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Top Models / Amour, Gloire et Beauté : Scott Clifton (Liam) se confie

Claire Varin
Publié le 12/01/2013 à 17:42 Mis à jour le 17/04/2014 à 16:35

Octobre 2012. Scott Clifton, l’interprète de Liam Cooper de Top Models (Amour, Gloire et Beauté), était à Paris. Lors de cette interview donnée à Toutelatele, le jeune homme de 28 ans a évoqué - avec franchise - son personnage, le feuilleton, les départs de deux de ses deux stars (Susan Flannery et Ronn Moss), et l’avenir du soap opera. Rencontre.

Claire Varin : Qui est vraiment Liam Cooper, le personnage que vous interprétez depuis 2010 dans Top Models ?

Scott Clifton : Liam est un programmeur en informatique, engagé par Stéphanie. Il se révèle être un Spencer. L’introduction de mon personnage dans l’intrigue s’est faite de façon maline. Car dans les premiers épisodes, il est en retrait. Je n’avais que quelques lignes de dialogue. Le public n’était pas censé s’intéresser à lui. D’habitude dans les soap operas, les nouveaux personnages sont très invasifs. C’est comme si l’on disait au public « Vous devez faire attention à lui ! » Ici, ce n’était pas le cas. Cela m’a beaucoup plu. Petit à petit, Liam est devenu important. On apprend les véritables raisons de sa venue à Los Angeles. Il est à la recherche de son père. D’abord, il pense que Ridge est son père, mais il s’agit de Bill Spencer.

Que pouvez-vous dire de son évolution ?

Elle est centrée sur la relation père-fils, et j’aime beaucoup. Il y a bien sûr de la romance et des intrigues autour d’amitié et d’inimitié, mais le cœur de son identité réside dans cette relation avec Bill. Ce sont deux hommes aux caractères très différents, venant de milieux opposés. Mais, ils apprennent beaucoup l’un de l’autre. La manière dont ils se transforment en étant au contact l’un de l’autre, c’est la partie la plus intéressante à jouer pour moi.

Vous parliez de romance. Votre personnage est-il au centre d’un triangle amoureux, comme c’est souvent le cas dans les soap operas ?

Au début, il n’y avait pas vraiment de triangle amoureux. Pendant longtemps, c’était Liam et Hope… et des obstacles à leur relation. Mais, il y a un an, Brad Bell a développé une histoire entre Liam et Steffy. Ils sont devenus de très bons amis pour au final, apparaître comme des âmes sœurs. Liam est une personne très différente selon qu’il est avec Hope ou avec Steffy. Je crois que leur histoire est similaire à celle de Ridge, Taylor et Brooke. En reprenant le feuilleton créé par son père, Bill Bell a eu à cœur de créer une histoire semblable pour une génération plus jeune. Par chance, Kim Matula, Jacqueline MacInnes Wood et moi avons réussi à trouver une alchimie qui fonctionne. Mais, c’est amusant, car si Liam est un équivalent de Ridge, Steffy ressemble davantage à Brooke et Hope à Taylor. Non, l’inverse. [Steffy est la fille de Taylor et Hope, la fille de Brooke, ndlr.]

Quels sont vos rapports avec Don Diamont, qui interprète Bill et qui est connu en France pour avoir longtemps joué dans Les feux de l’amour ?

Don a une personnalité imposante. Il est très charismatique. Lorsqu’il entre dans une pièce, tout le monde le regarde. C’est aussi quelqu’un de très drôle. Au début, j’étais intimidé. J’ai su très tôt que je devrais interpréter son fils. Brad Bell me l’a avoué avant de le dire aux autres membres du casting. Alors, je l’observais et j’avais un peu peur de lui (rires). Mais, j’adore cet homme. Je l’ai invité à mon mariage et je suis très heureux qu’il soit venu. Don Diamont est un acteur très impliqué et très attentif. C’est super de jouer, tous les jours, avec lui.

« On a eu peur de perdre l’estime d’une partie du public »

2012 a marqué les départs successifs de Susan Flannery (Stephanie) et Ronn Moss (Ridge). Comment avez-vous vécu cette annonce ?

Ça a été très rapide et nous savions que cela allait arriver. C’était à fois triste et effrayant, car ils étaient très populaires. Ils étaient un peu la mère et le père du feuilleton. On a eu peur de perdre l’estime d’une partie du public. Ça a été une période bizarre pour nous, car nous ne savions pas ce qu’il allait se passer au cours de cette transition.

En incarnant cette relève, ressentez-vous une pression particulière ?

