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Tiphaine de Raguenel (Directrice de l’antenne de France 4) : « On préfère prendre du temps et proposer des programmes de qualité »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 17/07/2014 à 17:52 Mis à jour le 24/02/2015 à 23:28

Tiphaine de Raguenel opère chez France Télévisions depuis bon nombre d’années. En août 2012, elle devient Directrice des activités jeunesse. À la tête de France 4 depuis la fin de l’année 2013, elle a vu se profiler un vaste chantier avec la refonte de la grille tournée vers la jeunesse. Même si de nombreux détails sont encore à améliorer, elle a révélé les principales satisfactions de la chaîne et a fourni des révélations sur les programmes de la rentrée, parmi lesquels Bunker ou Alcootest. Rencontre.

Clément Gauthier : Quel bilan tirez-vous de France 4 après trois mois en tant que chaîne jeunesse ?

Tiphaine de Raguenel : Un bilan positif avec beaucoup de réussites. La première étant d’avoir lancé dix nouveaux programmes ce qui est un gros challenge dans le contexte actuel. On a mis en place la nouvelle structure de la grille de France 4 avec une offre qui s’adresse au public jeune au sens large. Il y a une proposition pour les enfants en journée centrée sur l’animation, les documentaires et les magazines. Et une offre pour les jeunes adultes en soirée avec une offre assez généraliste et un gros focus sur la fiction. On propose des magazines racontant le monde dans lequel on vit, et des expériences collectives à partager, incluant le sport et la musique.

Les audiences ont progressé auprès des 4/10 ans et des 15-34 ans. Aviez-vous prévu ces performances ?

Ça faisait partie des objectifs recherchés. La surprise vient du fait qu’on est sur une tendance à la fois positive et rapide.

Permis de Conduire et Cam Clash sont deux formats révélateurs du nouvel ADN de France 4. Quelles seront leurs nouveautés à la rentrée ?

On a décidé de poursuivre ces deux programmes. Dans Cam Clash, il y aura de nouvelles situations en reprenant le même dispositif. Sur Permis de conduire, on a aura de nouveaux candidats toujours filmés sans savoir qu’ils peuvent être observés.

Comment expliquez-vous les bons scores d’Une saison au zoo ?

C’est un feuilleton du réel original avec une caméra en immersion. Il y a un mélange entre fiction et documentaire. Ça nous plait, car c’est une forme de télévision innovante et, en même temps, ça fonctionne. On est très satisfaits.

« On est sur une tendance positive et rapide »

Que change, pour France 4, l’accord animation signé entre France Télévisions et le Syndicat des Producteurs Français d’Animation ?

On a pris l’engagement de diffuser des séries d’animation, et l’on peut se fixer sur les séries françaises. La particularité avec l’animation sur France Télévisions, c’est qu’on a la chance d’éditer les programmes qu’on diffuse. On a un rôle sur l’écriture. France 4 en bénéficie pleinement avec la diffusion de 3 200 heures d’animation.

Comment partez-vous à la chasse aux nouvelles écritures ?

Ça prend du temps lorsqu’on se place sur des genres et des marques innovantes. Anarchy est en maturation depuis deux ans. Une si longue période est nécessaire à partir du moment où on a l’idée de départ et le moment de la mise à l’antenne. On préfère prendre du temps, et avoir des programmes de qualité dans notre grille.

Partie 2 >Anarchy, Alcootest, Bunker et Hero Corp


Anarchy est un nouveau concept. Quelle est l’idée principale ?

C’est la première fiction participative à l’antenne. L’objectif est d’avoir une fiction hebdomadaire et d’intégrer dans chaque épisode du contenu produit par les internautes sur les réseaux sociaux et les médias numériques. Ils peuvent penser à des personnages ou des éléments d’écriture. Cette série traitera de la France sortie de l’Euro. Dans la difficile période de transition entre la sortie de l’Euro et la venue d’une nouvelle monnaie, chaque personne devra vivre avec 40 euros par semaine. Ce format délivre également un cours d’économie, en faisant passer des éléments éducatifs sur ce qu’est une monnaie et la confiance que nous devons lui accorder.

Où en est le tournage de la saison 4 de Hero Corp ?

Le tournage suit son cours du côté de La Rochelle. C’est toujours écrit et réalisé par Simon Astier. En revanche, on sera sur un format de 13 minutes, un format plus long, toujours avec un dispositif transmédia. On relancera l’application Hero Corp qui comptait 60 000 abonnés, et il y a l’idée de développement d’un livre autour de l’univers de Hero Corp dont les internautes peuvent être les héros.

Alcootest est un programme particulier, pouvant prêter à discussion. Pensez-vous que c’est un risque de le proposer à l’antenne ?

On ne l’a pas fait juste pour prendre un risque, mais pour parler de ce sujet important. On avait déjà essayé de le faire avec une forme documentaire sans beaucoup de succès au niveau de l’audience. On n’avait pas réussi à sensibiliser le public jeune auquel on voulait s’adresser. On cherchait une forme qui puisse leur parler plus directement pour les faire venir et les avertir. On ne le fait pas par gout du risque, mais par souci d’innovation et de sensibilisation des jeunes, concernés au premier chef. Mais, ça ne s’adresse pas qu’à eux.

« On ne fait pas Alcootest par goût du risque, mais par souci d’innovation et de sensibilisation des jeunes »

France 4 va également lancer le jeu Bunker sans avoir l’habitude de proposer ce format...

On avait, récemment, commencé avec Droit devant !. On était satisfait du résultat, mais les audiences étaient en dessous des espérances. C’est un genre qui plait au public et qui permet de jouer avec les codes du film d’horreur en mélangeant les références.