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Twin Twin (Eurovision 2014) : « On n’a pas la pression pour gagner »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 10/05/2014 à 15:37 Mis à jour le 11/05/2014 à 14:00

Les Twin Twin et leur tube Moustache représenteront les couleurs de la France pour la finale de l’Eurovision le 10 mai prochain sur France 3. Pour ce 59e concours de l’Eurovision, les Twin Twin ont minutieusement réglé les détails pour « marquer les esprits » lors de cet évènement de la musique. Rencontre avec la french touch française composée de Lorent et François Ardouvin, deux frères, et Patrick Biyik.

Clément Gauthier : Comment est né le groupe Twin Twin ?

Twin Twin : Il existe depuis quatre ans. On a commencé avec François, le bassiste, à faire des textes et des mélodies. On a rencontré Patrick Biyik, le troisième car il cherchait une maison sur Paris. On lui a dit qu’on avait un lit chez nous. En habitant ensemble, on a rassemblé nos idées pour faire le groupe Twin Twin.

Quelles sont vos influences musicales ?

Elles sont variées, on écoute de tout. On est vachement dans le rap, l’électro, la house ou la deep house, le rock n roll, le blues, la folk et même le metal. Notre crédo est de ne pas se fixer de limite et de créer avec nos envies. On mélange tous les styles qu’on aime. Ça s’appelle le street rock parce que ça évoque là d’où l’on vient et que nos frères ont été danseurs ou grapheurs. On a toujours fait nos trucs dans la street, on est des rockeurs dans l’âme.

Quels artistes vous ont inspiré ?

C’est un mélange de NTM, de Pantera [groupe de metal américain fondé en 1981, ndlr], Public Enemy, Lunatic, AC/DC, et d’autres. Il y a énormément de choses. Ce sont vraiment des mouvements qui nous touchent. Quand on créé, on ne se sert pas vraiment de nos influences. Un d’entre nous viendra avec une envie de créer un texte ou de créer une mélodie et on va se servir de cette base-là pour proposer un morceau.

Avez-vous des thèmes particuliers ?

C’est surtout Lorent, venant de la scène Slam, qui écrit énormément. Son écriture était très chargée et quand on a débuté l’aventure Twin Twin, il s’est dit qu’il allait composer avec moins de mots. Des morceaux comme « Vive la vie » ne sont pas forcément gais. « Moustache », le titre pour l’Eurovision, est fun, léger, drôle, mais un site anglais a fait une analyse du texte pour mettre en lumière le second degré. On parle vraiment de la société de consommation, du mal-être qu’elle peut créer chez les gens ou et de l’insatisfaction de ne pas avoir ce qu’on veut, même s’il s’agit d’une simple moustache.

« On parle vraiment de la société consumériste »

Avez-vous craint que le texte de « Moustache » ne soit pas correctement interprété ?

C’est un risque que l’on prend en le faisant. On sait que certaines personnes ne vont pas comprendre. Ça fait partie du jeu et c’est le risque pour chaque personne qui écrit.

Partie 2 > Leur appréhension et leur préparation pour l’Eurovision


Comment avez-vous réagi quand vous avez appris que vous participeriez à l’Eurovision ?

Ça a été un soulagement de connaitre la réponse, grâce au vote du public. On a explosé de joie et on a compris que l’étape la plus importante restait à franchir, à savoir le show pour l’Eurovision. Il faut faire quelque chose d’efficace, qui marche, qui soit beau, classe et fun. Et il faut que notre prestation dure dans le temps.

Comment avez-vous préparé votre prestation pour laisser votre empreinte ?

La chose la plus importante pour nous est d’être totalement sincère, de faire la chose à fond sans se travestir et de donner le maximum. À partir de là, on réunit les gens avec qui on aime travailler, les professionnels de l’image, les chorégraphes, et on essaie de donner le maximum. Pour la scène, on a réuni l’équipe pour bosser sur le graphisme, la couleur, les chorégraphies et le déplacement. On a réfléchi pour que ça soit le plus écrit possible et pour être en forme le jour J. Il faut faire une bonne performance même si c’est la fête tous les soirs.

« C’est une expérience qu’on pourra raconter à nos enfants »

Comment voyez-vous la concurrence qui se dresse face à vous ?

Pour nous, c’est une concurrence et un esprit de compétition fun. Il faut donner le meilleur, mais on n’a pas la pression pour gagner. La concurrence et la compétition en elles-mêmes ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse est d’être bon et de rendre les gens fiers de nous. On veut marquer les esprits des autres pays autour du plaisir et du partage.

Pensez-vous que cet évènement peut servir de tremplin à votre groupe ?

Ce n’est pas forcément un tremplin. On participe à ce concours avec l’envie de bien faire, mais ça fait partie de l’aventure Twin Twin. On nous a proposé de faire des dates de concert et on a pris plus d’ampleur. L’Eurovision participe à ça. Peut-être que dans deux ans, on nous demandera de faire Bercy, par exemple. On n’est pas du genre à se démonter et c’est une expérience qu’on pourra raconter à nos enfants ou nos petits enfants pour en rigoler.