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Saison US 2010/2011 : Les déceptions

Publié le 13/07/2011 à 14:22 Mis à jour le 11/05/2012 à 16:57

Résister à la concurrence et aux exigences des téléspectateurs, tels sont les enjeux des programmes de télévision à chacune de leur diffusion. Entre des nouveautés peu inspirées et des fictions qui n’évoluent guère, la désaffection du public est parfois justifiée. Retour sur les déceptions de la saison 2010/2011...

The Paul Reiser Show

The Paul Reiser Show

Comédien de stand-up, et auteur-acteur accompli de Dingue de toi (1992-1999), Paul Reiser a tenté son comeback avec The Paul Reiser Show. A première vue, cette nouvelle sitcom avait de quoi réjouir les nostalgiques fans de la série des années 90. Mais le résultat a déjà tout de la déception. Il est difficile de revenir sur le petit écran sans avoir l’air d’un has-been. The Paul Reiser Show se veut dans la veine de Larry et son nombril (Larry David apparaît d’ailleurs dans le pilote) mais les tribulations faussement personnelles de Paul Reiser ne convainquent ni les téléspectateurs, ni NBC, qui annule la série au bout de 8 épisodes.

Undercovers

Undercovers

J.J. Abrams a fait sa réputation avec Félicity, Alias et Lost. Depuis, une série signée de sa main fait toujours l’évènement. C’est le cas d’Undercovers, dont il est le co-créateur avec Josh Reims (déjà scénariste sur Felicity ou Brothers & Sisters). Pourtant, la série déçoit. Et alors que J.J. Abrams réalise lui-même le pilote, Undercovers apparaît divertissante mais sans grande originalité. Evoquant Mr & Mrs Smith, elle pourrait être décrite comme une version « adulte » d’Alias - puisqu’elle parle du couple -, mais sans la mythologie de Rambaldi. Malheureusement, le tout manque de souffle et les acteurs (Boris Kodjoe et Gugu Mbatha-Raw) de charisme.

Melissa & Joey

Melissa & Joey

ABC Family réunit ici deux stars du petit écran des années 90 : Melissa Joan Hart (Sabrina, l’apprentie sorcière) et Joseph Lawrence (Petite Fleur et Salut les frangins) dans une comédie familiale, ambiance Madame est servie. Melissa & Joey est une sitcom à l’ancienne (multi-caméra), créée par Bob Young (Dinosaures) et David Kendall (Quoi de neuf, docteur ?). Pas très drôle, elle n’a d’intérêt que si vous êtes fan de Melissa Joan Hart et Joseph Lawrence, dont les personnages ont passé l’âge d’être des ados, mais qui agissent comme tels.

My Generation

My Generation

On le sait, la télé-réalité s’est beaucoup inspirée de la fiction ces dernières années. Mais quand les séries reprennent, dans l’écriture et sur la forme, les codes du documentaire, le résultat est plus ou moins réussi. Si les comédies Parks and Recreation ou encore Modern Family s’en sortent avec les honneurs, le drama My Generation accentue à outrance les effets « caméra embarquée ». Pendant 42 minutes, le téléspectateur tente ainsi de suivre des tranches de vie de citoyens américains, tous des stéréotypes, où immersion rime essentiellement avec l’usage intensif du « zoom ». Peu crédible dans sa réalisation, My Generation fait même passer Blair with project pour un long plan immobile de 1h20. La série a été annulée au bout de seulement 2 épisodes...

Off the map

Off the map

Après Grey’s Anatomy et Private Practice, on pensait Shonda Rhimes intouchable. Mais la spécialiste des séries dramatiques a aussi essuyé quelques revers, entre le projet avorté Inside the box et Off the map dont elle n’a été « que » productrice. Cette dernière place son action dans une clinique en Amérique du Sud où un groupe de docteurs évolue. Dès lors, la fiction est condamnée à n’être qu’un « Grey’s Anatomy dans la jungle » pour les médias. Shonda Rhimes désapprouve ce raccourci et insiste sur l’implication de Jenna Bans dans l’écriture et la production d’Off the map. Difficile de comprendre l’argument quand on sait que cette dernière a écrit 4 épisodes de Grey’s Anatomy et a cumulé les casquettes de « supervising producer », « co-executive producer » et même « producer » entre 2008 et 2010 sur celle-ci. Peu originale et dont l’ambiance et l’atmosphère auraient été plus propices à une programmation estivale, Off the map n’est pas renouvelée à l’issue de sa première saison, faute d’audience.

