Toutelatele

Une rentrée mitigée pour Canal +

Samantha Szwec
Publié le 06/10/2005 à 01:05 Mis à jour le 06/10/2005 à 13:40

En cette rentrée 2005, Canal + a misé sur la continuité sans faire de grands bouleversements sur sa grille en clair. Cependant, la chaîne a procédé à quelques ajustements. Elle a libéré Stéphane Bern de sa quotidienne pour lui confier l’access du vendredi et du samedi. Ce qui a permis à Michel Denisot de rallonger son Grand Journal.

Et ce dernier est parti sur des chapeaux de roue. Avec près de deux heures de direct du lundi au jeudi dès 19h15 en clair, son Grand Journal a conquis 200 000 téléspectateurs de plus que la saison passée (la première a fédéré près de 900 000 fidèles, un score cependant en deca de ceux de 20h10 pétantes et autre Nulle part ailleurs). Depuis septembre, le Grand Journal propose donc une formule plus longue et enrichie, dont Le Petit Journal People et le nouveau Petit Journal Actu de Yann Barthès, La boîte à questions, les intermèdes humoristiques, membres à part entière du fond de commerce de l’émission.

Toujours présents à leurs postes, Laurent Weil - le monsieur cinéma de Canal -, Tania Bruna Rosso - en charge de la chronique « underground » - et l’incontournable Mademoiselle Agnès apportent leurs lumières dans les domaines qui leur sont propres. On l’aura compris, Michel Denisot aime les blondes : en plus de Dorothy Doll (La minute blonde) il a fait appel à une chroniqueuse aguerrie en la personne d’Ariane Massenet. Ainsi, elle revient à ses premières amours en frayant le sol de Canal + pour accompagner Michel Denisot tout au long de l’émission et présenter sa chronique sur l’actualité des médias. Autre nouvelle recrue, Frédéric Beigbeder analyse l’actualité des livres avec son style dandy et décalé. Michel Denisot mise aussi sur la jeunesse et la fraîcheur d’Atmen Kelif qui met à contribution ses talents de comédien pour agrémenter les interviews d’une touche humoristique. À la distribution des bons points, Le Grand Journal, nanti de plus de 4% de part de marché en moyenne, est reparti avec les encouragements.

Même constat pour les deux parties détonantes de Stéphane Bern. L’animateur fait preuve de stabilité avec Vendredi pétantes , installée sur la tranche horaire qui était dévolue au Grand Journal de Michel Denisot l’an dernier (3,5% de part d’audience à 19h10), mais touche 200 000 téléspectateurs de plus que Demain le monde avec Samedi pétantes dès 19h25 (environ 4% des téléspectateurs présents devant leur poste). Un format plus long, une émission en direct, le fou du roi toujours soutenu par ses acolytes Ariel Wizman, Stéphane Guillon et Muriel Cousin, jette un regard acide et impertinent sur la semaine écoulée, suivie et commentée en compagnie de trois invités. Pour l’émission du week-end, il s’agit de décortiquer et de se concentrer sur la semaine à venir. Juliette Arnaud est aussi de la partie mais dans un rôle totalement inattendu. Nouvelles figures : Éric Zemmour dépeint le portrait d’un invité acteur de la politique ou se prête à l’analyse d’un fait de l’actualité de la semaine passée le vendredi. Arrivés le samedi, Julie Ferrier - comédienne - et Omar et Fred : l’émission fut l’occasion pour les deux compères de signer leur grand retour avec Service après vente. Le Labomatic, le Divan du psy et Chez Maman complètent l’éventail de rubriques en apportant leur dose de délires.

Maïtena Biraben reste fidèle au concept angélique de la saison passée. « Magazine sexué, généraliste et pratique », dixit la présentatrice, Nous ne sommes pas des anges continue de déculpabiliser, encourager, informer, donner envie... Pas de tabous, tous les thèmes sont pris d’assaut par Maïtena, épaulée par ses anges de chroniqueurs. Elle innove toutefois en passant une casquette de journaliste, le temps pour elle de faire les lancement lors du journal de la mi-journée d’Harry Roselmack. Son audience est supérieure à celle de l’an dernier (un peu moins de 4% de part d’audience) et son contenu coïncide avec les attentes des téléspectateurs : la suisse 0% de complexe poursuit son bonhomme de chemin.

Sur le tabouret laissé vacant par l’emblématique Daphné Roulier, Florence Dauchez ne démérite pas. Arrivée à la dernière minute pour présenter + Clair après la défection de Marie Drucker, elle captive presque autant de téléspectateurs que sa brune prédécesseur. Ceci à 50 000 fidèles près. Nouvelle exploratrice de la planète médias le samedi à 12h45 en clair, Florence Dauchez a conservé la formule de l’émission : invités en plateau, zappings radio et télé, enquêtes, rien n’a changé, mis à part la couleur de cheveu de la présentatrice.

Daphné Roulier a donc arrêté + Clair pour se consacrer à ses émissions 100% cinéma : Le Cercle, chaque vendredi à 22h30 sur Canal + Cinéma, et L’hebdo ciné pour vivre des fins de matinées dominicales aux couleurs du 7ème art. Pour son magazine du vendredi soir, elle s’est entourée de chroniqueurs habitués et de petits nouveaux. ils décortiquent ensemble les sorties de la semaine. Deuxième mi-temps pour Daphné Roulier, chaque dimanche à 11h45, en clair sur Canal + : L’Hebdo Ciné propose un regard curieux, expert et passionné sur l’actualité cinématographique.

Une rentrée entre gris clair et gris foncé pour la chaîne cryptée, à l’image d’une décevante Matinale qui ne mobilise pas plus d’1,5% de part de marché. Les chiffres semblent donc quelque peu en deçà des résultats escomptés. Quel remède miracle permettrait à Canal + de voguer vers de plus paisibles horizons ? Le foot ? Le cinéma ?