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Sébastien Stella et Alessandra Martines : « C’est très différent de La France a un incroyable talent, et tant mieux »

Marion Olité
Publié le 25/04/2014 à 19:23 Mis à jour le 05/05/2014 à 10:56

The Best, l’émission de TF1 dédiée aux artistes, est proposée tous les vendredis en prime time. Le chorégraphe Sébastien Stella et l’actrice Alessandra Martines, deux des jurés du programme, se sont confiés à Toutelatele. Interview à deux voix de deux passionnés.

Qu’appréciez-vous le plus dans The Best ?

Alessandra Martines : Ce qui me plaît, c’est que l’émission peut éveiller des vocations auprès des plus jeunes. On a tendance à faire croire qu’on peut être connu et faire des choses extraordinaires sans avoir travaillé dur. C’est faux. Il faut que ça se sache auprès des jeunes. Oui, on arrive à l’excellence, mais au prix d’un dur labeur, et il faut commencer très jeune pour arriver à ce niveau-là.

Sébastien Stella : C’est un beau message en effet. C’est un métier honorable de faire de la télé. Ce n’est pas un coup de chance. Cela représente un travail acharné. Le jour où j’ai décidé d’être acrobate, les gens me voyaient avec une caravane et des poules (rires) ! Ce n’est pas ça du tout évidemment. On peut vivre très bien, faire le tour du monde et avoir une belle carrière.

Cette saison 2 de The Best est-elle meilleure que la première ?

Alessandra Martines : Cette saison est encore plus folle, plus époustouflante, plus spectaculaire au niveau des décors et des effets visuels. On a été encore plus loin dans la performance et la dangerosité des numéros. On a encore franchi un pas supplémentaire.

Sébastien Stella : Dans l’esprit, je suis d’accord. C’est juste qu’avec Alessandra, on ne vient pas de la même discipline. Les numéros qui flirtent avec la mort, je les connais. Je sais à quoi m’attendre. Sur les décors, c’est vrai qu’ils sont magiques cette année. On a changé de lieux. Avant, on était sous chapiteau. On a tourné cette saison 2 à la Plaine Saint-Denis. La scène est immense, c’est vraiment génial. On a eu l’expérience de la première saison pour travailler la mise en scène et plaire encore plus au public.

Alessandra Martines : Ce que j’aime cette saison, c’est aussi le fait qu’on puisse voir les artistes en coulisse. Ça permet de les humaniser, au-delà du fameux fauteuil rouge. Ce sont des artistes d’exception, mais aussi des êtres humains qui souffrent, sont déçus ou tristes si ça ne marche pas. Ce ne sont pas des machines.

Comment avez-vous vécu l’arrivée de Cynthia Akanga dans le jury ?

Sébastien Stella : Je la connais très bien, car on était ensemble dans la troupe originale de Notre-Dame de Paris. Quand j’ai appris qu’elle venait sur The Best, j’étais aux anges. Ça faisait quinze ans que l’on ne s’était plus croisé ! Je connaissais son parcours dans les arts du cirque à Montréal. C’était une belle surprise.

Alessandra Martines : Je ne la connaissais pas, on s’est rencontrées sur The Best. Elle s’est très bien intégrée avec nous.

« Dans cette saison 2, on a été encore plus loin dans le spectaculaire et le danger »

Les artistes de The Best sont déjà très reconnus dans leurs domaines. Quels bénéfices retirent-ils de leurs venues dans l’émission ?

Sébastien Stella : C’est une autre forme de reconnaissance. J’évolue dans ce milieu, et je peux vous dire que j’en entends beaucoup parler. Ils respectent l’émission, surtout après la diffusion de la première saison. Pour eux, c’est comme s’ils participaient un autre festival, d’un type différent. Et puis, il y a beaucoup d’acheteurs potentiels qui voient le show, et qui peuvent ensuite être intéressés. Pour les artistes, The Best est une superbe vitrine. Ils peuvent réutiliser les vidéos aussi. Ça leur fait une démo de luxe.

Partie 2 > La rémunération des artistes de The Best / La comparaison avec Le plus grand cabaret du monde


Connaissez-vous certains artistes de The Best ?

Sébastien Stella : Oui, j’ai des amis qui sont passés dans l’émission. Ca aurait très bien pu être l’inverse : moi dans le fauteuil et lui sur la scène. Je suis très fier d’eux, mais je ne fais pas de favoritisme. Ce n’est pas un milieu corrompu. Chez les chanteurs, il y parfois des connivences. Chez nous, il faut être bon sinon ça ne passe pas. Ils le savent. Dans The Best, il n’y a pas de mensonges. L’émission est très représentative de la vie de ces artistes et des relations que l’on a avec eux.

Les artistes sont-ils rémunérés pour passer dans The Best ?

Sébastien Stella : Oui bien sûr, ils reçoivent un cachet. Comme pour une prestation normale, tout est pris en charge. Ils sont hébergés à l’hôtel. Ils viennent le temps du tournage, et s’ils accèdent à la finale, il faut leur refaire une demande de visa. Ils ont des plannings très chargés. Parfois, entre deux numéros de The Best, ils partent ailleurs pour une performance et reviennent.

Que pensez-vous du fait que les émissions ne soient pas en direct ?

Alessandra Martines : Les émissions sont enregistrées, mais si un artiste se casse la figure, on ne refait pas le numéro. Même si on adore ces artistes, connus dans le monde entier, quand ils passent devant nous, la moindre erreur est fatale. On est malheureux pour eux, mais c’est comme ça.

Sébastien Stella : Oui, ils ont droit à un seul passage. Il n’y a jamais de grosses chutes, car c’est leur métier, mais les petites erreurs techniques peuvent arriver, et dans ce cas-là, ça ne pardonne pas. On est dans les conditions du direct, comme au cirque ou au cabaret. L’artiste peut se tromper. On a vu cette saison des quilles tomber ou un autre rater une figure avec son vélo, mais il doit continuer. C’est bien de laisser ça à la caméra, pour que les téléspectateurs puissent se sentir comme en direct.

« Notre milieu n’est pas corrompu »

Que représente The Best comme charge de travail pour vous ?

Alessandra Martines : Nous avons un mois de tournage. C’est très agréable de retrouver les équipes, des gens avec qui on aime beaucoup travailler. Après, c’est un vrai choix artistique. Pendant un mois, je suis ici, je ne peux pas tourner de films en Italie.

Sébastien Stella : Ça me rappelle tout le processus pour monter un spectacle, de la création à la promotion. C’est très excitant et ça reste dans notre cœur de métier. The Best est devenu une priorité pour moi. C’est une forme de soutien que je peux donner aux artistes et montrer que les gens aiment ça.

Que pensez-vous de la comparaison avec Le plus grand cabaret du monde ?

Sébastien Stella : Il n’y a aucune raison de s’énerver (rires) ! C’est la même population d’artistes qui est invitée à travers le monde. J’ai été booké pour Le plus grand cabaret du monde au même titre que The Best. Je pense qu’il y a assez de place pour les deux émissions. Aux États-Unis, il existe plusieurs émissions comme Celebrity Circus. Pour moi, The Best fait partie de la catégorie des grands festivals. Elle n’est pas ouverte aux amateurs. C’est très différent de La France a un incroyable talent, et tant mieux. Cette émission donne la chance à des petits nouveaux de se faire remarquer, et de se lancer dans le métier.