surexposition à l’antenne.

N’éprouvez-vous pas une certaine forme de lassitude après six années à la tête de 50 mn Inside ?

Non, car nous nous amusons toujours beaucoup avec Sandrine (Quétier, ndlr), en particulier en off ! Et puis, sur 50 mn Inside, nous avons encore de nombreux entretiens exclusifs avec de grandes personnalités du monde entier, ce qui est toujours très intéressant

Comment avez-vous trouvé votre place dans la pastille humoristique Après le 20 heures, c’est Canteloup ?

Si l’émission dure quelques minutes, elle représente beaucoup plus de travail que l’on ne croit. Avec Nicolas et ses auteurs, nous essayons de proposer le meilleur programme possible et cela représente un réel exercice. Après, c’est à nous de faire passer ça pour quelque chose de facile à faire !

Que retenez-vous de votre passage à Noël dans la shortcom Nos chers voisins  ?

J’avais déjà joué dans un film d’auteur en Grèce qui avait été bien reçu par la critique, mais dont personne n’a entendu parler ici ! (rires) Pour ce qui est de Nos Chers Voisins, je le considère plus comme un clin d’œil qu’autre chose.

« Je n’ai aucun souci avec Cyril Hanouna »

Que pensez-vous des parodies que l’on peut faire de vous, notamment aux Guignols de l’info ?

Cela me fait rire ! Parfois, la parodie n’est peut-être même pas assez poussée, car je suis encore plus connecté qu’ils le montrent (rires).

On a parlé d’un boycott des animateurs de TF1 sur l’émission de D8, Touche pas à mon poste !. Est-ce vrai ?

Je suis très pote avec Cyril (Hanouna, ndlr) donc il n’y a aucun souci de mon côté. Après, ce qu’il se passe entre les chaînes ne me regarde pas vraiment… En tout cas, je ne doute pas que j’irai un jour sur Touche pas à mon poste !