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Zone Interdite > C’est le pari de leur vie

Tony Cotte
Publié le 24/01/2010 à 20:50 Mis à jour le 26/01/2010 à 00:53

Mélissa Theuriau sur M6

Que faire quand son usine ferme et que l’on se retrouve au chômage ? Toucher ses allocations ou tenter une aventure folle : racheter la société qui vous employait ? La SDAB, entreprise de mareyage bien connue des grands chefs cuisiniers, livrait poissons et crustacés aux meilleures tables de France, jusqu’aux cuisines de l’Élysée... Refusant la fatalité, 15 salariés se sont battus comme des lions pour sauver leur affaire. De simples ouvriers ils sont devenus patrons. Eux qui gagnaient le smic ont investi leurs indemnités de licenciement et se sont même endettés pour racheter la société. Les équipes de Zone Interdite ont suivi leur aventure peu ordinaire. Pas facile de devenir patron quand on est habitué à exécuter les ordres...

Le 13 novembre 2008, près de Carantec, en Bretagne, la SDAB met la clé sous la porte après plus de 40 années d’existence. Du jour au lendemain, 70 salariés sont licenciés. Mais 15 d’entre eux vont proposer une solution originale : créer une SCOP, une coopérative ouvrière de production. Dans cette entreprise idéale, ils seront tous patrons. L’ouvrier aura autant de pouvoir que le PDG, avec partage des bénéfices à la clé...

Parmi ces aventuriers d’un nouveau genre, Jeff, 47 ans, ouvrier, surnommé « Shrek » à cause de sa stature impressionnante. Habitué à travailler pour les autres, il se réjouit de pouvoir enfin travailler pour lui. Anne, ancienne commerciale à mi-temps, voulait changer de vie. Elle est servie !

Nommée responsable commerciale, elle doit recruter une équipe capable de décrocher des clients après 9 mois de fermeture. Florence, autrefois ouvrière à la pesée, est aujourd’hui bras du droit du PDG. Elle qui faisait les 35h en fait plutôt 45 et son mari apprend à lancer les machines à la maison.

Quant à Patrice, ancien responsable de production, il supervisait la découpe et l’expédition des poissons. Devenu PDG, il va lui-même à Rungis livrer ses homards et ses langoustes...