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Scandale à l’Eurovision 2023 : ce doigt d’honneur de La Zarra qui panique France 2, la polémique après la défaite

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Directeur de la publication
Publié le 14/05/2023 à 19:12 Mis à jour le 14/05/2023 à 22:23

En obtenant la 16e place du classement final de l’Eurovision, ce samedi 13 mai 2023, la France a déchanté avec sa représentante québécoise La Zarra et son titre « Evidemment ». Pourtant, à la base, rien ne prédestinait une victoire française face à une concurrence dynamique et, le plus souvent, enjouée. Sur le haut du podium, la Suède avec Loreen a fait mouche.

L’Eurovision est, avant toute chose, un divertissement festif et bon enfant que les Français plébiscitent en tant que tel. Ce 13 mai 2023, près de 3.5 millions d‘entre eux avaient ainsi les yeux rivés devant leur petit écran pour suivre les quatre heures de show, soit 25.6% de part de marché. Un succès pour France 2 qui s’est hissée en tête et fait progresser les audiences après la nette baisse de l’an dernier.

Mais l’Eurovision est le travail d’une année, que le microcosme prépare avec soin afin d’offrir le plus grand show européen. Et à chaque fois, la mission est pleinement réussie tant par les mises en scène que certaines performances vocales. Ainsi, autrefois jugée ringarde, l’Eurovision a su se renouveler poussée par les formats musicaux émaillant les différentes antennes.

Reste le problème du représentant du pays. Certains font une sélection nationale, d’autres choisissent des gagnants de célèbres télé-crochet comme The Voice ou du célèbre Festival San Remo comme en Italie, une autre partie est choisie directement par la chaine ou la délégation, c’est le cas de la France en cette année 2023.

La Zarra, un choix évident pour France 2

Ainsi, le 12 janvier, France 2 se targuait d’un communiqué, balayant d’un revers de main une potentielle sélection du public : « Après une rencontre unique avec une artiste unique, La Zarra, la cheffe de la délégation française, Alexandra Redde-Amiel, et la direction de France Télévisions ont décidé de mettre entre parenthèses la sélection nationale cette année et sont fiers de vous annoncer que La Zarra portera les couleurs de la France à Liverpool, le 13 mai prochain lors de la grande finale de l’Eurovision 2023. »

Et la chaine, par la voix d’Alexandre Redde-Amiel, portée par la victoire de la France passée pourtant quasi inaperçue à l’Eurovision Junior, est assurée de son choix : « Dès notre première rencontre, La Zarra nous a conquis ! Quel honneur d’accueillir cette grande artiste dans la famille Eurovision ! (…) La Zarra s’apprête à conquérir le cœur de l’Europe. Alors après deux victoires à l’Eurovision Junior, dont la dernière il y a quelques semaines en Arménie grâce à Lissandro, nous avons plus que jamais envie de continuer à rendre fière la France ! Alors pourquoi pas rêver encore de Victoire ?! »

La première polémique éclate à Amsterdam

Mais le doux rêve se transforme rapidement en cauchemar. En avril dernier, une polémique éclate. La Zarra aurait refusé de se produire à un concert consacré à l’Eurovision à Amsterdam, car il y aurait trop de problèmes techniques. Choc et stupéfaction chez les fans du concours. La France se fait déjà remarquer. Une excuse plus officielle tarde à être trouvée par le service communication.

Dans la foulée, le quotidien Le Parisien se targue d’un article complet sur l’affaire en dévoilant les propos d’une « vieille connaissance » indiquant que La Zarra était « compliquée à gérer ». Avec une mentalité de « Diva », elle n’aurait pas laissé de bons souvenirs à ses anciens managers. Et France 2 aurait été prévenue en amont.

Les médias s’emparent alors de la polémique et la communication de la Deux, qui a déjà la tête sur le dance floor de Liverpool, ne parvient pas à contrôler cette envolée.

Quelques semaines plus tard, sur place, il convient donc pour La Zarra d’éviter les journalistes du Parisien, devenu support non grata pour avoir osé faire de telles révélations.

Mais cet acte 1 n’allait être qu’un des prémices. À Liverpool, la délégation française évolue dans une bulle où il ne fait aucun doute de la force de frappe de la représentante française. Et les bookmakers vont gonfler un peu plus les certitudes avant une annonce baissière.

