Pékin Express 3 > Gérard & Cédric reviennent sur leur victoire

Le 8 avril dernier, après 45 jours de course de Rio de Janeiro à Lima, Gérard & Cédric ont remporté Pékin Express et décroché, par la même occasion, la coquette somme de 46 000 euros. Quelques heures après leur victoire sur M6, Toutelatele.com est parti à la rencontre des Niçois les plus célèbres de l’aventure. Gérard et son fils Cédric reviennent ainsi sur les moments forts et les polémiques qui ont émaillé le jeu...
Jérôme Roulet : Comment avez-vous vécu la finale de Pékin Express devant M6, et depuis votre ville de Nice ?
Gérard : J’étais réuni autour de quinze personnes, sans Cédric qui était à Nantes. J’ai ressenti énormément d’émotion, surtout à la « finale de la finale ». Je me suis rappelé des tas de souvenirs.
Cédric : J’ai vu l’émission avec seize amis. Et pas un ne connaissait le résultat final. On avait vraiment envie d’en parler, mais on ne peut pas, car le secret doit être gardé jusqu’au bout, et c’est le plus dur...
Jérôme Roulet : Quelles ont été vos premières impressions en regardant votre victoire ?
Gérard : J’avais les larmes aux yeux. Chez moi, je me suis repassé la fin et j’ai pleuré comme une madeleine. On est rentré fin novembre du tournage, et c’est toujours autant présent à l’esprit. Cette aventure m’a vraiment marqué à vie !
Cédric : J’ai pleuré devant ma télé en écoutant le magnifique discours de Stéphane Rotenberg. Mais suite à l’altercation avec mon père en finale, j’appréhendais beaucoup de voir les images. Ça m’a fait du mal alors je lui ai envoyé un texto pour lui dire que je l’aimais.
Jérôme Roulet : Et dès les premières minutes, cette finale a bien mal débuté avec de vives tensions entre vous...
Gérard : Cédric n’était pas là, et moi, j’étais fatigué. Par contre, j’étais beaucoup plus motivé que lui ! Mais notre coup de gueulante nous a fait du bien. Je l’ai provoqué car il faut le piquer au vif. Pour la finale, il était redevenu le Cédric nonchalant et peu concentré, mais le nouveau Cédric est revenu au galop. Et heureusement, car ça nous a permis de gagner...
Cédric : Et il faut se mettre dans le contexte. On ne se quitte pas pendant 53 jours. C’est normal qu’au bout d’un moment il y ait des clashs. Mais je n’ai pas envie de résumer cette fabuleuse aventure avec mon père à quelques disputes.
Jérôme Roulet : Vous avez deux personnalités bien affirmées l’un et l’autre. Le battant se confronte souvent au pessimiste. Votre défaite aurait-elle eu un goût amer ?
Gérard : D’après ce que j’ai vu à la télévision, oui ! Pauline & Aurélie ont mal agi en disant aux chauffeurs de ne pas nous prendre. Et puis tout ce qu’elles ont dit par derrière... Ce n’est pas très sport, mais c’est le jeu ! De notre côté, on s’est occupé de nous et de notre course.
Cédric : On galère pendant 53 jours donc on aurait été vraiment déçus. Mais je m’attendais tellement à la défaite que je m’y étais préparé. Je préfère partir perdant pour être encore plus heureux de gagner que de partir gagnant et être déçu de perdre. C’est ma mentalité...
Jérôme Roulet : Cédric, lors de cette finale, vous avez parlé d’un « fair-play de merde » pour Aurélie & Pauline...