Breaking in

Breaking in

Christian Slater serait-il maudit ? Après une carrière cinématographique sur le déclin, l’acteur s’est consacré au petit écran, sans grande réussite. En témoignent les annulations de The Forgotten sur ABC et de My own worst enemy sur NBC. Alors, quand celui-ci est annoncé à la tête d’une comédie pour la FOX, le projet semble peu enclin à rencontrer le succès. La nouveauté en question s’intitule Breaking In et bénéficie d’un créneau en or à l’antenne du network, à la suite du mastodonte d’audience American Idol. La série avec Bret Harrison (Reaper) et Michael Rosenbaum (Smallville) a beau laisser ses acteurs improviser à quelques reprises, disposer d’un budget confortable et soigner sa réalisation, le résultat cible essentiellement la gent masculine. Quand on sait que le public du télé-crochet à succès vise particulièrement les femmes, la programmation laisse finalement dubitatif. Résultat : Tout juste 30% de taux de rétention entre les deux programmes.

The Cape

The Cape

Les succès des adaptations de comics sur grand écran, et surtout l’arrêt de Heroes pleuré par encore une poignée de fans, ont poussé Universal à prolonger la mode super-héros via une nouvelle série. Né alors The Cape avec, le « tout en muscle » David Lyons dans le rôle principal. Ici pas de super-pouvoirs, le héros, à l’instar d’un Batman, n’a que sa soif de revanche et son désir de protéger la veuve et l’orphelin en guise de leitmotiv. Pour autant, à l’écran, les moyens techniques sont conséquents. Mais l’esthétique ne fait pas tout et la production mise sur une facilité d’accès qui réduit chaque épisode à une simple bataille entre « gentils » et « méchants ». À trop vouloir s’affranchir de la complexité de Heroes, les amateurs du genre semble s’ennuyer ferme, audiences à l’appui : après un lancement devant 8.4 millions de téléspectateurs, ils ne sont plus que 4.1 millions pour le 9e épisode. Le suivant, censé marquer la fin de la première salve, se contentera d’une diffusion sur le web uniquement !

No ordinary family

No ordinary family

Réunir Julie Benz et Michael Chiklis, chouchous des sériesphiles, aurait pu être une idée ingénieuse. Mais quand l’interprète de Vic Mackey se contente d’incarner un brave chef de famille dans une série grand public où les valeurs chères à Disney sont particulièrement présentes, la transition est désarmante. No ordinary family suit ainsi les péripéties de parents et leurs deux enfants qui, à la suite d’un accident d’avion, détiennent des pouvoirs. Cette version télévisée des 4 Fantastiques n’a pas forcément mauvaise presse, mais le résultat, dont les effets spéciaux souffrent d’un manque de moyens évident, n’est visiblement pas à la hauteur des attentes du public. Après un pilote suivi par 10.7 millions d’Américains, ils n’étaient que 3.5 millions au mois de mars. Sans surprise, ABC annonce le 13 mai 2011 l’annulation de No ordinary family.

Hellcats

Hellcats

Prenez un peu de Championnes à tout prix et des Frères Scott, et vous obtenez Hellcats. Produite, entre autres, par Tom Welling (Smallville) pour la chaîne CW, la série suit le parcours de Marti (Aly Michalka) - sosie de Hilary Burton -, qui intègre l’équipe universitaire de pom-pom girls afin de pouvoir restée boursière et terminer ses études. A ses côtés, on retrouve Ashley Tisdale (High School Musical) ; un ancien de Tree Hill, Matt Barr ; une ex-prof de Boston Public (Sharon Leal) et Gail O’Grady (Mes plus belles années). En 2000, Peyton Reed réalisait American Girls, sur le même sujet. Si le film avec Kirsten Dunst et Eliza Dushku est devenu culte, ce ne sera jamais le cas de Hellcats, annulée au terme de sa première saison.

$#* ! My Dad Says

$#* ! My Dad Says

Inspirée d’un hashtag populaire sur Twitter, $#* ! My Dad Says n’est rien d’autre que le comeback raté de William Shatner. Vexé que son pote Leonard Nimoy ait retrouvé son aura culte - notamment auprès du jeune public - grâce à ses apparitions dans le film Star Trek et la série Fringe, William Shatner espérait surement un sort identique. Mais la sitcom n’a pas fait rire assez de téléspectateurs pour aller au-delà de 18 épisodes. Pour les nostalgiques, il reste toujours les rediffusions d’Hooker et Miss Détective...