Oui et j’essaie de ne pas trop y penser, car c’est stressant. Nous ne devons pas essayer de reproduire ce que Ronn Moss a fait durant vingt-cinq ans avec Hunter Tylo et Katherine Kelly Lang, sinon, on court à l’échec. Il est important que le soap opera continue d’honorer cela en faisant quelque chose de différent. Bill Bell nous apporte beaucoup de soutien et il nous laisse la liberté de créer quelque chose de différent. Les fans peuvent exprimer du mécontentement, ce n’est pas grave. Si parfois, ils nous détestent, c’est bien aussi. En vingt-cinq ans, ils ont également eu des périodes où ils détestaient Ridge.

PARTIE 2 : Quel avenir pour les soap operas ?


Dorénavant, c’est un peu Top Models 2.0…

Exactement. Il nous arrive de faire des blagues à ce sujet. C’est beaucoup de pression, mais je ne veux surtout pas que les gens puissent penser que je crois pouvoir remplacer Ronn Moss. Personne ne pourra jamais le faire.

Vous avez précédemment joué dans General Hospital et One Life to Live. Qu’aimez-vous dans Top Models ?

De mon point de vue d’acteur, Top Models est le meilleur endroit pour travailler. Peut-être parce que c’est un format 30 minutes, alors que les autres soap operas durent une heure. Le planning est donc différent. Nous avons plus de temps libre. Cela permet de se recharger en énergie. Et puis, Top Models, c’est comme une famille. Nous tenons tous beaucoup aux uns et aux autres. Il n’y a pas de divas sur le plateau. Beaucoup trop de tournages ressemblent à une cour de lycée avec les ados populaires d’un côté et les nerds de l’autre. Sur Top Models, il y a une vraie complicité entre les gens.

Certains acteurs de soap opera disent « C’est juste un boulot » quand ils parlent de leur expérience. Comment vous situez-vous par rapport à cela ?

Ce n’est qu’un boulot. On peut choisir de le faire bien ou choisir de ne pas s’impliquer. Lorsqu’on joue le même personnage pendant dix ou vingt ans, je comprends que l’on puisse tomber dans la routine. C’est facile de se laisser aller à des habitudes. Même pour moi, qui le fait depuis moins longtemps. Mais, j’essaie toujours de maintenir une fraicheur et un enthousiasme. La production d’un soap opera n’est pas artistique. Il y a tellement de textes à apprendre en un temps très court. Cela demande de la discipline et de l’organisation. On n’a pas le temps d’expérimenter des choses. On a un boulot à faire, mais ça ne signifie pas que nous ne pouvons pas le faire avec intérêt et respect. Si un jour, je travaille sur d’autres formes de production, j’imagine que cette discipline acquise me sera très utile.

« Chaque année, les budgets sont de plus en plus réduits. Les productions perdent en qualité et en valeur »

Des acteurs comme Seamus Dever et Nathan Fillion (Castle) restent reconnaissants de leur expérience du soap opera. Seamus Dever a déclaré s’inquiéter des annulations en série, parce que le soap est une bonne école pour les jeunes comédiens. Etes-vous également inquiet ?

Il a raison. Depuis deux ou trois ans, les soap operas disparaissent de l’antenne les uns après les autres. C’est effrayant. Chaque année, les budgets sont de plus en plus réduits. Les productions perdent en qualité et en valeur. À l’image, le soap apparaît de plus en plus cheap. Le résultat est moins bon alors on coupe encore plus les budgets. C’est un cercle vicieux. C’est une période de grand challenge pour le genre. Il s’agit de trouver comment rester efficace. Par conséquent, on est parfois obligé de tourner deux épisodes par jour et d’utiliser plus souvent les mêmes décors. Il est donc difficile d’être créatif lorsqu’il y a tous ces problèmes à résoudre. Si le soap opera survit à la prochaine décennie, c’est qu’on aura trouvé des solutions ou le moyen de le rendre à nouveau populaire.

Avez-vous le temps et le droit de participer à d’autres projets ?

En général, nos contrats ne nous y autorisent que très peu. Mais, Brad Bell est assez accommodant. Il nous laisse la liberté d’aller tourner un film, si on le souhaite. Le personnage quitte la ville quelque temps, puis revient. Ca a été le cas de Jacqueline MacInnes Wood (Steffy), qui a joué dans Destination finale 5. Les gens l’ont reconnu, ça a recréé chez certains l’envie de regarder le soap. C’est bénéfique pour tout le monde. J’aimerais beaucoup tourner dans un film. Comparer au rythme de Top Models, ce serait un peu des vacances.