Cédric : (rires) Aurélie & Pauline étaient très proches de Joël. Et avant de partir, il nous a lancé un petit pic en nous disant « soyez fair-play ». Mais je pense que nous l’avons toujours été ! En finale, on a, sincèrement, fait notre course de notre côté sans se préoccuper des autres. En aucun cas, nous ne leur aurions mis des bâtons dans les roues. Aurélie & Pauline ont assumé leur tactique. Ça ne nous a pas plu sur le coup. Mais ce qui m’a fait le plus de peine, c’est quand elles disent aux chauffeurs « Les autres, c’est les méchants, nous on est les gentils, les autres disent du mal sur nous, il faut qu’on gagne ». Et la différence est que de notre côté, on préfère dire au chauffeur d’aller plus vite pour qu’on gagne et non pour que les autres perdent !
Jérôme Roulet : Avec le recul, comment analysez-vous votre victoire ?
Gérard : Je pense que l’on a pris la bonne voiture au bon moment. Et pourtant, les passagers ont longtemps hésité. Mais nous avons ouvert la portière et plongé dedans ! Puis, c’était digne du film Taxi (rires) Le chauffeur a tracé ! On a eu un coup de chance au moment où il fallait...
Cédric : Oui surtout la chance ! Pauline & Aurélie sont tombées en panne, leur chauffeur a pris une route barrée... Mais on a aussi gagné grâce à notre ténacité !
Jérôme Roulet : Une alliance contre Gérard a été mise en place par Joël lors de l’étape du Machu Picchu. Comment avez-vous réagi en l’apprenant ?
Cédric : (rires) J’ai essayé de rester distant par rapport à toutes ces histoires. J’aimais beaucoup Joël au départ. Je n’ai pas compris pourquoi il n’a plus rempli la jarre d’Aurélie au moment où mon père a fait tomber la sienne. On a beau dire ce qu’on veut, Aurélie n’aurait jamais dû gagner face à Jean-Pierre sur cette épreuve. Donc en fin de compte, Joël nous a éliminés pour gagner, puis il a éliminé mon père et Jean-Pierre pour laisser Pauline & Aurélie gagner. Je pense qu’il a eu un excès de confiance...
Gérard : Je lui reproche de ne pas être venu directement me voir pour me dire qu’il voulait m’éliminer. Je l’aurais parfaitement compris. Et puis, j’ai pété les plombs, car il commençait à me narguer.
Jérôme Roulet : Gérard, Joël estime que vous avez « animé toutes les disputes », « colporté des rumeurs » et que vous êtes « foncièrement méchant ». Qu’avez-vous à répondre ?
Gérard : Je n’ai pas le fond méchant. Je suis un gars poli et j’aime bien l’honnêteté et la franchise. Lorsque j’ai lu son interview sur Toutelatele.com, je n’étais pas très content. Je lui ai envoyé un texto en demandant de me rappeler. Il fallait une discussion franche entre nous deux, on l’a fait au téléphone, on s’est expliqué et c’est très bien. Depuis, nous ne sommes pas redevenus « amis » mais « copains ». Cependant, je voulais démentir des propos qu’il a tenus dans l’interview. Je n’ai jamais dit « pute » à Aurélie & Pauline ! Et il n’est jamais venu me voir pour dire que j’étais un « mauvais garçon ».
Jérôme Roulet : En vous regardant chaque mardi sur M6, pensez-vous que les images ont été fidèles à ce que vous êtes ?
Gérard : Bien sûr ! Nous sommes gentils tous les deux et on explose facilement quand ça ne va pas. Je suis un peu plus posé que Cédric qui s’énerve plus vite. Certains disent qu’il manque de respect à son père, mais il faut comprendre que c’est le stress de la course. Je prenais sur moi pour que le binôme ne parte pas en live. D’ailleurs, lors de la diffusion de notre clash pendant la finale, Cédric m’a envoyé un texto « J’ai les boules. Je t’aime mon petit papa »... C’est un gars très gentil, je suis fier d’être son père. Notre amour est très fort. J’espère vraiment que tous les pères et fils ont le même lien. C’est quelque chose de très beau.
Jérôme Roulet : Quel moment restera à tout jamais gravé dans votre mémoire ?
