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Star Academy 5 > Arno

Mélanie Perrot
Publié le 28/11/2005 à 00:25 Mis à jour le 05/05/2011 à 17:44

Arno a été le candidat qui a, très certainement, fait la plus belle évolution au château de la Star Academy. Pourtant, le 28 octobre dernier, alors qu’il prenait son envol, on lui a « brisé les ailes ». La sanction a été immédiate : il ne pourra pas participer à la tournée, la « plus belle chose que l’émission pouvait lui offrir ». Un coup dur pour Arno. Avec le recul, le benjamin de cette 5ème session de Star Academy revient sur son parcours et se confie, avec une étonnante maturité, aux lecteurs de Toutelatele.com.

Mélanie Perrot : Comment as-tu vécu ton élimination aux portes de la tournée ?

Arno : Ça a été difficile. J’étais nominé dans des conditions particulières : nous étions cinq élèves et un seul devait sortir. J’avais obtenu la meilleure note des nominés, j’avais donc un peu d’espoir. J’ai participé à Star Academy pour faire la tournée. C’est la plus belle chose que l’émission pouvait m’offrir. Je me suis battu pour atteindre cet objectif mais cela n’a pas suffi.

Mélanie Perrot : Le soir de ton élimination, Nikos a organisé un duel entre Pierre et toi tandis que Pascal était entre vous deux, au niveau des voix. Ne trouves-tu pas ça étrange ?

Arno : Je ne préfère pas réfléchir au mécanisme de la soirée. C’était peut-être une erreur, peut-être volontaire, je ne sais pas. En tout cas, c’est vrai que c’est étrange. En plus, j’ai beaucoup de famille et de gens qui me soutiennent en Belgique. Lors du prime, ils ont voulu envoyer des SMS mais une erreur technique imprévue les en a empêchés.

Mélanie Perrot : Est-il possible que tu sois repêché pour la tournée ?

Arno : Alexia Laroche-Joubert ne cesse de dire dans les journaux qu’il n’y aura pas de repêchage. Je n’ai pas envie de me faire d’illusion. Je ne veux pas vivre un double échec, ni une deuxième déception. Si je suis repêché, ce sera tout simplement une excellente surprise.

Mélanie Perrot : Tu t’es senti à l’aise tout au long de l’aventure Star Academy ?

Arno : J’ai été moi-même, je suis quelqu’un de trop spontané. Dans la vie, on nous pardonne rapidement nos erreurs. Dans un tel programme, la moindre erreur focalise toutes les attentions. Mon ironie a pu me faire passer pour méchant, ce que je ne suis pas. Ce qui m’énerve le plus, c’est lorsqu’on me dit que je suis râleur. Je vous mets au défi de trouver une image où je me plains.

Mélanie Perrot : On t’a quand même fait passer pour le pleurnichard de service...

Arno : C’est vrai que j’ai pleuré au début. Je suis quelqu’un de sensible mais pas de fragile. Je ne suis pas un gamin qui fait son caprice. J’ai vécu un vrai déséquilibre artistique qui a entraîné un déséquilibre émotionnel. Dès le premier prime, on m’a fait chanter et danser sur une chanson de K-Maro, très loin de mon univers. Ce n’était pas du tout ce que j’avais imaginé.


Mélanie Perrot : Lorsque tu as fait ton premier duo avec une star, Pierre t’a rejoint pour chanter Imagine. Même chose avec Pascal tandis que tu défendais ta place sur la tournée. Tes professeurs n’avaient pas confiance en toi ?

Arno : Ce sont des frustrations mais j’ai pris sur moi. Si j’avais râlé, ça aurait fait une montagne. Si on ne me donne que trois phrases alors j’essaie de tout donner sur ces trois phrases. Mais ce n’est pas évident non plus de faire ses preuves sur vingt secondes de medley. Ce que je voulais, c’était chanter le plus possible. Le travail ne me fait pas peur mais il faut que l’on me donne de la matière. Vers la fin, j’étais plus épanoui artistiquement et cela s’est reflété sur toute ma personnalité. En sortant, j’ai eu l’impression qu’on me brisait les ailes.

Mélanie Perrot : Raphaëlle Ricci te traite de « chanteur vieillot », Alexia Laroche-Joubert te descend dans la presse tandis qu’elle soutient ouvertement Alexia. As-tu vécu ces différences de traitement comme une injustice ?

Arno : Je ne sais pas si c’est une injustice. Plaire ou ne pas plaire, c’est quelque chose d’humain. J’aurai voulu plus d’impartialité, que tout le monde soit logé à la même enseigne. Mais au château, dès que j’évoquais cette différence de traitement, on me répondait que j’étais parano.

Mélanie Perrot : Quel est le professeur qui t’a le plus apporté ?