Le « geste culturel » de La Zarra

En finale, le passage de La Zarra, à 21h40, vu par 4.5 millions de Français, conforte les chances potentielles de la France. Pourtant, elles sont déjà loin chez les spécialistes de l’Eurovision qui misent sur une victoire d’un pays nordique, voire d’Israël ou de l’Italie.

À l’heure où les points s’égrènent, ceux de La Zarra, et de bien d’autres, tardent à venir. Le jury professionnel accorde à la France 54 points, soit la 16e place de leur classement. Le jury suédois est le plus généreux de tous avec dix points.

Qu’importe, chacun a conscience que les votes des téléspectateurs peuvent tout faire basculer. Et là, dans la green room de la France, c’est la douche froide : 50 points attribués par le public ! Bilan : la France termine à la seizième position. Et à l’heure des comptes, les égos ressurgissent. Des égos qui ont été gonflés à bloc par une délégation hors-sol certaine qu’elle avait déniché LA pépite, celle que l’Europe allait adorer et proclamer.

En vain… C’est une terrible déception pour la chanteuse québécoise qui ne va pas le cacher en direct devant des millions de téléspectateurs à travers l’Europe. La Zarra va alors faire une série de mouvements avec ses mains qui vont se conclure par un doigt d’honneur face caméra devant plus de 160 millions de téléspectateurs. Un nouveau scandale s’ouvre alors, l’acte 2.

France 2 sous le feu des critiques

Si, en direct, Laurence Boccolini et Stéphane Bern n’ont pas vu le geste, le commentateur n’a pas manqué de souligner à l’antenne le départ précipité de La Zarra de la green room. Plus tard, au debriefing, un argument a été rapidement trouvé pour tenter d’éteindre le feu : la pause pipi. « On reste assis pendant des longues heures et ma vessie est très petite ! Je devais me lever pour aller me soulager ! » a lâché La Zarra.

Et pour le doigt d’honneur ? « Bien que je représente la France, j’ai aussi une double culture. Ce n’est pas un geste qui est négatif. Au contraire, c’est un geste de déception qu’on utilise entre amis. C’est aussi générationnel. Après, je peux comprendre qu’à l’étranger ce soit considéré comme un doigt d’honneur, mais ça ne l’est absolument pas. » Dans la nuit, sur les réseaux sociaux, elle poursuivra son explication et s’excusera : « Ce geste n’est absolument pas du mépris ou une insulte. Et en aucun cas un doigt d’honneur. C’est un geste chez moi de déception qui veut dire ’whatever’ qu’on pourrait traduire par »Ainsi-soit-il« . Ni plus ni moins. Aucune volonté de choquer ou de provoquer. Je m’excuse si cela a été mal interprété »

Pour la cheffe de la délégation, également Directrice des Divertissements de France Télévisions, Alexandra Redde-Amiel, l’option du « geste culturel » semble crédible : «  Je ne crois pas qu’il puisse s’agir d’autre chose que d’un geste culturel qui dit : c’est pas grave. C’était important et urgent qu’elle vous confirme que ce n’était pas un doigt d’honneur ou quoi que ce soit » avant d’avouer ne pas comprendre ce classement pour La Zarra : «  Cette 16e place est assez inexplicable. »

Dans les rangs de France 2, il convient pourtant d’éteindre toute polémique grandissante. Les réseaux sociaux s’enflamment et les critiques se font vives : « Honte à France 2 de faire de tels choix ! » ; « Une honte d’envoyer n’importe qui ! » ; « Honte à la candidature française ! » (…)

« Pour moi, La Zarra a gagné ce soir, parce qu’elle a rendu fiers les Français » a souligné la cheffe de la délégation française. Une chose est sûre, quand on évolue dans un microcosme, déconnecté du peuple français, la sentence est irrévocable, et la chute d’autant plus douloureuse.

Mais l’Eurovision ne reste qu’un show, et la télé que de la télé… Et en dehors d’un milieu qui se prend souvent très au sérieux, les 64 millions de français n’ayant pas regardé l’Eurovision, ont, « évidemment », bien d’autres préoccupations en tête.