Gérard : Franchement, tous les jours nous avions un cadeau. On voit des choses inoubliables et on fait des rencontres exceptionnelles. Pour n’en citer que deux : le désert de sel et l’arrivée devant l’Océan Pacifique.
Cédric : Le moment où l’on découvre l’océan Pacifique est exceptionnel pour moi. Cette grande dune qui tombe dans l’océan, c’était magnifique !
Jérôme Roulet : L’aventure Pékin Express a-t-elle changé quelque chose dans votre vie ?
Cédric : Oui, on relativise sur tout ce qu’on a ou tout ce qui nous manque. Et puis là bas, je n’ai pas pu me battre pour la cause des retraites pour les cheminots (le tournage avait lieu pendant la grève en France, ndlr), sinon je l’aurais fait (Cédric est contrôleur à la SNCF, ndlr). Là-bas, j’ai demandé à quel âge ils prenaient leur retraite. Et ils m’ont répondu « Quand on meurt ». On se sent alors tout petit et on se dit « Merde, nous, on se bat pour avoir la retraite à 50 ou 55 ans », ça fait mal au cœur...
Gérard : Je suis moins rancunier et plus sensible. Aujourd’hui, j’ai plus facilement la larme à l’œil. Je suis devenu en quelque sorte « plus humain » (rires)
Jérôme Roulet : Comptez-vous retourner dans les pays traversés au cours de l’aventure ?
Gérard : En Bolivie et au Pérou, c’était prévu cet été. Mais il n’y avait malheureusement plus de places dans les vols. Donc on réserve le voyage pour l’été 2009. On tient beaucoup à retourner là-bas pour remercier les gens et prendre du temps avec eux.
Cédric : Joël m’a fait de la peine lorsqu’il vous a dit récemment qu’on allait y aller « avec Madame » pour faire du tourisme. C’est vrai que nous on a pas dans l’idée de faire une association et, si celle de Joël voit le jour, j’essayerais d’apporter ma pierre à l’édifice et de l’aider. De notre côté, nous allons retourner là-bas et leur rapporter de nombreuses choses qui leur manquent au quotidien.
Jérôme Roulet : Avez-vous l’intention de revoir d’autres candidats ?
Cédric : J’ai envie de tous les revoir. On était tous différents et c’est ce qui a fait notre charme... En finale, lorsque j’ai vu Aurélie & Pauline pleurer, j’ai eu beaucoup de peine. Ça me faisait aussi du mal de nous voir critiquer les autres et de les voir nous critiquer.
Gérard : Je vais reprendre contact avec mes coups de cœur, Morta & Loulou, Térence & Olivia, Christila & Delphine, Cynthia... Les autres je les adore aussi, mais bon eux, ce sont vraiment mes coups de cœur !
Jérôme Roulet : Au cours du jeu, avec toute votre panoplie de supporters, vous étiez un peu les portes-paroles de l’office du tourisme de Nice. Avez-vous reçu des consignes de votre Maire ?
Gérard : (rires) C’est vrai qu’on est parti dans notre trip. On en avait marre des couleurs bleue et blanche à la télé. Et comme l’OM est notre ennemi juré, on a pris les écharpes, les couleurs et on s’est fait plaisir le temps que ça dure... Nous n’avons pas encore été reçus par le maire. J’aimerais lui demander de remercier un des maires que l’on a rencontré dans l’aventure, car notre victoire, c’est la sienne aussi quelque part. Cédric a fait également un appel pour demander l’Aigle de Cristal, la plus haute distinction de la ville (rires)
Cédric : Oui, ce serait ma plus grande fierté (rires) Et il peut aussi me recruter comme adjoint au tourisme, pourquoi pas... Mais bon peut-être que notre Maire n’a jamais entendu parler ou regarder Pékin Express (rires)
– Retrouvez l’interview de Pauline & Aurélie
– Lire l’interview de Joël