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Pascal Houzelot, président de Pink TV

Tony Cotte
Publié le 29/09/2005 à 01:06 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Tout semble aller pour le mieux dans le monde merveilleux de Pink TV. Après un an d’existence, elle peut compter sur plus de 50 000 abonnés. Et en ce début de saison, elle annonce une déferlante de nouveautés et une tranche en clair pour se faire connaître de tous les téléspectateurs. Pascal Houzelot est le créateur et Président de cette chaîne qu’il définit comme « révolutionnaire ». Conseiller pendant près de 10 ans d’Etienne Mougeotte à la présidence de TF1, il est également producteur de cinéma via sa société Mosca Films (Le libertin, Absolument Fabuleux...). Entretien avec un homme multi-cartes...

Tony Cotte : Producteur de films et président d’une chaîne de télévision. Comment gérez-vous toutes vos activités ?

Pascal Houzelot : Ce sont deux métiers très prenants. Il y a un vrai équilibre car ce sont des choses différentes. En ce moment, je tourne Le Grand Meaulnes avec Jean Baptiste Maunier et j’ai la rentrée de Pink TV. Mais j’aime beaucoup travailler et ça me satisfait.

Tony Cotte : Créer la première chaîne gay, c’était une nécessité par rapport au paysage audiovisuel français ?

Pascal Houzelot : L’idée m’est venue lentement. J’ai travaillé une dizaine d’années à TF1. J’ai quitté la chaîne privée pour développer ma boite de production (Mosca Films, ndlr). Mais j’ai regretté de ne pas mettre en oeuvre l’expérience acquise en matière de télévision. J’avais également participé à la création du premier Sidaction. Ca m’a incité à poursuivre une activité ayant un lien avec la lutte contre la discrimination envers les gays. A l’époque, le sida était une maladie qui concernait surtout la population homosexuelle. Ces deux idées se sont donc rejointes petit à petit.

Tony Cotte : Pink TV va souffler sa première bougie. Quel bilan tirez-vous ?

Pascal Houzelot : C’est un bon démarrage. Le taux de notoriété est considérable et nous avons une image très bonne. On a dépassé le cap des 50 000 abonnés au début de l’été. Nous sommes en route pour celui des 75 000 d’ici le début de l’année 2006. Il y a encore deux ans de travail afin d’avoir un taux suffisant pour continuer à se développer. L’objectif est d’avoir entre 150 000 et 180 000 abonnés. Nous sommes sur le bon chemin...

Tony Cotte : Le magazine Tétu a indiqué dans ses colonnes que les 50 000 fameux abonnés ne seraient finalement que 20 000. Tout n’est pas rose du côté de Pink TV ?

Pascal Houzelot : C’est faux ! Je leur ai d’ailleurs fait publier un droit de réponse. Je pense qu’ils ont confondu la presse et la télévision. Les magazines ont l’habitude de tricher avec l’OJD (l’organisme de référence pour la certification des chiffres de la presse, ndlr) et de communiquer des faux chiffres sur leur diffusion. Les chaînes de télévision, elles, ne peuvent pas faire ça. Les abonnements représentent notre chiffre d’affaires. Quand on a des actionnaires aussi diversifiés que TF1, Canal +, Lagardère ou encore Pierre Bergé, on ne peut pas leur donner des comptes qui sont faux. Nous avons plus de 50 000 abonnés et les actionnaires le savent !


Tony Cotte : Pour cette rentrée, vous remaniez en profondeur votre grille de programmes...

Pascal Houzelot : On essaye de toujours faire évoluer notre grille. Nous avons commencé un peu à « l’arrache » en novembre dernier. Nous améliorons sans cesse notre contenu. Tout n’a pas été bouleversé, on conserve nos soirées thématiques ainsi que les émissions principales. Avec un an d’existence, on a eu le temps de trouver et d’acheter les séries à l‘étranger et libérer les droits. La télévision ne se fait pas en claquant des doigts : ça demande beaucoup de travail et de temps !

Tony Cotte : A partir du 3 octobre Le Set sera proposé en clair. C’est une émission suffisamment fédératrice pour que les abonnés potentiels fassent la démarche de payer neuf euros par mois (coût de l’abonnement à Pink TV) ?

Pascal Houzelot : Le Set est une émission vitrine. La démarche de proposer cette case en clair n’a rien de révolutionnaire. C’est ce qui a fondé le démarrage de Canal + qui est notre grande soeur en terme de chaîne payante. C’est un procédé classique.

Tony Cotte : Vous proposez des programmes identiques avec votre « grande sœur ». D’autres sont à venir ?

Pascal Houzelot : Nous avons The L Word en co-exclusivité avec Canal + grâce à leur autorisation. Nous avons également diffusé The Simple Life. On continue de collaborer ensemble, cela représente une petite partie de notre grille mais pas des moins importantes en ce qui concerne The L Word, dont la seconde saison sera programmée en cours d’année.

Tony Cotte : Apparaître sur les grilles des programmes de tous les hebdos TV, c’est toujours votre « cheval de bataille » pour cette rentrée ?

Pascal Houzelot : Bien sûr ! On figure dans 50% des titres de presse télévisée. Ce n’est pas suffisant. C’est même frustrant de voir notre espace aussi réduit...

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