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Victoire de la musique 2013 > Le raz-de-marée C2C

Tony Cotte
Publié le 08/02/2013 à 23:59 Mis à jour le 14/02/2013 à 15:22

Laurent Ruquier & Virginie Guilhaume sur France 2

En direct du Zénith de Paris, « une femme et un homme qui n’ont jamais rien fait ensemble » animent les Victoires de la musique. Au cours de la soirée, le binôme est chargé d’annoncer les lauréats dans 12 catégories et de présenter plus de 40 artistes, dont « certains qui passent sur NRJ ». Ne comprenant pas l’allusion de son camarade, Virginie Guilhaume le corrige en citant « France Inter ». Dès l’introduction, la cohésion du duo fait mouche…

Le premier artiste à se présenter, « pour faire grimper l’audience » à en croire l’ancienne animatrice de nombreuses émissions à moins de 10% de part de marché, n’est autre que Matthieu Chedid. Au cours de la performance, le chanteur s’interrompt, estimant que le public n’est pas assez « dansant ». Celui-ci demande alors à l’auditoire de « tout donner », car « on est là pour se fendre la gueule ». En fin de performance, le duo d’animateurs s’essaye à son tour à la chorégraphie, sans grand succès.

Le premier prix de la soirée récompense l’ « Album de musiques du monde ». Un trophée qui revient à Amadou & Mariam. Le duo, déjà sur scène, enchaîne en interprétant «  Africa, mon Afrique », accompagné de plusieurs enfants. Puis Youssou N’ Dour, ministre du Tourisme et des Loisirs, vient en personne remettre le trophée aux lauréats, pas peu fier du succès de la musique malienne.


« En 2012, elle a fêté les 40 ans de son premier album ». Laurent Ruquier introduit ainsi Véronique Sanson à l’occasion d’un prix d’honneur. Avant d’interpréter « Amoureuse », l’artiste a le droit à une surprise : Jeanne Cherhal, Alain Chamfort, Lara Fabian puis Maurane reprennent respectivement un titre de la star de la variété française. C’était sans compter une référence de Laurent Ruquier à Nouvelle Star face à la jurée de l’émission de D8. « C’est le grand bleu, on nage dedans et l’eau est bonne », affirme celle-ci. Une pique envers l’émission diffusée au même moment sur TF1 ? De son côté, émue, Véronique Sanson compare ce moment à « du miel qui [lui] tombe dessus »…

L’artiste suivante sur la scène du Zénith n’a que 23 ans et est nommée à deux reprises. Tal reprend son «  Sens de la vie  », d’abord dans une version piano- voix, avant de quitter l’instrument et de reprendre son titre, accompagnée par l’orchestre présent. Dans l’auditoire, seule une partie du public est levée. L’artiste réalise cependant un live de bien meilleure facture que lors des NRJ Music Awards à en croire les avis à chaud sur les réseaux sociaux.

Après la victoire de C2C dans la catégorie « Groupe ou artiste révélation scène », Lou Doillon reprend son titre I.C.U. Son album, produit par Etienne Daho, lui vaut ce soir deux nominations. D’ailleurs, quelques minutes plus tard, la fille de Jane Birkin est appelée sur scène pour chercher son trophée de l’ « Artiste interprète de l’année ». « C’est con cette histoire ! C’est la première fois de ma vie que j’ai un truc alors ça compte pour tout, le bac, le permis… », affirme-t-elle visiblement enthousiaste.


Sans transition, comme l’exige l’exercice, l’heure est venue de désigner l’« Album de musique urbaine ». Sans surprise, Oxmo Puccino, favori de l’auditoire à en croire l’audimètre à l’annonce de son nom, l’emporte, mais la joue modeste. «  Je m’y attendais pas, car on le méritait tous. Je suis très heureux de l’avoir », affirme-t-il tout en enchainant avec des remerciements classiques, où maison de disques et famille sont citées, sans oublier le public. Le lauréat enchaîne avec la reprise de son titre « Pam Pa Nam ».

Puis, pour la deuxième fois au cours de la soirée, un prix est remis à « une lettre, un chiffre et une lettre encore ». La victoire du « Meilleur vidéoclip » revient ainsi à C2C pour leur travail sur le titre « F.U.Y.A ». « Elle nous fait particulièrement plaisir, car on l’a produit avec Francis Cutter », assure l’un des membres du groupe, accompagné par le réalisateur qui peine à trouver ses mots sous le coup de l’émotion. « On va finir par encore bien les connaître », conclut, quant à lui, l’animateur. Ce dernier ne croit pas si bien dire. Quelques minutes plus tard, C2C repart avec la récompense de l’« Album de musiques électroniques ou dance », puis, en fin d’émission celle du « Groupe ou artiste révélation du public ».

S’en suit un curieux hommage groupé à Sheila, avec Emmanuel Moire, et Enrico Macias, en compagnie Khaled, pour leurs « 50 ans de carrière ». L’interprète de « Spacer » remercie « la personne au fond du château qui a sorti [son] nom », tandis que son confrère dédie sa victoire d’honneur à sa femme « disparue », ainsi qu’un de ses collaborateurs, décédé. Dans un registre plus joyeux, Shaka Ponk enflamme, quelques minutes plus tard, la scène du Zénith. Le groupe remporte à la suite le prix pour le « Spectacle musical / tournée / concert ». Laurent Ruquier en profite pour faire la promotion d’On n’est pas couché, où les lauréats seront prochainement invités.


L’éclectisme de la soirée se traduit par un Orelsan qui n’hésite pas à montrer son torse, avant de retrouver l’indescriptible Barbara Carlotti, dont même Laurent Ruquier ne semble pas connaître l’existence. De son côté, La Grande Sophie, n’arrête pas de grandir dans le cœur du public et du comité des Victoires. Après un prix en 2005, celle-ci est gratifiée de l’ « Album de chanson ». « J’ai le cœur qui bat très très très très fort. Cet album c’est beaucoup pour moi », témoigne-t-elle, ajoutant son admiration pour Françoise Hardy, sa concurrente dans cette catégorie.

Animer un événement aussi long en direct est un exercice difficile, a fortiori quand les artistes ne sont pas toujours techniquement prêts. Les animateurs sont ainsi contraints de faire du remplissage. Pour Laurent Ruquier, il s’agit de faire référence au plus grand nombre d’émissions des chaînes concurrentes, allant même jusqu’à citer Les Ch’tis à Las Vegas en introduction de Skip the use. Des piques auxquelles Virginie Guilhaume se désolidarise. Pour combler, celle-ci embrasse son partenaire sur la bouche furtivement (« La musique pour tous ! ») ou enlève ses chaussures « aux semelles rouges », façon détournée de faire comprendre qu’elle porte du Christian Louboutin.

Les dernières récompenses gratifient Skip the use pour l’ « Album rock » (« C’est un truc de ouf. L’année dernière, j’ai préparé un putain de discours, mais on l’a pas eux. Vous avez de la chance, je m’en souviens ») et Dominique A en tant qu’ « Artiste interprète masculin », le premier à s’émouvoir du sort des salariés de Virgin. Quant à l’ultime prix, celui de la « Chanson originale de l’année », il est attribué à Camille. Habituée de la cérémonie, la jeune femme complète son important palmarès avec son titre « Allez allez allez ». Les 28e Victoires de la musique s’achèvent ainsi dans la précipitation et l’enthousiasme de Laurent Ruquier qui ne demande qu’à « recommencer »…