Arno : Ce sont Matthieu et Jasmine. Raphie, même si ça ne se passait pas très bien, m’a apporté à sa façon. Elle m’a fait grandir. Mais c’est avec l’ingénieur du son qui m’a fait enregistrer « Le Chanteur » en studio que j’ai vécu le moment le plus fort.

Mélanie Perrot : Avec qui as-tu eu le plus de mal à vivre au château ?

Arno : Pascal ! Ce n’est pas une question d’âge mais il est arrivé avec l’impression de tout savoir et a fait des remarques désagréables. Tout le monde en a pris pour son grade ! Mais moi je ne me laisse pas faire. Cependant je suis ouvert et lorsque l’on a dû travailler ensemble tout s’est bien passé. Mais je trouve injuste qu’il soit si souvent passé à travers les nominations alors qu’il s’est planté lors de plusieurs évaluations.

Mélanie Perrot : Là encore, on pardonne à certains ce que l’on ne pardonne pas à d’autres ?

Arno : Je ne veux pas parler de favoritisme ni passer pour le Calimero de service mais sous prétexte que certains ont un univers plus prononcé que les autres, on comprend vite qu’ils iront loin dans l’aventure. En tant que téléspectateur et apprenti chanteur, j’estime que la justesse, le rythme et les paroles constituent un minimum. Il faut présenter au public un travail construit et bien fait. On m’a souvent titillé sur l’interprétation mais au moins je chante juste.


Mélanie Perrot : Tu fais allusion à Maud notamment ?

Arno : Un jour, Philippe Lelièvre, le professeur de théâtre, m’a dit que Maud avait des choses que je n’aurai jamais. Ca fait toujours plaisir à entendre ! Concernant Maud, elle a du talent et un vrai charisme. Je pense qu’elle peut percer dans le cinéma ou la photo, peut-être pas dans la chanson.

Mélanie Perrot : Maud et Jérémy forment-ils un vrai couple ?

Arno : Je ne sais pas. J’attends que tout le monde sorte pour régler les comptes. J’ai fait la Star Academy dans un but artistique et j’ai eu des relations spontanées. Je ne connaissais pas la psychologie de chacun et n’imaginais pas que l’on pouvait fabriquer des relations pour séduire le public. En tout cas, Maud et Jérémy sont très attachés l’un à l’autre.

Mélanie Perrot : Malgré la belle évolution que tu as réalisée, quel est ton plus grand regret ?

Arno : J’aurai voulu mieux chanter lors de ma première évaluation mais j’étais trop stressé. Globalement, je regrette de ne pas m’être plus lâché. J’aurai dû moins pleurer mais j’étais vraiment dans un état de détresse. Le pire s’est réalisé puisque j’ai été nominé la première semaine. Je me disais que j’étais nul ! Mais mon plus grand regret, c’est surtout le fait que les professeurs ne m’aient pas perçu tel que je suis. Ils m’ont pris pour un gamin de 17 ans fasciné par le vedettariat.

Mélanie Perrot : Quels sont tes pronostics pour la finale ?

Arno : Si je m’écoutais, j’aurais aimé une finale de filles entre Magalie et Ely. Humainement et artistiquement, ce sont elles que je préfère. Je me suis lié d’amitié avec les deux. Concernant Ely, les quotidiennes n’ont pas du tout montré notre belle relation. La dernière fois que je l’ai vue, elle m’a beaucoup touché, elle m’a dit que sans moi elle s’ennuyait, que ce n’était plus pareil. Je suis content que cette amitié soit restée à l’abri des caméras. Nous l’avons préservée.

Mélanie Perrot : Depuis ta sortie de Star Academy, un formidable élan de soutien s’est formé autour de toi. Cela doit te motiver ?

Arno : Oui, ça m’aide vraiment. Cela fait presque un mois que je suis sorti et on parle encore de moi. C’est satisfaisant de voir que j’ai touché et marqué des gens même si je n’ai pas plu aux professeurs. Cela me motive. Maintenant, j’ai envie de me battre pour les personnes qui me soutiennent, qui participent à mon site internet.

Mélanie Perrot : Pascal Sevran te soutient également et te propose de participer à sa tournée. Tu vas accepter ?

Arno : J’ai lu ça dans les journaux mais pour l’instant il ne me l’a pas proposé directement. Si je peux les rejoindre sur quelques dates cet été, ce sera avec plaisir. A moins que je ne fasse la tournée Star Academy, sait-on jamais...

Mélanie Perrot : Quels sont tes projets artistiques ?

Arno : Je travaille avec des gens que je connaissais avant Star Academy. Je vais faire des galas, des petites scènes avec eux. J’écris et je compose. Mais pour le moment, j’ai surtout envie de tourner dans la France...