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Sandrine (100e victoire dans Tout le monde veut prendre sa place) : « Dépasser Marie-Christine ? J’en serais estomaquée »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 14/02/2020 à 12:46 Mis à jour le 14/02/2020 à 12:46

Et de 100 ! Ce 14 février, Sandrine est devenue la huitième candidate du jeu et la deuxième femme à atteindre 100 victoires dans Tout le monde veut prendre sa place grâce aux cascades et chutes d’eau.

Joshua Daguenet : Est-il plus difficile de s’emparer du fauteuil rouge ou enchaîner une série de quelques victoires ?

Sandrine : Il est absolument plus difficile de devenir champion que de le rester. Le champion est largement favorisé par le principe du jeu. Nous n’avons que six questions à répondre par émission, alors qu’en tant que candidat, il y a beaucoup plus d’obstacles. Après, il est vrai que le champion participe jusqu’à huit émissions par jour et il y a plus de fatigue sur la longueur. Pour avoir été candidate, je préfère être à ma place (rires).

Vous avez assuré à Nagui que votre principale motivation résidait à travers les questions et non l’argent. On imagine néanmoins que voir accroître votre cagnotte au quotidien est un bon stimulant…

J’ai une double nationalité. Et si les gains en France sont libres de droit, aux Etats-Unis, ils ne le sont pas… Donc, quand je dis que les questions me motivent, c’est candide et honnête. La somme d’argent affichée à la télévision n’est pas la somme que je toucherai au final.

Pourquoi teniez-vous tant à figurer dans la loge réservée aux dix plus grands champions ?

C’est une histoire vraiment bête pour le coup. Quand j’ai participé en tant que candidate, une solidarité s’est formée entre les candidats. L’ambiance est très sympathique et l’équipe du casting est très professionnelle, on sent que l’émission leur tient à cœur. Quand j’ai gagné ma seconde victoire, à la fin de la journée du tournage, l’un des candidats m’ayant félicitée m’a dit qu’il vouloir voir mon avatar dans la loge.

« En tant que femme, Marie-Christine n’a pas été épargnée par les réseaux sociaux »

Compétitrice comme vous-êtes, avez-vous en tête le haut du classement ?

Je serais complètement estomaquée d’arriver au niveau de Marie-Christine. J’en suis tout juste à la moitié et je ressens de plus en plus la fatigue, la pression. C’est quelqu’un que j’apprécie énormément [elle insiste sur ce mot] ! En plus, si les champions ne sont pas épargnés par les réseaux sociaux, en tant que femme, il y a eu une dimension misogyne basique et elle a parcouru tout ça avec une élégance…

Entre le parcours record de Margaux (N’oubliez pas les paroles), celui de « Tata Véro » (Les 12 coups de midi), comment analysez-vous cette percée féminine ?

Margaux et Véronique ont pris leur place légitime dans la société. Je pense aussi que c’est une volonté des maisons de production de donner davantage leur place à des candidates femmes. Il y a aussi un système de casting, différent des sélections de compétences.

Estimez-vous que la parité hommes / femmes n’est pas encore appliquée sur les plateaux ?

Au niveau du recrutement, si. Dans Tout le monde veut prendre sa place, il y a un nombre exact d’hommes et de femmes. Honnêtement, il y a aussi un facteur confiance pour les candidates plus jeunes qui peuvent avoir des modèles telles Angèle ou d’autres chanteuses, actrices étrangères. Elles montrent une image compétente et indépendante de la femme.

Parmi les candidates du top 10, vous êtes la seule à ne compter qu’une seule défaite. Avez-vous déjà réfléchi à votre stratégie en cas de deuxième revers ?

J’y pense à chaque émission en faisant le tour des profils des candidats se présentant pendant la première manche. Beaucoup de facteurs entrent en jeu : le score de la finale, le déroulement de la partie. Si quelqu’un me bat avec des « carrés » en ayant répondu au pif alors que je me suis plantée sur des « cashs », je ne lui proposerai pas une somme faramineuse…

« La défaite ? J’y pense à chaque émission »

Avez-vous fait évoluer votre jeu au fil des émissions ?

J’ai acquis des compétences en ayant regardé l’émission, et notamment celle de mieux cerner les questions dans chaque manche afin de se concentrer sur certains thèmes plutôt que d’autres. Au moment où les quatre thèmes me sont proposés quelques instants avant le début de la finale, ma priorité première est de pouvoir m’attribuer le thème qui me mette le plus en confiance possible. Et priorité numéro deux, donner un sujet pour mon challenger où je puisse faire une estimation correcte pour savoir quoi viser.

Quand on semble aussi facile, devient-on son principal adversaire avec la fatigue ou les sauts de concentration qui peuvent s’installer durant les tournages ?

Oui et non. La facilité que je peux projeter est à 100% une déformation professionnelle. Quand on est enseignante, face à une classe de 25 adolescents, on ne peut pas avoir l’air de ne pas savoir ce qui se passe. En 20 ans de métier, j’ai donc acquis la faculté de projeter la confiance, la tranquillité, alors qu’à l’intérieur, ce n’est pas du tout ce qui se passe (rires). Quant à mes adversaires, quand j’en parle avec ma famille et mes amis, je leur dis que pour moi, cette émission est l’occasion de renouer avec la culture française. Ce n’est pas tant une question d’adversité mais plutôt de savoir et comprendre un maximum de choses sur ce qui constitue mon bagage professionnel. Que ce soit la littérature, la géographie, la cuisine, le cinéma… J’ai l’occasion d’enseigner tout cela dans des cours de différents niveaux et cela me tient énormément à cœur de (me) prouver à qui veut le regarder que j’ai cette passion.

Après vingt ans passés aux Etats-Unis et une année sabbatique en France, les gains amassés vont-ils chambouler vos projets ?

À priori non, car nous avons des contraintes familiales d’un côté et de l’autre de l’Atlantique. Professionnellement, je ne veux pas prendre le risque de rester en dehors du « business » trop longtemps, car si on n’utilise pas nos compétences, on rouille vite. On resterait sur le principe de terminer cette année scolaire en France avant de rentrer aux Etats-Unis. Les gains seront dépensés auprès d’artisans et de sociétés françaises afin de rénover la maison de famille en France. Je souhaite aussi faire un don le plus conséquent possible au Secours Populaire.