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Stars aux USA > Stephen Colbert, l’ignare

Thomas Thierry
Publié le 30/12/2013 à 13:56 Mis à jour le 13/01/2014 à 06:16

Aux États-Unis, après les séries ou les programmes de variétés de prime time, les chaînes font place à des émissions « mythiques » mais relativement inconnues en France : les late shows et late nights. Soit des programmes de divertissement à la mécanique bien rodée, où l’animateur se situe à mi-chemin entre l’éditorialiste, l’interviewer et le comédien, face des invités souvent en promotion. Tour d’horizon de ces stars du petit écran dont la renommée dépasse parfois la frontière américaine.

Avec son Colbert Report (prononcez à la française, sans les « T » finaux), diffusé sur la chaîne câblée Comedy Central depuis 2005, Stephen Colbert propose aux téléspectateurs un personnage très différent de ses camarades présentateurs de late shows : celui d’un journaliste complètement inculte et borné, et pourtant à la tête d’une émission d’informations de type journal télévisé.

Ce personnage incapable, Stephen Colbert le travaille depuis 1997 et la création de l’émission parodique The Daily Show. Ce programme de la chaîne Comedy Central a été la matrice du Colbert Report. Arrivé en tant qu’auteur et chroniqueur dans ce rôle d’envoyé spécial à la ramasse, Stephen Colbert ne se gêne pas pour parler de n’importe quels sujets, surtout ceux qu’il ne connait pas. Antipathique, plein de mimiques faciales et de TOCs, le personnage rappelle vaguement le Michael Kael de Groland, les vices en moins, l’arrogance en plus.

Le personnage devient si populaire qu’en 2005, Comedy Central décide de l’émanciper de lui offrir sa propre émission, juste après celle qui l’a lancé. Ce sera The Colbert Report (toujours à prononcer sans les « T »). L’émission y fait de la satire politique, avec beaucoup plus d’improvisation (un des domaines de prédilections de Colbert) que chez Jon Stewart.

L’animateur/journaliste invite et interviewe sans trembler sénateurs, conseillers gouvernementaux, experts économiques et autres congressmen (l’équivalent de nos députés), toujours en jouant sur la carte de son personnage incompétent qui prône le faux pour faire ressortir le vrai.En 2009, alors qu’il présente son émission depuis Bagdad en soutien aux troupes américaines basées en Irak, Stephen Colbert marque les esprits en se faisant raser le crâne en direct par un GI américain, sur ordre du président Obama himself.

En France, il a fait parler de lui cet été de façon plus légère avec une vidéo reprenant le tube de Daft Punk « Get Lucky ». En prétextant que le duo électro devait venir jouer dans son émission, mais a annulé au dernier moment, Stephen Colbert ne se démonte pas et entame alors lui-même une chorégraphie « improvisée » sur la chanson, en invitant ses copains Jon Stewart et Jimmy Fallon, mais aussi des grandes stars comme Jeff Bridges et Matt Damon, coincées dans une machine à confettis. Une des vidéos les plus vues de l’année...