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Julie de Bona (Le Tueur du Lac) : « Lise a peur d’elle-même et de sa part d’ombre »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 09/11/2017 à 19:03 Mis à jour le 16/11/2017 à 23:10

Ce jeudi 9 novembre à 21 heures, TF1 donnera le coup d’envoi du Tueur du Lac. Rencontre avec la comédienne Julie de Bona qui reprend le rôle de Lise après le départ de Barbara Schulz.

Benoît Mandin : Lise se remet d’une enquête difficile et est confrontée à la maladie d’Alzheimer de sa mère. Comment le gère-t-elle ?

Julie de Bona : C’est une lourde histoire à porter pour Lise Stocker. Elle intériorise tout parce qu’elle souffre énormément de la maladie de sa mère dont elle se sent impuissante. Entre la stagnation de son enquête et sa hantise d’avoir déjà tué, Lise a peur d’elle-même et de sa part d’ombre.

Son bonheur va être rapidement interrompu par le meurtre d’une femme qui va raviver des mauvais souvenirs. Comment va-t-elle le vivre ?

Lise est persuadée d’aller bien et d’avoir tout résolu grâce au fait qu’elle est devenue maman. Elle s’est convaincue qu’elle a tué le meurtrier par légitime défense et est même parvenue à faire partager son avis à un psy. Dès le premier meurtre, ses doutes se réveillent et cela va lui poser la question de savoir si elle ne sait pas mentie. Le moteur du personnage dans la série entière est de comprendre qui elle est réellement. Elle se demande comment elle va réagir face au prochain tueur et à la violence faite aux femmes.

Lise fait le choix de garder tout pour elle…

Elle ne veut surtout pas montrer sa faiblesse surtout à un psy qui l’empêcherait d’exercer son métier. Face à ses doutes sur son mari Clovis, elle ne peut même pas se confier à lui. Comme de nombreuses personnes qui vivent cette situation dans la vie réelle, elle se retrouve seule face à soi-même et ses démons.

Comment va-t-elle vivre le fait de devoir collaborer avec Clovis sur l’enquête ?

Lise reste quoiqu’il arrive digne et contrôle ses émotions. Elle essaye de ne pas montrer à Clovis ses doutes et continue son enquête comme si de rien n’était. Elle est persuadée qu’elle peut garder tout ça sans craquer sauf que c’est un être humain comme les autres. Lise n’est finalement pas l’héroïne qui arrive à tout gérer de front.

« J’ai été très émue par Lise et sa dignité humaine »

Dans le premier épisode, les téléspectateurs pourront découvrir une scène forte où Lise voit sa mère répéter pour ne pas oublier. Comment l’avez-vous vécu ?

Je me suis rendu dans un centre pour comprendre les filles de personnes souffrantes d’Alzheimer. J’ai recueilli leurs impressions, émotions et le rapport qu’elles avaient avec leurs mères pour mieux appréhender le rôle. Je suis ensuite allé dans une section Alzheimer d’une maison de retraite afin de rencontrer des médecins et patients. Je me suis rendu compte que cette maladie chamboulait le quotidien des proches. Ils se sentent impuissants et ont en permanence le sentiment de ne pas faire assez bien. Les malades reprochent à la famille de les abandonner et on ne parle pas assez de la souffrance des proches. Le fait de voir ma mère dans la série perdre ses repères et la mémoire a été violent pour moi. Lise décide de fuir la situation…

Entre la maladie de sa mère, ses problèmes de couple et l’enquête, Lise peut-elle vraiment s’en sortir ?

Quand j’ai lu le scénario, je me suis demandé si cela allait vraiment être possible. Jour après jour, un élément nous permet de surmonter une à une les épreuves. Alors que je voulais tout jouer en même temps, le réalisateur m’a conseillé de le faire l’un après l’autre pour éviter un afflux d’informations. On est dans une série plutôt sombre et thriller où les femmes doivent se faire respecter et elles vont sur des sites de rencontres pour se faire aimer des hommes.

Que retenez-vous de ce rôle dans Le tueur du lac ?

J’ai été très émue par Lise et sa dignité humaine. J’ai appris à travailler dans la retenue, je me suis rendu compte que j’en étais capable et que ce n’était pas bon de retenir les choses. J’avais l’impression que je ne serais pas à la hauteur pour un personnage si riche et une série de huit épisodes. Le public va juger si le résultat est bon ou pas et j’ai fait confiance au réalisateur pour cela.

Le Tueur du Lac : Lise face à la trahison de Clovis et la demande d’euthanasie de sa mère